Terrible constat : graphiose et scolytes ont anéanti l’orme
L’orme, très prisé par le passé, a pratiquement disparu de nos paysages, touché par la graphiose et par les scolytes.
- Publié le 11-01-2019 à 07h45
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L'histoire sert à éclairer le présent. Preuve une nouvelle fois avec la dernière livraison de «Glain et Salm, Haute Ardenne». Professeur émérite à l'Université de Liège-Gembloux, le professeur Jacques Rondeux y signe un article titré «L'orme, une essence indigène qui se fait rare». Point d'accroche: un orme qui subsiste à Vielsalm, «un spécimen âgé de deux à trois siècles», note le scientifique. Qui subsiste car l'essence a presque totalement disparu chez nous, victime d'un champignon - la graphiose de l'orme – et des scolytes. «La première épidémie européenne débuta en 1916. La seconde se manifesta au début des années 1970. La seconde épidémie de graphiose a constitué la plus grave catastrophe écologique subie par un arbre depuis des siècles en Europe», constate Jacques Rondeux.
Années sèches
Une maladie qui décime une essence, de quoi renvoyer aux scolytes qui touchent nos forêts actuellement. Comparaison n'est pas raison et le professeur émérite se refuse à un faire un tel raccourci. Il constate cependant: «Sans parler à l'époque de changement climatique et de ses effets sur les essences forestières, il est frappant de constater que la maladie réapparaît chaque fois avec virulence - tout au moins avant les années 1980 – après les années exceptionnellement sèches.»
Nombreuses applications
Souple et très dur à la fois, l'orme était très prisé. «Son bois présentait une forte élasticité», ajoute notre interlocuteur, enchaînant: «Il est largement utilisé à une époque pour des applications parfois très particulières: constructions navales, charronnerie. C'est l'enthousiasme porté dès le début du XVIe siècle qui a fait sa réputation sans doute de par sa relative abondance à l'époque.»
L'orme va cependant se faire supplanter: «Il ne faut jamais oublier que certaines nouvelles utilisations, valorisations du bois ont souvent généré un attrait pour certaines essences», constate Jacques Rondeux, revenant à l'actualité: «Chez les résineux par exemple épicéa et douglas ont tellement de débouchés que leur culture a pris de plus en plus d'ampleur au point de constituer de nos jours - surtout quand on oublie l'adéquation sol et essence – une source de problèmes dès qu'une maladie les affecte.»