Une soirée de conseil communal "branquignolesque" à Virton
La majorité a siégé seule, jeudi soir à Virton. Les groupes de la minorité Citoyens et Engagés voulant symboliquement protester contre les propos jugés "dénigrants" du maire François Culot .
Publié le 28-04-2023 à 11h05 - Mis à jour le 28-04-2023 à 12h22
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Il aura fallu un terme choc, "branquignol", ressorti du dernier livre de François Culot, pour mettre le feu aux poudres.
Le maire de Virton a l’habitude du langage coloré.
Alors dans un exercice personnel qu’il affectionne, l’écriture de son second livre Le déclic de Compostelle (article le 12/4 dans l’Avenir), François Culot pourfend le clientélisme et la particratie. Et Culot y prône le recrutement de personnes "au mérite" dans la fonction publique grâce à des concours et recrutements sélectifs, et non plus parce que le candidat a le bon dossard politique.
Dans ce livre, François Culot a cette phrase (p. 61) qui a pu choquer: "Même si c’est en cours d’amélioration, la fonction publique compte encore trop de “branquignols” et il suffit de quelques-uns, incompétents au sein d’une équipe, pour démotiver tous ceux qui ont envie de travailler sérieusement."
Parce que le quorum n’était pas atteint
Ce terme "branquignol", repris en titre par le journal la Meuse cette semaine, a profondément irrité les opposants au maire de Virton. À un point tel jeudi soir que les groupes Citoyens et Engagés ont décidé de boycotter la séance du conseil communal pour protester contre la sortie du maire dans son livre. La minorité exigeant même des excuses.
Mais François Culot n’a pas désarmé pour autant, en ouvrant la séance du conseil à 20 h 19 jeudi, avec un quorum tout juste atteint de 11 sièges sur 21 pour siéger valablement. En l’absence du conseiller écolo Christophe Gavroy, excusé, la majorité a invité un autre conseiller écolo Benoît Perfranceschi, souffrant, de revenir dare-dare siéger pour sauver le quorum et permettre la tenue de la séance du conseil !
Les points ont pu ainsi valablement être approuvés à 11 et c’est seulement lors du dernier point en fin de soirée que la démission de M. Perfranceschi a pu être actée. Marie-Anne Claude-Escudero, qui avait préparé un petit discours d’intronisation, a dû remiser sa feuille dans le tiroir. Elle attendra un mois.
En direct, François Culot a peu apprécié la politique de la chaise vide de ses détracteurs: "Ils savaient que Benoît Perfranceschi ne viendrait pas car souffrant et qu’en l’absence d’un autre conseiller, nous risquions de ne pas atteindre le quorum ! C’est vraiment typiquement un jeu politicien."
Chalon persiste et signe
Interrogé par notre journal à l’issue du conseil, Étienne Chalon chef de file de la minorité Citoyens, s’inscrit en faux contre les reproches de "politique politicienne": "Nous ne savions même pas jeudi soir que le conseiller écolo Gavroy serait absent. Nous sommes très attachés au conseil communal et nous n’avons pas voulu bloquer l’institution. Non, la vérité est qu’on s’est concerté entre les deux groupes de la minorité et on a voulu marquer les esprits par rapport aux propos inqualifiable du maire de Virton à l‘égard des fonctionnaires de la fonction publique. Nous, on ne gagne rien à avoir renoncé à ce conseil communal. Tout est de la faute de François Culot. Vous devez savoir aussi que ce terme branquignol a été relayé auprès des présidences de parti dans la province et eux aussi sont très choqués" dit encore Étienne Chalon.
François Culot, lui, n’en démord pas: "Si l’opposition, comme ils le prétendent, n’avait pas voulu jouer sur cette absence du quorum, pourquoi alors nous ont-ils caché leur décision de ne pas venir à la séance du conseil et l’ont-ils fait savoir seulement en envoyant un mail à 20 h 05 ?"