Il envoie des photos de ses propres enfants à un pédophile
Un Tellinois est condamné à trois ans de prison. Il envoyait des photos de ses enfants à un pédophile. Un dossier sordide.
Publié le 09-11-2018 à 06h00
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Sordide affaire que celle qui a été jugée jeudi au tribunal correctionnel de Neufchâteau. Un papa est accusé de détenir du matériel pédopornographique, d’avoir diffusé ces images et d’avoir communiqué avec une mineure dans le but d’obtenir une relation avec elle. Des préventions lourdes.
Il reconnaît avoir échangé sur internet avec une mineure de 14 ans, «mais pas dans le but qui m'est reproché», dit-il. «Pourtant, vous évoquiez des sujets à caractère sexuel», remarque la présidente Carine Thomas. «Je ne dis pas qu'il n'y a pas eu de blague, mais ce n'était rien de plus», assure le prévenu, qui a réponse à tout. Sur ce volet, il sera acquitté, le Tribunal n'ayant pas suffisamment d'éléments en sa possession.
Avec ses enfants, il rend visite à un pédophile en prison
Le Tellinois détenait des centaines de photos pédopornographiques et sept vidéos du même type, dont trois « particulièrement violentes ». Il ne sait pas expliquer pourquoi tout ceci se trouvait sur son ordinateur.
Comme si tout cela n'était pas suffisant, il rendait aussi visite en prison à un pédophile, accompagné de ses enfants! Il avait aussi des contacts avec un autre pédophile. «J'ai pris congé de lui dès que j'ai su qu'il avait touché sa fille», assure le prévenu. «Pourtant vous lui avez demandé des photos du vagin de sa fille de huit ans», rétorque Carine Thomas. Un langage cru qui décontenance le Tellinois. Il perd son assurance. «Je ne sais plus», balbutie-t-il. «Vous le demandez à trois reprises!, insiste la présidente. Avec quel objectif?» L'homme retrouve ses esprits: «pour le dénoncer à la police», répond-il.
Le summum de l'horreur est atteint lorsque Carine Thomas rapporte que la conversation est allée un cran plus loin: « vous lui avez proposé un plan cul à quatre avec votre fille.» Pour compléter ce terrible tableau, le prévenu a envoyé des photos de ses enfants à un pédophile notoire.
«Nauséabond»
Marie-Eve Bouillon parle d'ailleurs d'un dossier «particulièrement nauséabond ». Dans son réquisitoire, elle signale que l'épouse du prévenu n'est toujours pas au courant de la raison de l'incarcération de son mari. « C'est inquiétant», commente-t-elle, avant de souligner des éléments du rapport d'expertise, tel que le risque de récidive élevé. Le Tellinois a déjà été condamné pour des faits de mœurs. Marie-Eve Bouillon requiert donc 40 mois de prison.
À la demande du prévenu, son avocate plaide l’acquittement, sans conviction. Elle en met beaucoup plus pour plaider à titre subsidiaire un sursis probatoire le plus large possible. En plus des conditions classiques, le prévenu s’engage à résider chez sa maman, à ne plus avoir d’accès à internet et à rencontrer ses enfants en présence d’une tierce personne.
Au vu de la gravité des faits et de l’état de récidive légale, le Tellinois est condamné à trois ans de prison, dont un avec sursis sur une période de cinq ans. Un sursis assorti de toute une série de conditions à respecter, notamment celles évoquées par l’avocate du détenu.