Élections communales 2018 à Tintigny: évincé du collège, Maréchal a mijoté sa revanche
Bourgmestre depuis bientôt vingt ans (1999), Benoît Piedbœuf dirigeait sans opposition depuis 2012. Mais François Maréchal se dresse face à lui.
Publié le 25-09-2018 à 15h31
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Selon l’expression consacrée, les deux hommes ne partiront pas en vacances ensemble. Longtemps adeptes du «Je t’aime, moi non plus», Benoît Piedbœuf, 59 ans, et François Maréchal, 44 ans, ont préféré jusqu’en 2012 s’associer plutôt que s’affronter.

Deuxième de la commune en voix de préférence juste derrière le bourgmestre Piedbœuf (855 voix pour l’un, 1012 voix pour l’autre en 2012), François Maréchal, réputé populaire et proche des gens, était resté sur la liste Piedbœuf aux dernières élections car ce dernier craignait contre lui une alliance Maréchal-Stiernon (J.-F. Stiernon, socialiste), qui aurait pu le mettre en danger.
Il a préféré conserver en son rang Maréchal pour obtenir l’arithmétique voulue, mais ce mariage, plus de raison que de cœur, a rapidement tourné au fiasco.
L'ambiance entre les deux hommes s'est dégradée, de même qu'avec les autres membres du collège. Se disant excédé par les fautes de gestion de son échevin de finance, Piedbœuf, dans un courrier adressé fin août 2016 à tous les membres du conseil, a annoncé ceci: «Je demande à François Maréchal d'abandonner son poste d'échevin dont il n'est pas digne, faute de quoi je déposerai prochainement une motion de défiance.» Maréchal s'est exécuté, mais faisant savoir partout que de toute façon, c'est lui qui aurait quitté d'initiative le collège, tellement la confiance n'existait plus.
Après avoir traversé une longue période au cours de laquelle il dit «s'être reconstruit», François Maréchal repart aujourd'hui au combat politique et pour la première fois à la tête d'une liste, «Passion Commune», qu'il va mener «sans esprit de vengeance contre le bourgmestre», assure-t-il.
En face, Benoît Piedbœuf, député-bourgmestre a priori solidement campé à Tintigny, peut reposer sur deux fidèles lieutenants, Isabelle Michel et Anthony Louette. Le 3e échevin fidèle, Philippe Labranche, lui, a décidé de raccrocher.
«Nous présentons un bilan solide. Si je reste bourgmestre après le 14 octobre, nous voudrions réaliser 4 chantiers prioritaires au cours des prochaines années, déclare B. Piedbœuf: la création de maisons de village à Lahage, Poncelle et Han, l'amélioration de la sécurité routière et de la mobilité douce, le développement historique et touristique de Rossignol et son musée de la 1re Guerre Mondiale, le développement numérique et le coworking.»

Remonté à bloc, François Maréchal annonce que «le 14 octobre 2018 signifiera pour Tintigny le début d'une nouvelle ère.»
Il reconnaît les mérites de Benoît Piedbœuf («Les compétences du bourgmestre ne sont pas en doute»), mais c'est la disponibilité de son adversaire que Maréchal fustige. «On ne dirige pas une commune à coup de mails. Notre bourgmestre est peu présent sur le terrain en Gaume, il est le plus souvent à Bruxelles.»
Réplique de Benoît Piedbœuf: «En réalité, je suis 65% de mes activités sur Tintigny. Je fais le tour de la commune à vélo chaque week-end. Mais il faut vivre avec son temps! Depuis Bruxelles et Namur, je peux me déplacer facilement dans les ministères compétents et à tout endroit, j'utilise GSM, Facebook, Twitter, WhatsApp, etc. Si l'on veut prendre rendez-vous avec moi, la personne a une réponse très rapidement.»
Quant à François Maréchal, il insiste sur la qualité de son groupe qui a rédigé, ensemble, son programme. On y parle beaucoup d'amélioration de la gestion: « Routes à refaire, revoir notre réseau d'eau, mieux entretenir nos routes et pistes cyclables, finaliser les dossiers infrastructures sportives qui n'ont pas évolué (hall sportif Bellefontaine, rénovation salle de sports St-Vincent et Tintigny), suivi administratif et informatique avec les administrés de la commune.»