À Virton, une sculpture voulue par le maire Culot déchire le collège
Et dire que l’art est censé élever l’esprit et rapprocher les points de vue divergents…
Publié le 25-01-2018 à 06h00
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Philippe Brodzki, né en 1952, est un sculpteur belge majeur. Il a exposé à différents endroits en Europe et dans le monde. Son atelier est situé à Bruxelles.
Neveu de Constantin Brodsky (avec s et y), qui créa le musée lapidaire de Montauban-Buzenol en 1960 pour le Musée gaumais, Philippe Brodzki a été en contacts avancés, au cours des dernières semaines, avec le maire de Virton François Culot. Celui-ci ne cache pas, de longue date, qu’il veut embellir sa ville, lui donner une pérennité urbaine, à l’instar de sculptures inaugurées récemment à Marche ou ailleurs.
Culot a donc rêvé de l’acquisition, pour sa ville, d’une belle sculpture de Brodzki, celle d’un enfant sur le dos d’un cheval (notre photo). L’artiste veut bien faire un prix à l’acquéreur et laisser sa sculpture partir à 30 000€ au lieu de 48 000.
Vu l’état des finances de la Ville, pas question d’acquérir sur fonds propres. Le maire cherche des formules de financement et trouve la possibilité de crédit d’un fonds d’impulsion supracommunal de la Province, pour un montant de 25 000€.
Le tracteur ou la statue?
Mais le collège de Virton, déjà sous tension depuis que quatre échevins ont annoncé en octobre vouloir créer leur mouvement «Citoyens», s’est déchiré sur cette question de la sculpture Brodzki. L’échevin Étienne Chalon a fait valoir que l’argent public serait bien plus nécessaire à l’entretien de la Ville et à l’acquisition d’un tracteur avec brosse désherbant (coût 48 000€).
La semaine dernière, le collège semblait s’être mis d’accord sur une répartition du subside provincial 16 000€ pour la statue/9 000€ pour le tracteur, François Culot s’engageant à financer les 14 000€ restants par du mécénat culturel. Mais vendredi, en l’absence du maire parti avec 70 Virtonnais à Bruxelles à l’enregistrement d’une émission-jeu de RTL TVi, le collège a délibéré et a décidé de ne pas acquérir la fameuse statue.
Réapprouvée puis resupprimée
Lundi, devant voter un point en urgence pour l’aménagement de la grand-place, François Culot a fait alors porter à l’ordre du jour d’un nouveau collège… à nouveau l’acquisition de la statue. Et cette fois, le point a été approuvé car les échevins Van den Ende et Chalon étaient absents.
Cette situation kafkaienne n’est pas encore close puisque ce jeudi, la réunion normale et hebdomadaire du collège devrait cette fois, en l’absence du maire en congé, à nouveau refuser l’acquisition de la sculpture. Vous suivez toujours la saga?
De plus, les échevins Roiseux, Van den Ende, Chalon et Feller (Mouvement Citoyens) estiment que la décision urgente de lundi pourrait être entachée d’illégalité. Ambiance…
L’artiste Brodzki, lui, n’y comprend plus rien dans ces «gaumaiseries».