Chauffards récidivistes: le permis à points revient sur la table
Le drame de Strépy-Bracquegnies a suscité nombre de réactions politiques, notamment ce jeudi en séance plénière de la Chambre, où les ministres fédéraux de la Mobilité, Georges Gilkinet (Écolo), et de la Justice, Vincent Van Quickenborne (Open Vld), ont été questionnés par plusieurs députés.
Publié le 24-03-2022 à 17h26
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Avec une interrogation omniprésente: quelle politique comptent-ils mener pour lutter contre la récidive des infractions de la route?
Selon des chiffres publiés par Vias l’an dernier, un tiers des accidents de roulage en Belgique impliquent un récidiviste. Et plus une personne a commis d’infractions routières, plus elle est susceptible d’être impliquée dans un accident.
Dans ce contexte, le sujet de l’instauration d’un permis de conduire à points est revenu sur la table, cette option étant défendue ouvertement par les députés Joris Vandenbroucke (Vooruit) et Jef Van den Bergh, membres de la majorité, qui rappellent que cette disposition existe depuis une trentaine d’années dans la loi mais n’est pas activée.
Vincent Van Quickenborne ne s’est pas exprimé sur le sujet jeudi, mais le permis à points figurait bien dans sa déclaration de politique générale. Et le plan fédéral de sécurité routière qu’il a dévoilé en novembre avec Georges Gilkinet et la ministre de l’Intérieur, Annelies Verlinden (CD&V), évoquait clairement la volonté d’instaurer des sanctions progressives. Le permis à points est une des solutions à l’étude.
Vincent Van Quickenborne a par contre insisté sur la création approuvée en décembre d’un parquet national de sécurité routière, qui doit permettre une uniformité des sanctions sur tout le territoire et la disparition des "marges de tolérance" face aux infractions, variables d’un parquet de police à l’autre.
Toujours dans le contexte du plan fédéral de sécurité routière, Georges Gilkinet rappelle pour sa part la volonté du gouvernement d’augmenter le nombre de contrôles, d’identifier systématiquement les contrevenants (même lors de l’usage d’un véhicule de société), de lutter contre "l’apologie de la vitesse sur les réseaux sociaux" et surtout d’assurer le suivi des récidivistes.
L’option du gouvernement est avant tout celle des sanctions alternatives, à savoir la sensibilisation et les formations à délivrer aux récidivistes. Selon l’institut Vias, de telles formations constituent la méthode la plus efficace: 41% de risques en moins de récidiver par rapport aux conducteurs ayant écopé d’une sanction "classique".