Vivre le carnaval malgré tout, en mode virtuel, au Musée du Masque
Plonger au cœur d’un rondeau de gilles en 2021? C’est possible en se rendant au Musée du Masque à Binche, qui passe à la réalité virtuelle.
Publié le 16-02-2021 à 18h00
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Et si, plutôt que de faire le deuil du carnaval, on profitait de son annulation pour le vivre autrement, en se plongeant dans ses coulisses et son histoire, tout en ayant un fidèle aperçu de son ambiance?
C’est ce que propose le Musée International du Carnaval et du Masque à Binche. Celui-ci a mis à jour son centre d’interprétation du carnaval, inauguré en 2018. Cet espace a pour but d’immerger le visiteur au cœur du carnaval et de lui offrir un aperçu de ce que vivent ses acteurs et spectateurs.
Et, depuis le 16 janvier, pour accentuer l’expérience, la réalité virtuelle et augmentée s’est rajoutée à l’ensemble. Dans la première salle d’exposition, qui présente les traditions carnavalesques reconnues par l’Unesco, le visiteur découvre désormais la projection au sol d’une vidéo en 360° d’un rondeau de gilles le Mardi gras matin.
«Dans la première salle, nous avions une photo à 360° en contre-plongée sur la Grand-Place. Les concepteurs du projet nous ont proposé un film réalisé lors du rondeau et nous nous sommes dit que ce serait un très bon répondant, qui permet d’éveiller les sens dès la première salle», explique Clémence Mathieu, directrice du musée.
Découvrir l’année carnaval de l’intérieur

Mais c’est surtout dans les autres salles que le travail d’immersion opère pleinement, grâce tout d’abord à une ligne du temps en réalité augmentée qui retrace les moments forts du carnaval, dès ses touts premiers préparatifs.
Sur cette ligne du temps figurent des photos des moments clés. «On scanne la photo et une vidéo se déclenche, elle permet de rentrer dans le moment que l’on expose sur la photo. Ce sont des moments intimes, les coulisses du carnaval qui ne sont pas accessibles au public», explique Clémence Mathieu.
Ces photos ont été prises par Amandine Lison, photographe et fraîchement diplômée en architecture transmédia. C’est elle qui, avec son comparse Benjamin Hebbelinck, a mené ce projet d’expérience immersive, qui lui a permis de se plonger dans un univers inconnu hors de Binche. «Ce sont des moments très privés auquel j’ai eu la chance de pouvoir assister, de les photographier et de les filmer.»
Réunion de cagnotte, banquets, bal, répétitions en batteries, soumonces… constitue une partie immergée de l’iceberg du carnaval. «Pour nous, c’était important de les expliquer au visiteur. Grâce à cette ligne du temps interactive, on peut comprendre comment s’articule une année carnavalesque à Binche, qui commence à partir de septembre», note Clémence Mathieu.
Une année qui se termine non pas le mardi gras, mais le mercredi des cendres, avec le souper aux harengs où on débriefe le carnaval et où on parle déjà de la cagnotte de l’année suivante.

Le rondeau d’un point de vue unique
Avant de quitter le centre d’interprétation, une dernière attraction attend le visiteur: un nouveau rondeau, mais cette fois avec des casques de réalité virtuelle qui permettent de se plonger véritablement dans l’ambiance et qui offrent un point de vue inédit, au cœur des gilles.
«Le public n’a jamais l’occasion de se retrouver là, c’est très difficile d’y accéder. C’est très impressionnant, même moi qui ai réalisé le film, ça m’a fait quelque chose dès que j’ai mis le casque», s’enthousiasme Amandine Lison.
Alors certes, le virtuel ne remplacera jamais la ferveur du carnaval, mais cette expérience immersive offre une belle occasion de parfaire ses connaissances sur le sujet et de s’évader quelques instants d’un quotidien actuellement bien morne. Et le public répond présent: le musée affiche complet jusqu’à la fin de la semaine.