La nouvelle philosophie de Julien Watrin
Les championnats francophones se déroulent ce samedi à Louvain-la-Neuve. On y verra une bonne vingtaine d’athlètes luxembourgeois. Dont Julien Watrin qui fera sa rentrée.
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Publié le 27-01-2022 à 19h46
On n’avait plus vu Julien Watrin en compétition depuis un 400 m bouclé en 46.56 lors de l’avant-programme de la Diamond League à Paris, début septembre. Et pour trouver trace de sa dernière sortie en indoor, il faut carrément remonter à mars 2019, à Glasgow, lorsqu’il avait empoché, en compagnie des trois frères Borlée, le titre européen en relais.
L’athlète de l’AC Dampicourt sera de retour ce samedi, sur une piste du Blocry qu’il connaît parfaitement puisqu’il s’y entraîne régulièrement. Et nanti du statut de grand favori sur 400 m, où ses principaux adversaires lors de ces championnats francophones toutes catégories seront probablement le Namurois Eliott Crestan et le Brabançon Lionel Halleux.
Julien, ce championnat francophone, c’est un one-shot ou vous entamez une véritable saison en salle?
J’aurai effectivement plusieurs compétitions cet hiver après les LBFA: au meeting Miramas, près de Marseille, le 4 février, à Dortmund le 12 et au championnat de Belgique le 26, à Louvain.
Ce samedi, c’est pour une première évaluation dans une course que vous devriez remporter?
Si je suis au niveau attendu, oui, je devrais émerger, même si ce championnat me semble plus relevé qu’à l’accoutumée. J’aimerais d’emblée battre mon record en salle (NDLR: 47.06 en 2015). Voilà quelques semaines déjà que je m’exerce en salle, on a travaillé les virages et j’ai quelques références chronométriques qui me donnent confiance pour cette course de reprise.
Pourquoi ce changement? Pourquoi avoir opté pour davantage d’indoor cette année?
À l’instar des autres relayeurs, je ne suis pas parti à l’étranger cette année (NDLR: la situation sanitaire ne favorisant évidemment pas les déplacements). Et puis, j’avais des examens, c’était plus facile à coupler avec des entraînements sur place. Mais surtout, il y avait une volonté de changement. Une envie d’aller d’emblée vers la compétition, un peu plus à la hollandaise. Je ressentais ce besoin d’en faire plutôt qu’une préparation pure et simple, d’y acquérir la vitesse qui sera nécessaire sur les haies. Cette première sortie sera importante; elle permettra de voir si des ajustements sont nécessaires ou pas.
«Si je peux descendre vers les 46.80...»
Vous avez des ambitions chronométriques pour cet hiver?
Je vais attendre les deux premières compétitions pour me situer un peu mieux. Mais si je peux descendre vers les 46.80, en salle, ce n’est déjà pas mal. À Marseille et à Dortmund, j’aurai normalement quelques solides adversaires. Au championnat de Belgique, Alexander Doom et Christian Iguacel seront de sérieux prétendants au titre aussi.
Et vous songez au Mondial indoor, prévu à Belgrade en mars?
Le minima en individuel, c’est 46.50. C’est costaud, quand on songe que l’an dernier, le championnat d’Europe s’est gagné en 46.22. Mais, même si les Borlée ne comptent pas s’y rendre, il y a possibilité de constituer un bon relais avec Sacoor, Doom et Iguacel. On verra.
Peut-être une thèse plus tard
Si vous avez modifié votre programme en athlétisme, il y a aussi eu du changement dans votre vie de tous les jours puisque vous avez repris des études. Cela vous manquait déjà après votre diplôme d’ingénieur décroché en 2020?
Je suis en effet un certificat universitaire en philosophie. Ce sont des cours qu’on prend un peu à la carte, une sorte de format allégé, une douzaine d’heures par semaine en moyenne. Et cela se combine bien avec l’athlétisme, même si en période d’examens, c’est un peu plus compliqué.
La philosophie après des études d’ingénieur, c’est un virage bien plus marqué que sur une piste, ça! À 180 degrés presque…
(Rires) En fait, j’ai déjà lu pas mal d’ouvrages philosophiques. Surtout après mes études d’ingénieur. C’est un domaine qui me plaît, peut-être plus encore que l’ingénierie. Il y a des matières bien précises qui m’intéressent, liés aux sciences notamment, comme l’épistémologie. Qui sait, cela pourrait déboucher plus tard sur une thèse. Mais ce n’est pas pour tout de suite. Si ça arrive, ce sera après l’athlétisme (NDLR: et l’athlète dampicourtois n’a pas caché qu’il veut aller jusqu’à Paris en 2024).