Robert Dermience : « Vivement la quille »
Le bourgmestre de Wellin, Robert Dermience, 79 ans, compte les jours avant de céder son écharpe. Il est en politique depuis 1977.
Publié le 26-11-2012 à 07h00
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«Vivement la quille », réagit Robert Dermience quand on lui demande comment il envisage le moment où il va céder son écharpe de bourgmestre à Anne Bughin. Il compte donc les jours. On le comprend, après 35 ans passés en politique communale à Wellin.
Robert Dermience, comment êtes-vous entré en politique ?
Jules Gilson et Gustave Herman sont venus me chercher. J’avais refusé six ans auparavant. Je ne sais pourquoi j’ai accepté. J’étais le dernier de la liste. C’était une élection spéciale, la première des fusions. J’avais 44 ans, j’ai fait le plus gros score et Jules Gilson a insisté pour que je sois mayeur. Cela ne s’est pas fait aussi facilement. Émile Brasseur, le bourgmestre sortant, voulait rempiler. Sa liste avait fait 3 sièges, celle de Meunier 4 sièges et la nôtre 4 sièges.
Combien de voix aviez-vous ?
289 voix, alors qu’il y avait 1 400 électeurs. Ils sont 2 400 aujourd’hui. Les discussions ont été houleuses avec M.Brasseur. Il a fini par claquer la porte pour siéger comme indépendant. Nous avons formé une majorité avec ses deux autres colistiers élus qu’étaient Gabriel Bihain et Paul Laurent.
D’où vous venait cette notoriété pour être élu mayeur la première fois que vous vous présentez ?
J’étais instituteur communal depuis 1955 à Wellin. Ma femme était directrice de l’école communale des filles. J’étais connu. Et puis, j’ai travaillé au cabinet des Classes moyennes, notamment chez le ministre Olivier. Je suis resté à Bruxelles de 1971 à 1976. Je suis sûr que tout cela a joué. J’ai démissionné pour siéger comme mayeur à Wellin.
Comment avez-vous organisé cette première mandature de la fusion ?
Au terme de longues réunions. Rien qu’en 1977, on a eu 66 collèges et 15 conseils communaux. Il fallait régler tout: regrouper les budgets, récupérer le mobilier dans les anciennes maisons communales, organiser le personnel, la police,etc.
Pas de guéguerre de clocher d’après fusion ?
Si, au début. Halma était contre la fusion. Cela n’a pas été facile. Aujourd’hui, tout cela est oublié.
Comment s’est passée la récupération du mobilier des anciennes maisons communales ?
Un peu dans la confusion. Il fallait aller vite pour ne pas que tout disparaisse.
J’ai fait le tour pour ramener à Wellin des horloges, des cadres, des photos et même des figures en bois, pyramides, cônes,etc. qui servaient aux instituteurs.
J’ai récupéré les chaises de Chanly.
Elles sont toujours opérationnelles aujourd’hui. Les bancs d’Halma aussi. Ils sont toujours dans la salle du conseil de Wellin. Parmi les autres petites choses que j’ai pu sauver (NDLR: il se lève et va dans une armoire et en ressort deux drapeaux poussiéreux). Voici un drapeau vert, celui de l’harmonie libérale de Wellin et un drapeau rouge, celui de l’harmonie catholique royale Sainte-Cécile de Wellin. Elles ont toutes les deux disparu.
Quel est votre plus beau souvenir ?
La visite du prince Philippe lors de mon deuxième mandat.
Le plus douloureux ?
Mon premier décès par accident. J’étais mayeur depuis peu et j’étais allé sur place. Cela m’a marqué à vie.
Où va Wellin ?
Pas à vau-l’eau en tout cas.
Que direz-vous à la première femme mayeur de Wellin, le 3décembre ?
Bonne chance Madame, bon courage et bon vent.¦