La N4 à 120 km/h, ça se raréfie
Rouler sur la Nationale 4 équivaut à faire du yo-yo. On y roule de plus en plus souvent à 90 km/h plutôt qu'à 120, pour la sécurité des riverains.
- Publié le 29-12-2007 à 10h00
Le code de la route, il dit quoi? Que la vitesse est limitée à 120 km/h sur les autoroutes et «sur les voies publiques divisées en quatre bandes de circulation ou plus dont deux ou moins sont affectées à chaque sens de circulation, pour autant que les sens de circulation soient séparés autrement qu'avec des marques routières». Soit une berme centrale. Ça ressemble à quoi? À la Nationale 4, sauf bien sûr entre Arlon et Martelange où la berme centrale joue à saute-mouton.
Dans la pratique, on va voir qu'emprunter la Nationale 4 à 120 km/h se fait de plus en plus rare.
Sortons d'Arlon. On passe du 50 aux 70 km/h. Tantôt on est en agglomération, tantôt pas. Puis on arrive au pays du fabuleux, de l'incroyable, de l'étonnant, du colossal, du merveilleux Josy Arens, député-bourgmestre cdH d'Attert. Là, au-dessus de 90 km/h, on ne passe pas. En matière de Nationale 4, c'est lui qui donne le «la».
Rien que pour lui, le MET, ministère de l'Équipement et des Transports, a fait breveter un îlot directionnel spécial, une sorte de microrond-point bon marché. Comme au croisement Schockville-Nothomb, par exemple. Mais à l'usage? Certes, l'îlot sécurise les entrées et sorties des villageois riverains de la N 4, mais impose une attention de tous les instants à ceux qui circulent sur la voie prioritaire rétrécie à une bande.
OK par temps clair, mais par temps de brouillard comme maintenant? De nuit? Lorsque la neige tombe? Et qu'adviendra-t-il de tous ces beaux marquages au sol quand le MET n'aura plus de sous à son budget peau de chagrin pour acheter de la peinture blanche?
Ces îlots se sont multipliés comme des petits pains. À la Folie et au poteau de Perlé à Martelange, puis dans la traversée de la commune de Fauvillers : Strainchamps-Tintange, Strainchamps-Honville, sur la zone d'activité de Malmaison. Et enfin lorsqu'on aborde Bastogne : Hompré-Villers-la-Bonne-Eau, le «Los Angeles». Tous ces îlots se prennent à 90 km/h.
Mais peut-on encore faire des pointes à 120 km/h entre Martelange et Bastogne? Parfois, entre deux coupures dans la fameuse berme centrale. Et il y en a. Il subsiste un tronçon, d'une quinzaine de km, du contournement de Bastogne jusqu'à l'entrée de Tenneville, où l'on va pouvoir tenir cette fameuse limite de 120 km/h avec, en point de mire, les six éoliennes de Houmont.
Ouille, ouille, ouille, voici Tenneville. S'il y a un village sacrifié à la circulation routière, c'est bien celui-là. Un véritable dispositif provisoire a été mis en place pour sécuriser le cheminement des riverains, mais certainement pas pour leur faciliter la tâche. Et pourtant il y a tous les commerces à Tenneville : agences bancaires, restaurants, librairie, boulangerie, boucherie, Proxy Delhaize, garages, station-service, etc. Mais passer de l'un à l'autre tient du parcours du combattant. Même si la vitesse est limitée à 70 km/h, on a une pensée pour les Tennevillois et leur beau village massacrépar la Nationale 4.
C'est reparti à 120 km/h pour Marche. On traverse Bande à 90 km/h. Nouveau petit coup d'accélérateur puis c'est la descente sur la capitale de la Famenne, limitée à 90 km/h. On est parti d'Arlon à 9 h 20, arrivé au centre-ville de Marche à 10 h 15 après avoir parcouru 81,5 km. Et avec l'impression d'avoir fait du yo-yo.
Pour emprunter la N 4, vous avez deux solutions. Ou vous montez dans un véhicule genre «veau». Ou vous vous offrez un bolide qui vous fera passer de 70 à 120 km/h en quelques secondes et vice-versa.
Dans le second cas, vos passagers auront intérêt, avant de monter à bord, à prendre du «Touristil», un médicament contre le mal des transports.