Parricide provoqué à Asquillies : Logan Huys rejugé devant la cour d’appel, il demande un sursis !

Le ministère public s’oppose au sursis, présentant une personnalité inquiétante qui se pose en victime. Le tueur a été condamné à cinq ans de prison en première instance.

Le samedi 27 février 2021, peu après 22h00, Hugo Huys tire un coup de feu en direction de son fils, Logan Huys. Ce dernier évite le coup, il riposte en portant de violents coups de pied dans la tête de son père.
Le samedi 27 février 2021, peu après 22h00, Hugo Huys tire un coup de feu en direction de son fils, Logan Huys. Ce dernier évite le coup, il riposte en portant de violents coups de pied dans la tête de son père. ©DR

Logan Huys (30 ans à la fin du mois), condamné par le tribunal correctionnel à cinq ans de prison pour parricide provoqué, le 6 février dernier, est rejugé par la cour d’appel du Hainaut. Son procès a eu lieu jeudi matin devant la quatrième chambre correctionnelle, présidée par Martine Baes. Son avocat a plaidé un sursis probatoire.

Le samedi 27 février 2021, peu après 22h00, Hugo Huys tire un coup de feu en direction de son fils, Logan Huys. Ce dernier évite le coup, il riposte en portant de violents coups de pied dans la tête de son père. Un témoin appelle la police, déclarant que le fils a porté une dizaine de coups de pied à son père en lui disant : “prends ça bâtard”. A l’arrivée des secours, Hugo Huys est inconscient, le visage en sang. Il meurt quelques heures plus tard à l’hôpital d’un sévère traumatisme crânien avec hémorragie.

Les faits ont eu lieu dans la cour d’une petite fermette, subdivisée en cinq logements, située le long de la rue du Monument à Asquillies et propriété du grand-père du prévenu et père de la victime. Logan y occupe un logement.

Peine maximale

Dans son jugement, le tribunal a retenu l’intention de tuer. Les coups ont été violents, nombreux, une dizaine au moins, portés dans une zone vitale, la tête, avec acharnement, le prévenu n’hésitant pas à revenir à la charge sur son père inconscient sur le sol. Le lien causal entre les coups et la mort a été confirmé par le médecin légiste.

Le tribunal a prononcé la peine maximale pour un meurtre provoqué, soit cinq ans de prison. Pour le ministère public, c’est logique “pour une mise à mort”. L’avocat général déclare que, juste après les faits, le prévenu se plaignait de douleurs au pied, “ce qui prouve le déchaînement de violence”.

Ivrogne à 14 ans

Le magistrat du parquet général revient également sur la personnalité du prévenu. Logan Huys a été condamné cinq fois par le tribunal de police, pour rébellion et conduite en état d’ivresse. Des vols, de violence, et des stupéfiants figurent aussi dans son casier judiciaire.

Il semble avoir eu une éducation laxiste, provoquant plusieurs accidents alors qu’il roulait sans permis. Il n’a respecté aucune règle dans sa vie. À l’âge de 14 ans, il passait ses après-midi à boire et écouter de la musique sous le pont de Jemappes, a déclaré un témoin”, poursuit le magistrat. Endetté, sans emploi, Logan menait une vie de bâton de chaise, mélangeant alcool et cocaïne.

L’avocat général ne croit pas à la rédemption de Logan Huys. “Il banalise ce genre de faits et se pose en victime”, insiste David Dufranne.

“Je n’ai pas tué mon père”

Interrogé par la cour, Logan Huys déclare… qu’il n’a pas tué son père, alors qu’il est définitivement condamné pour parricide. Il avoue qu’il était un ivrogne, toxicomane à l’époque des faits. Plusieurs témoins entendus dans le cadre de l’enquête le qualifient d’impulsif. “Je ne me sens pas comme ça”, dit-il. Il ajoute qu’il vit très mal la situation et craque devant les trois conseillers de la cour.

Son avocat, Me Jean-Benoît Ronveau, demande à la cour de laisser une chance à son client d’échapper à la prison. Il plaide un sursis avec des conditions probatoires strictes dont l’interdiction de toucher aux stupéfiants et à l’alcool. « Il avait de très bonnes relations avec son grand-père, un négociant en vins décédé le 5 décembre 2020. Il s’est remis à boire après ce décès », précise l’avocat.

L’arrêt sera prononcé le 1er juin.

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