Binche: l'Atelier des remparts s'invite au parlement wallon
Les opposants au projet immobilier pourront s'exprimer après avoir déposé une pétition ayant recueilli plus de 1000 signatures valides.
Publié le 23-06-2022 à 09h23 - Mis à jour le 23-06-2022 à 09h24
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/XIDSI2JFLFBFLKUJ3GMSLKPLRM.jpg)
Il y a quelques mois, les opposants à "l'Atelier des Remparts" lançaient une pétition pour s'opposer à l'octroi du permis permettant la mise en œuvre de ce projet immobilier prévoyant, sur plus de 2 ha, la construction de 166 appartements, de surfaces commerciales, d'un parking, entre l'avenue Wanderpepen et la rue des Pastures. Objectif: gagner le droit de s'exprimer au parlement wallon et exprimer leurs craintes aux députés.
Et l'objectif est atteint: la pétition a réuni environ 1700 signatures, dont 1250 ont été retenues, soit au-delà du seuil limite des 1000 signatures nécessaires pour aller devant le parlement. Le 28 juin prochain, Eric Rousseaux, porte-parole, relaiera les craintes du comité de riverains opposés au projet devant les députés de la commission de l'économie et de l'aménagement du territoire.
"Ce sera l'occasion pour nous d'exposer nos craintes quant au projet et ses nuisances envers les habitants de Binche", explique Eric Rousseaux, qui reviendra sur la question des gabarits. "On parle de bâtiments allant de rez+6 à des rez+8, ce que nous trouvons totalement démesuré pour une ville patrimoniale comme Binche, avec ses remparts et son beffroi classé à l'Unesco."
Le type d'architecture pose aussi question pour les opposants. "Il s'agit d'une architecture sur dalle. Il y a six mètres de dénivelé entre la rue des Pastures et l'Avenue Wanderpepen et il y aura une zone sur dalle en contrebas avec des commerces et des parkings. Il y aura des ruptures et des espaces confinés, moins accessibles, et qui pourraient finir par être fréquentées par des personnes mal intentionnées. Autre souci: ces zones coûtent plus chers à l'entretien. Enfin, il y a également un souci quant à la biodiversité: il est impossible d'y planter des arbres de première et deuxième grandeur. Seul l'engazonnement et des plantations en bacs à fleur sont possibles. Une telle construction n'est pas bonne en termes d'impact carbone."
Eric Rousseaux reviendra également sur la problématique de la mobilité, le projet impliquant la disparition du parking gratuit des Pastures, bien utile lors de gros événements en centre-ville. Enfin, les inondations sont une autre préoccupation majeure: "il y a toujours des problèmes lors de pluies intenses."
Bref, le riverain espère donner matière à réflexion aux députés et que son intervention aura un effet sur les ministres wallons Willy Borsus (MR), Céline Tellier et Philippe Henry (Ecolo). Ceux-ci devront se positionner d'ici le 10 juillet au plus tard quant au recours déposé contre le permis octroyé par l'administration wallonne le 3 mars dernier.