« Pour l'amour d'un prêtre »
Micheline a épousé Jean. Il était prêtre. Dans un livre, elle partage son expérience. Un témoignage non revanchard, mais sans concession.
- Publié le 18-06-2009 à 10h00
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Le célib at des prêtres. Question récurrente. Quelle que soit la solution avancée, elle trouve ses partisans et ses détracteurs. Le débat prend une dimension particulière lorsqu'une personne y est confrontée. La confrontation avec cette réalité, Micheline Maca l'a vécue. Et elle est allée au bout des choses. Aujourd'hui, elle est mariée à Jean Schoubbens.
À l'époque, il était curé de Journal (Tenneville). Cette histoire avait fait grand bruit. Un film, Ainsi soit-il, signé Manu Bonmariage, a même été tourné. Un titre que certains trouveront déplacé, d'autres adapté.
Ce titre, Micheline Maca vient de le reprendre à son compte, complété par la phrase « Pour l'amour d'un prêtre ». C'est son premier ouvrage. Car Micheline a décidé d'écrire son histoire.
Loin des considérations théologiques, dogmatiques ou encore institutionnelles, elle a voulu partager son expérience. Son coup de foudre, tout d'abord, alors qu'elle était enceinte de son second enfant. Ses dix années passées avec « cet amour tombé du ciel » avant de lui avouer, à la suite de sa séparation.
Les difficultés ensuite, face à la hiérarchie et à cet amour pour un prêtre.
« Un voisin m'avait dit "Voilà la fiancée du curé". Je trouvais que cela aurait fait un bon titre pour le livre. Mais j'ai voulu garder une continuité avec le film de Manu Bonmariage », confie Micheline Maca.
Enfin, il y a la vie aujourd'hui, avec cet amour de prêtre ! Et des rencontres avec une petite communauté, une fois par mois.
« Le dogmatisme est d'un autre âge »
Ce livre a nécessité une écriture de deux ans. Il s'inscrit dans la lignée du film. Puis il a fallu trouver un éditeur. Pas facile. Les éditions Memory press ont accepté de relever le défi. « Ce livre est édité dans notre collection de récits de vie. Le témoignage est intéressant. Il m'a profondément touché », souligne Jean Henrotin, l'éditeur.
La préface, elle, est signée René Lejeune, l'ancien doyen de La Roche-en-Ardenne. « Il faut que le témoignage de Micheline et Jean nourrisse la réflexion. Mettre la pensée humaine au frigo n'est pas une stratégie glorieuse. Le dogmatisme et l'entêtement sont d'un autre âge. De toute manière, la vie a toujours raison », écrit-il.
Avec ce livre, Micheline se sent quelque part dédouanée de toute culpabilité. Culpabilité bien réelle, sans compter la peur du coup de baculum de la hiérarchie. Aujourd'hui, elle l'affirme : « On ne peut vivre dans la contrainte, dans la culpabilité. Il n'y a pas de honte à aimer. » Un livre mis à l'index ? Micheline n'en a cure : « Le pape peut venir », dit-elle, ponctuant sa phrase par quelques points.
Jean, son mari, est lui très heureux de cet ouvrage.
« Ce qui m'a frappé, c'est ce regard féminin des choses », dit-il. Lui, n'a pas envie d'écrire son histoire. Il n'y aura pas d'« histoire parallèle ». Mais Micheline, elle, compte bien se charger de ses mémoires.