Binche: comment marquer son attachement au carnaval sans enfreindre les règles sanitaires?
Si les autorités communales et l’ADF déconseillent toute manifestation voulant rappeler le carnaval, elles invitent les Binchois à marquer visuellement leur attachement à la tradition.
Publié le 03-02-2021 à 10h25 - Mis à jour le 03-02-2021 à 10h47
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Au plus on se rapproche des jours gras, au plus des initiatives en lien avec le carnaval de Binche, annulé en 2021, risquent de fleurir sur les réseaux sociaux. À l’instar de celle d’un patron de café qui, il y a deux semaines, annonçait qu’il jouerait en compagnie de trois autres tamboureurs l’Aubade matinale, l’air de gille joué lors du ramassage, le mardi 16 février, et la diffuserait en direct sur Facebook.
Si l’idée a suscité l’enthousiasme (plus de 600 personnes ont répondu qu’elles seront «présentes»), elle est très mauvaise: connaissant l’attachement des Binchois à leur folklore, comment ne pas imaginer que certains ne chercheront pas à se rendre sur place, engendrant un rassemblement allant à l’encontre de toute précaution sanitaire? Cette initiative pourrait également être copiée et engendrer une multiplication des regroupements autour d’un tambour, d’une viole…
L’ADF déconseille, la police veille
Pour l’ADF (Association de défense du folklore), tout type de manifestation physique voulant rappeler le carnaval est à proscrire. «Pour les habitants de la ville, l’ADF recommande de respecter les mesures mises en place», souligne Daniel Pourbaix, président. «Les mesures sont importantes: elles nous protègent sanitairement, mais elles protègent aussi notre folklore, son esprit et sa tradition ancestrale.»
Et de rappeler que lors des consultations menées avant l’annulation du carnaval, alors que l’option d’un carnaval aménagé était sur la table, il est apparu que «les acteurs ne voulaient pas d’un carnaval au rabais. Pour tous, on vit un carnaval entièrement ou pas du tout. Cela vient de nos traditions, du patrimoine, qui montrent que le carnaval de Binche est un carnaval populaire vécu par l’ensemble de ses habitants.» Et non pas par quelques-uns sur un bout de trottoir.
La police sera d’ailleurs présente durant les trois jours gras pour prévenir tout débordement. «Des patrouilles supplémentaires seront mises en place. Il pourrait également y avoir une présence de touristes, pas au fait des mesures», avance Laurent Raspe, chef de la zone de police Binche-Anderlues.
«Nous serons présents pour éviter les rassemblements, en espérant que la bonne humeur prévaudra et que ça restera préventif. Nous ne sommes pas là pour réprimer à tout va, mais les règles sont ce qu’elles sont et la police est là pour les faire respecter.»
Draper sa maison aux couleurs du carnaval
Néanmoins, pour montrer que Binche n’oublie pas son carnaval, la Ville et l’ADF proposent aux Binchois de se parer, ainsi que leur habitation, aux couleurs du carnaval. Des masques aux couleurs de la Ville seront mis en vente via l’office de tourisme au prix de 5€.
Les Binchois ont aussi la possibilité de décorer leur maison, en la parant d’un sticker «Plus Oultre», la devise binchoise, ou d’un drapeau commémoratif. En cette année hors du temps, l’affiche intemporelle réalisée par Louis Buisseret sera reproduite en drapeau et vendue dès ce mercredi à l’office de tourisme.
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Les Binchois sont invités à l’arborer lors des jours gras, voire dès le vendredi qui aurait dû précéder le carnaval, «car c’est le jour où le gille va prendre possession de son costume», rappelle Laurent Devin.
À noter également que des stickers personnalisés seront distribués aux acteurs par les présidents de société. Des stickers qui indiqueront que dans telle maison vit un Gille, un Paysan, un Arlequin, un Marin ou un Pierrot. «Nos yeux sont humides, notre cœur est en deuil, mais on pourra montrer que le carnaval est juste en sommeil», conclut Daniel Pourbaix dans un trémolo d’émotion.
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