Vaux-sur-Sûre: un éleveur est condamné… à se faire aider!
Un éleveur de Vaux-sur-Sûre ne prend pas assez soin de son bétail: manque d’eau, de litière, de lumière… Il est condamné à se faire aider par l’ASBL Agricall. Quatre mois de prison avaient été requis.
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Publié le 17-05-2023 à 06h32 - Mis à jour le 17-05-2023 à 08h21
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"D es bêtes dans l’impossibilité de relever la tête ", déplore le procureur de division Dimitri Gourdange. Un agriculteur de Vaux-sur-Sûre est poursuivi devant le tribunal correctionnel de Neufchâteau pour ne pas prendre suffisamment soin de son bétail. On lui reproche un manque de litière, de lumière et d’eau dans l’étable. Dans les pâtures, les bovins ne seraient guère mieux traités: pas d’accès à l’eau, présence d’objets qui pourraient blesser les animaux, clôtures en mauvais état…
4 mois de prison requis
Plusieurs constats ont été effectués en 2020 et 2021, sans que les conditions d’hébergement du bétail n’aient vraiment évoluées. Le procureur ne voit pas d’autres solutions que de requérir 4 mois de prison et 200 € d’amende (1 600 € avec les décimes additionnels), puisque "monsieur ne prend aucune mesure pour que les choses changent ". Et de prévenir l’éleveur: "q uel que soit le jugement, sachez que je continuerai à être attentif à la situation. Et si elle n’évolue pas positivement, cela peut aller jusqu’à l’interdiction de détention des animaux !"
L’agriculteur est visiblement débordé par la situation. Il a repris l’exploitation en 2020 à ses parents. "J’ai laissé les choses comme elles étaient, avoue-t-il. Il n’y a pas vraiment 20 cm de paille, mais il y a de la litière. Et la lumière, je pense qu’il y en a assez. Je prévois des améliorations, mais deux ans, s’exclame-t-il, pour améliorer les étables, les clôtures, régler la succession et les amendes administratives…"
"Nous sommes près de trois ans après la reprise de l’exploitation, il doit y avoir des améliorations par rapport aux manquements constatés ", le sermonne le juge André Jordant. "J’ai évacué les vieilles machines des pâtures", répond l’agriculteur qui se défend sans avocat.
Le juge sensible à la détresse de l’éleveur
Le juge a visiblement été sensible à la détresse de l’éleveur. "Il apparaît du dossier et des débats que les faits ne sont pas la conséquence d’une volonté du prévenu de négliger ses animaux, ni même d’une insouciance de leur sort, mais sont davantage le résultat de difficultés à assurer la gestion de la ferme sur tous les points de vue: financier, juridique, administratif, matériel, technique… depuis qu’il a succédé à son père", peut-on lire dans le jugement.
L’éleveur bénéficie d’une suspension probatoire du prononcé, c’est-à-dire qu’il est reconnu coupable sans qu’une peine ne soit prononcée à condition qu’il respecte plusieurs mesures. Parmi celles-ci, le juge ordonne à l’éleveur de se faire aider. Il a effectué quelques recherches et aiguille l’éleveur vers Agricall, une organisation dont l’objectif est d’accompagner tout agriculteur en Wallonie et sa famille qui rencontre des difficultés dans la gestion de sa ferme.