Chloé Herbiet, plus pro et plus proche de Paris
Chloé Herbiet a cartonné sur le semi-marathon de Copenhague. Elle vit désormais comme une pro et cela porte ses fruits.
- Publié le 18-09-2023 à 11h50
- Mis à jour le 18-09-2023 à 15h46
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En couvrant la distance en 1 h 11.20 dimanche, à Copenhague, Chloé Herbiet n’a pas seulement amélioré son meilleur chrono (et le seul jusque-là d’ailleurs) sur semi-marathon de plus d’une minute, elle s’est aussi hissée au 2e rang de la hiérarchie belge de tous les temps, derrière Marleen Renders, lauréate des marathons de Berlin et Paris notamment et décorée de trois Spikes d’or durant sa carrière. La Diestoise avait couru son meilleur semi le 23 mars 2002, en 1 h 08.56. "Et il n’y avait pas encore de chaussure en carbone à l’époque", note Chloé Herbiet, pour mieux souligner la marge qui la sépare encore de la recordwoman nationale. Mais qu’importe, là n’est pas l’objectif de la Famennoise qui prépare surtout son premier marathon, programmé le 8 octobre à Eindhoven. Mais avant de poursuivre sa préparation, elle s’est offert ce lundi un peu de repos et de tourisme dans les rues de Copenhague. Trouvant cependant le temps de répondre à quelques questions.
Chloé, vous vous attendiez à un tel chrono dimanche ?
J’espérais descendre sous les 1 h 12. Il y avait quand même du vent et de la pluie et je me disais qu’approcher de 1 h 11.30, ce serait costaud. J’ai fait un peu mieux encore.
Début juillet, vous n’avez pas renouvelé votre contrat de sage-femme à l’hôpital de Seraing pour vous consacrer pleinement à l’athlétisme. C’est ce changement marquant qui porte déjà ses fruits ?
J’ai augmenté mon volume d’entraînement depuis lors, oui. Je suis montée progressivement jusqu’à 140 km par semaine. Et à deux reprises, jusqu’à 160. J’ai aussi passé tout le mois d’août en stage à Font-Romeu où j’ai croisé quelques fois Juliette Thomas.
C’est la somme de 31 800 € remportée par votre famille à l’émission "Cache-cash" sur RTL qui vous a permis d’adopter ce nouveau rythme de vie ?
Temporairement, en tout cas, et en vivant de manière modeste. Ils m’ont donné ainsi les moyens de vivre une année pleinement axée sur l’athlétisme. On fera le point ensuite.
"Envie de connaître mes limites"
En fonction d’une éventuelle qualification pour les Jeux de Paris sur le marathon ?
Non, pas nécessairement. Ce n’est pas l’objectif fixé ; il s’agirait plutôt d’un bonus. Si j’ai bien progressé l’hiver dernier, je sentais aussi qu’avec mon métier, le travail en pause, cela devenait difficile de faire encore mieux et que je puisais beaucoup dans mes réserves. Ou alors, je continuais ainsi, mais sans plus pouvoir progresser. Or, j’ai envie de connaître mes limites, en m’entraînant et en récupérant mieux. Mais avec mon entraîneur (NDLR: Thomas Vandormael), on y va prudemment, on évite les pépins. Pour l’heure, les planètes sont bien alignées, je n’ai eu aucune blessure, juste quelques petites gênes. Je suis heureuse que ma famille me soutienne. Je touche du bois.
Et qu’est-ce qui pourrait vous inciter à poursuivre dans cette voie ?
Je n’en sais rien, on verra. La question financière se reposera inévitablement dans un an, je travaillerai peut-être à mi-temps. Ce n’est pas dans l’athlétisme qu’on peut espérer gagner sa vie.
Pour votre premier marathon, vous visez quel chrono ?
On n’a pas fixé de barrière précise. Vu ce que je montre à l’entraînement, j’espère descendre sous les 2 h 35, peut-être 2 h 32.
Le minimum pour Paris, c’est 2 h 26.50…
Oui, mais si je veux me qualifier, c’est grâce au ranking, pas en descendant sous le minimum. Copenhague m’a rapporté pas mal de points ; on fera les comptes après Eindhoven et on verra si je dois reprogrammer un marathon en mars ou avril. Il y aura tout un programme à gérer car j’aime la saison des cross aussi et l’Euro se déroule à Bruxelles. J’ai donc encore plus envie d’y prendre part.