La minorité à Virton: "Nous ressentons un profond irrespect à notre égard"
Le mot "branquignol" utilisé par le maire François Culot n'était pas la vraie motivation du boycott du conseil par la minorté à Virton, mais est le signe d'un malaise bien plus profond.
Publié le 12-05-2023 à 11h45 - Mis à jour le 12-05-2023 à 12h47
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Si la majorité du conseil communal à Virton pensait disproportionné le boycott du conseil du 27 avril pour l’usage du mot "branquignols" par le maire Culot dans son récent livre, la minorité, jeudi soir, a tenu à mettre les choses au point. Le malaise est bien plus profond et n’est pas lié à ce seul terme qui a pu paraître péjoratif.
Pascal Massart, au nom des groupes Citoyens et Engagés, a lu un texte dont nous donnons des extraits: "Si nous avons décidé de ne pas participer au conseil du 27 avril, c’est pour exprimer notre ras-le-bol vis-à-vis d’une attitude de profond irrespect de notre travail, de nos idées et même de notre rôle depuis quatre ans et demi.
[…] Notre absence lors du dernier conseil n’a pas été une mesure prise de gaieté de cœur. Elle a fait l’objet d’un débat au sein de nos groupes. Mais il est apparu que ni les membres du collège, ni les membres de la majorité, ni même la presse ne nous laissaient d’autre option que de réagir de cette manière." (NDLR. Étonnant de mettre la presse dans le même sac que des politiques alors que nous ne faisons que notre travail de couverture des conseils).
Et s’adressant au président de séance, François Culot, Pascal Massart a conclu: " Vous voulez redonner goût à la politique pour tous les jeunes d’esprit, mais je pense qu’au sein du conseil que vous présidez, vous ne montrez pas l’exemple.
Notre message se veut aussi constructif et initiateur d’un climat plus serein pour la suite et la fin de la législature."
"Arrêtons les attaques personnelles"
François Culot s’est voulu de son côté en mode apaisant en précisant la définition du mot "branquignol" et qu’il n’avait pas voulu stigmatiser tous les fonctionnaires publics, mais un système, le clientélisme, qui a trop gangrené les nominations dans la fonction publique.
Le maire a ajouté que "la politique de la chaise vide ", quand on est élu communal, "est une attitude peu responsable".
À leur tour, Christophe Gavroy (Écolo) et Philippe Legros (Ensemble Autrement) sont intervenus pour la majorité, le premier invitant à mettre de côté les attaques personnelles et à travailler, ensemble sur les grands enjeux du moment (sécheresse, inondations, biodiversité), le second, Philippe Legros, demandant "plus d’humilité de la part des élus" et "garder de la mesure dans nos actes, gestes et paroles au sein de la sphère publique".
Quorum
Alors que le groupe des Engagés s’était rallié à la position lue par Pascal Massart, Léopold Baltus a annoncé que son groupe s’abstiendrait sur les retraits des points ayant fait l’objet des délibérations par la seule majorité le 27 avril.
"Vous auriez dû reporter les 11 premiers points. Nous n’avons jamais voulu de recours par rapport au dépassement de 4 minutes. En revanche, pour le huis clos, vous n’aviez plus le quorum pour siéger."
La directrice générale, Marthe Modave, a alors précisé que la légalité était respectée et qu’un conseiller "reste en fonction jusqu’à l’installation effective de son suppléant".