La Cour des comptes révèle des irrégularités liées au chantier de la gare de Mons
Concours truqué, irrégularités dans le marché public, manque de transparence: le constat du rapport de la Cour des comptes dans le dossier de la gare de Mons est sans appel.
- Publié le 21-09-2022 à 16h37
- Mis à jour le 21-09-2022 à 16h40
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Normalement programmée pour 2015, l’inauguration de la gare de Mons n’est toujours pas pour demain et son prix, initialement prévu à 37 millions, a presque décuplé (332 millions d’euros).
Dans un rapport d’une centaine de pages, comme le rapporte la RTBF, la Cour des comptes s’est penchée sur ces dépassements de budgets et de délais. Le constat est sans appel.
1.Concours truqué
Concernant la désignation du lauréat du concours, l’architecte Santiago Calatrava, l’institution fait le constat que "la désignation du lauréat du concours est entachée de lacunes relatives à la transparence et au respect du principe d’égalité et de mise en concurrence" et qu’il a "pu bénéficier d’un avantage de nature à fausser la concurrence", avançant que "la participation de ce candidat aurait dû être écartée".
2.Marchés publics
Selon l’institution, le passage du projet de passerelle à celui de toute nouvelle gare est aussi pointée dans le rapport pour des irrégularités dans le marché public, détaille la RTBF. Notamment dans le fait que la gare multimodale devait être à la base une simple passerelle. Un changement de projet entériné par un avenant.
Le rapport "relève que deux avenants au contrat d’architecture comportent des indices du caractère substantiel des modifications apportées au marché initial qui auraient pu justifier le lancement d’une nouvelle procédure de passation". Ce qui pose problème puisqu’un nouveau marché public aurait dû être fait à ce moment.
3.Explosion des budgets
Et enfin, concernant les budgets qui ont explosés (passant de 37 à 332 millions d’euros, la Cour détailles que "les données budgétaires étaient lacunaires, lors sur lancement du projet, et les données fournies durant les travaux ne permettent pas toujours une réconciliation entre les budgets d’investissements annoncés et le budget d’exécution communiqué par la SNCB. Les variations de budget sont souvent peu expliquées".
4.Transparence
La Cour pointe enfin un manque de transparence. "La Cour n’a […] pas pu disposer de l’ensemble des documents de travail et des études préparatoires justifiant chacune des étapes du développement du projet, ce qui lui aurait permis de les contextualiser et ainsi de mieux les comprendre", précise le rapport.
Prévu en 2015, le chantier de la gare de Mons n’en est pas encore à son épilogue. La SNCB annonce une fin des travaux à l’été 2023.