Simon est mort après avoir consommé du LSD au festival de Dour : quatre policières et son dealer devant le tribunal
Le procès est prévu pour toute la journée devant le tribunal correctionnel du Hainaut, à Mons
Publié le 22-05-2023 à 15h03 - Mis à jour le 22-05-2023 à 15h04
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La sixième chambre correctionnelle du tribunal du Hainaut, division de Mons, examine lundi le dossier relatif à la mort de Simon Bachelet, un Français âgé de 26 ans décédé le 16 juillet 2016 à la suite d’une overdose. Quatre policiers sont poursuivis pour non-assistance à personne en danger.
Le 16 juillet 2016, Simon, originaire de la Dordogne, a consommé du LSD lors du festival de Dour. Interpellé par la police et emmené au commissariat, le jeune homme s’est mis à délirer en cellule, hurlant, frappant dans les murs et buvant même l’eau des toilettes. Il est décédé dans l’après-midi. Il est reproché aux policières de ne pas avoir réagi plus tôt, alors qu’il était sous vidéosurveillance. Une non-assistance à personne en danger leur est reprochée.
Lundi, le dealer originaire de Dour, a reconnu avoir vendu du LSD à la victime lors du festival, précisant qu’il n’a jamais souhaité ce qui est arrivé à Simon. Il conteste donc la circonstance aggravante que cette vente ait provoqué un décès. Le lien causal est aussi remis en question, en raison de l’absence de traces de LSD dans le sang de la victime.
Les policières, quant à elles, n’ont jamais envisagé qu’un tel drame allait se produire. La famille de Simon se demande pourquoi aucune d’elles n’a envisagé d’appeler les secours.
Une vidéo… qui ne démarre pas !
Le parquet, qui avait sollicité un non-lieu devant la chambre du conseil, prendra la parole cet après-midi après la plaidoirie de Me Mayence, pour les parties civiles, et la diffusion d’une vidéo, sur laquelle on voit la victime dans la cellule de dégrisement.
Une vidéo qui n’a pas démarré, le président du tribunal a dû faire fonction de technicien. Un excellent juriste n’est pas forcément un as de l’informatique. C’est aussi ça la justice au XXIe siècle.
L’avocat de la famille de Simon, qui a insisté fortement pour que les policières soient renvoyées devant le tribunal, estimant qu’elles ont commis une faute en ne prêtant pas assistance à un jeune en danger, a choisi de plaider sans l’assistance vidéo.
Nu dans sa cellule, durant cinq heures
Me Mayence s’insurge contre la position de défense des prévenus. “Il a été laissé nu dans une cellule, durant cinq heures. On l’a laissé se frapper la tête contre les murs, se mettre la tête dans les toilettes, avant de mourir d’hypothermie, sans recevoir aucune aide”, déclare Me Mayence. Ce dernier accuse les policières d’avoir menti. “Elles ont filmé le calvaire de Simon, pour s’amuser”.
Lundi matin, les policières qui avaient la charge directe de la garde de Simon Bachelet ont présenté leurs excuses à la famille de Simon. “Pourquoi présenter des excuses si on n’a rien fait ? ” demande l’avocat qui réclame justice au nom de la famille de Simon Bachelet. Ce dernier était ingénieur, développeur pour la société Décathlon, un bon sportif. Son dealer est aussi un sportif de haut niveau. On se demande pourquoi ces athlètes ont besoin de prendre de la drogue pour faire la fête…
Le procès devrait se terminer en soirée.