Clotuche, le Marcolongo du vestiaire houffalois
Après les Arlonais et les Bastognards la saison passée, ce sont les Cassidjes qui pointent du doigt Sébastien Clotuche. Aurélien Gomez défend son défenseur.
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- Publié le 11-09-2023 à 17h54
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Les esprits se sont un peu échauffés, samedi soir, à Houffalize. Les Cassidjes pointent du doigt Sébastien Clotuche. Les chefs d’accusation ? Un manque de fair-play pendant le match et, surtout, un crachat envers un supporteur ensuite.
Le joueur dément. Ce n’est toutefois pas la première fois que le nom du défenseur liégeois est associé à ce genre d’embrouilles. La saison dernière déjà, Bastognards et Arlonais l’avaient incriminé.
Mais qui est vraiment Sébastien Clotuche, au fond ? "Un défenseur assez rugueux qui n’est pas le dernier à te marcher sur le pied, nous dit un joueur de la série. Ce n’est jamais une partie de plaisir de jouer contre lui. Surtout quand tu es dans un mauvais jour. Là, cela peut provoquer des étincelles. Mais c’est un pion essentiel de son équipe. Le genre de mec qu’on aime avoir dans son équipe et qu’on déteste quand il joue dans l’équipe d’en face."
Aurélien Gomez confirme: Clotuche est l’un des leaders de son vestiaire. Va-t-il parfois trop loin dans la provocation ? L’entraîneur houffalois, qui n’est pas du genre à exciter le bazar, nuance la version tenue par les Gaumais samedi soir. "Sur le terrain, il n’y a rien eu, dit-il. On lui reproche de ne pas avoir rendu le ballon à Ethe, qui l’avait mis dehors pour permettre à un de ses joueurs de se faire ‘‘soigner’’. Mais les Cassidjes oublient de dire qu’à 1-0 pour nous, alors qu’un de nos joueurs était au sol et mon équipe pratiquement à l’arrêt, ils ont continué à jouer. Le fair-play, ce n’est pas seulement quand tu mènes au score. Donc sur ce point, je défends mon joueur. Pour le reste, je n’ai rien vu. Je vais donc investiguer pour en savoir plus et s’il s’avère qu’il y a eu un dérapage, nous agirons en conséquence."
Aurélien Gomez admet volontiers que le tempérament de son défenseur est parfois excessif. Mais il refuse d’en faire un mouton noir. "Sébastien est un joueur de caractère, qui pourrait certainement mieux canaliser ses émotions, dit-il. C’est un gagneur, il vit ses matchs à 300%, un peu à la manière d’un Claudy Marcolongo. C’est important d’avoir des garçons comme ça dans un groupe. Après, il est évident que cette qualité ne doit pas se transformer en défaut. Il y a des limites à ne pas franchir. Personnellement, je n’ai aucun problème avec lui. Il peut avoir des montées d’adrénaline, mais il est loin d’être ingérable. La preuve, il est chez nous depuis trois ans alors que chacun sait que mon seuil de tolérance vis-à-vis des joueurs ingérables est assez bas."
L’entraîneur houffalois invite les différents acteurs à regarder dans leur assiette: "Avant de jouer les moralisateurs, il faut commencer par être irréprochable. Or ceux qui accusent Sébastien Clotuche le sont rarement. La saison dernière, contre Bastogne, j’ai vu un joueur du Léo porter trois coups volontaires à Thomas Blaise, dans le dos. Alors Thomas est un gentil, il n’a rien dit. Mais Sébastien Clotuche, lui, ne se laisse pas faire. Il ne réagit peut-être pas toujours de la meilleure des manières, mais ce qui me dérange, c’est que certains agitateurs se font passer pour des victimes alors qu’ils ont, aussi, leur part de responsabilité. Samedi soir, comme d’autres semaines d’ailleurs, j’avais l’impression d’affronter l’Atletico de Diego Simeone. Le banc d’Ethe se levait à chaque coup de sifflet pour mettre la pression sur l’arbitre. Cela ne participe pas, non plus, à la bonne tenue des débats."
"Je plains les arbitres"
Aurélien Gomez, qui n’est pas du genre à alimenter les polémiques, ne cache pas qu’il en a marre du climat délétère qui pèse, dit-il, trop souvent sur les terrains. "Naguère, tu savais que deux ou trois matchs sur la saison allaient être un peu plus chauds que les autres, dit-il. Mais aujourd’hui, ça chauffe tous les week-ends, ou presque. Je plains vraiment les arbitres. Il n’y a plus un coup de sifflet qui n’est pas contesté par les uns ou les autres. Moi, je ne peux pas accepter qu’un joueur vienne mettre son front à trois centimètres de celui de l’arbitre pour lui vociférer au visage. Ça doit être rouge et plusieurs semaines de suspension. On est trop tolérant. La discussion, d’accord, les émotions, OK, la passion, je comprends, c’est aussi pour tout cela qu’on aime le football, mais il est temps de refixer certaines limites. Il convient aussi de rappeler à tous que nous ne sommes qu’en P1. En dessous, il n’y a jamais que la P2 et la P3. Bref, je n’ai vraiment pas envie de donner des leçons de morale. Je demande simplement que chacun balaie devant sa porte parce que s’il y a autant de tensions sur les terrains tous les week-ends, ce n’est pas seulement de la faute de Sébastien Clotuche. Il ne mérite donc pas de prendre pour tout le monde."