Le président Toussaint à Habay : "La scission de la D1, c’est une opportunité pour nous"
Habay est à 90 minutes (ou 120) d’un moment historique. Ce serait une superbe récompense pour un club qui ne cesse de grandir sous la houlette de son président Philippe Toussaint. Habay-la-N. - Meux : Samedi, 18 h
- Publié le 07-09-2023 à 20h38
- Mis à jour le 08-09-2023 à 14h56
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Philippe Toussaint, Habay-la-Neuve en 32e de finale de la Coupe de Belgique et tout près d’un affrontement avec une D1, est-ce complètement inattendu pour vous ?
Je vais dire que c’est une bonne surprise parce qu’on ne songeait pas à pouvoir être si proche d’une D1, mais elle n’est pas totale pour autant, en ce sens que le tirage, une fois n’est pas coutume, nous a été favorable cette année. On a tout joué à domicile là où, auparavant, on devait souvent se farcir un déplacement. On a aussi hérité deux fois de Westhoek, un club bien sympa, mais qui nous a mis à chaque fois une valise (rires). Cette fois, en plus du tirage favorable, il y a la qualité de notre équipe à prendre en compte. Dès le premier match, contre Messancy, l’amélioration était palpable, avec des renforts bien ciblés.
De prostituée à dindon de la farce
Si vous vous qualifiez, le regret, c’est de ne pas pouvoir jouer chez vous ?
C’est un peu frustrant, oui (NDLR: normalement, c’est le club amateur qui reçoit quand il affronte une D1 A à ce stade de l’épreuve… sauf s’il ne présente pas les conditions requises, comme 300 places assises par exemple). Avant, les clubs de l’élite, dans le même cas, offraient une somme aux petits clubs pour inverser le match et ça laissait un peu l’impression que ces petits clubs se prostituaient. Maintenant, ils sont tout simplement les dindons de la farce.
Si vous passez, il y a un club que vous aimeriez affronter ?
Un des clubs wallons, oui. Le Standard, Charleroi ou l’Union. Surtout l’Union avec Anthony Moris (NDLR: qui est natif d’Habay) et puis, il y a une belle ambiance là-bas. En plus, j’ai un petit pied-à-terre à Bruxelles, ce serait idéal pour assurer la 3e mi-temps (rires). Mais bon, on n’est pas encore là ; il faut battre Meux d’abord. Mais on n’a pas de pression. Même si nous sommes à 90 minutes d’un truc historique pour notre club, ce ne serait pas un drame si nous ne passions pas.
En raison de vos obligations professionnelles, vous ne serez pas là pour cette rencontre. D’ailleurs, vous n’avez vu qu’une fois l’équipe A à l’œuvre cette saison. N’est-ce pas un peu frustrant ?
C’est clair que je préférerais être là et les gens ne comprennent pas toujours mon absence, mais j’ai d’autres centres d’activité, une vie professionnelle qui m’emmène souvent à l’étranger. Et si le club d’Habay peut se développer, c’est aussi grâce au fait que je mène ces activités.
"Mon apport ? Environ 40%"
Votre apport dans le budget d’Habay, il se situe à quelle hauteur ?
Environ 40%. On essaie de développer le club afin qu’il ne dépende pas que de moi. On est par exemple occupé à créer un business club avec nos sponsors, une façon de les fidéliser et d’en ramener d’autres. La section jeunes, elle, est proche de l’autofinancement. On évolue bien.
Au point de viser plus haut encore que la D2 ACFF ?
Au départ, je pensais que c’était le maximum pour un club comme le nôtre, mais avec la restructuration qui s’annonce et la constitution d’une D1 francophone, on peut selon moi viser encore un échelon plus haut. Cette scission de la D1 nationale va peut-être tirer le foot vers le bas, mais d’un autre côté, cela représente une réelle opportunité pour des clubs comme le nôtre.
Mais avant cela, il faut d’abord s’extraire de la D3…
C’est ce qu’on espère cette saison. Comme je l’ai dit, les renforts apportent déjà un réel plus, l’équipe a gagné en qualité. Après, si on a la chance de monter, il ne faudra pas se contenter d’assurer le maintien, il faut donner au staff, aux joueurs ce sentiment qu’on a une vision plus élevée, un projet à plus long terme. Mais il importe de faire tout cela de manière contrôlée et organisée. Pas question de faire flamber les prix et de prendre des risques pour se retrouver complètement démunis un peu plus tard. Il y a trop d’exemples de clubs à qui ce genre de mésaventure est arrivé.
Une vision à long terme
Lecomte, les infrastructures, l’Ouzbékistan, les jeunes: le président habaysien évoque quelques autres sujets liés à son club.
Une autre formule À la tête d’une société d’experts-comptables et de gestionnaires de patrimoines (environ 130 personnes), établie à Dubaï, Bruxelles et Luxembourg, Philippe Toussaint a aussi investi dans une fabrique de panneaux en béton et une concession de véhicules électriques en Ouzbékistan. "Ce pays est en plein développement et on commence à gagner de l’argent là-bas", dit-il. Parallèlement à ce projet, il en a développé un autre, au même endroit, axé sur la formation des jeunes joueurs et en collaboration avec le club d’Habay. S’il a été question, un moment, que Maxime Bréjard, le joueur de Longlier, se rende à Tachkent pour prendre en charge la direction de cette académie, cela ne s’est finalement pas arrangé. "On réfléchit à une autre formule, indique Philippe Toussaint, avec un local pour s’occuper de l’académie et quelques allers-retours de responsables habaysiens pour aller constater l’évolution sur place."
L es travaux au stade Le tout Habay espère que les travaux d’aménagement du stade débuteront à la sortie de l’hiver. Ils prévoient un terrain synthétique (à la place du terrain B), le remplacement des drains et de la pelouse du terrain A, l’éclairage des deux surfaces, six vestiaires, une buvette avec vue sur les deux terrains, des gradins devant la buvette et une petite tribune pour abriter les spectateurs entre les deux terrains. "L’idée, c’est de construire sur du long terme, commente Philippe Toussaint. On a besoin de ça. On compte environ 300 jeunes actuellement et quand on voit comment se développe l’immobilier à Habay, on peut prévoir une augmentation des affiliations à l’avenir."
"Savoir rebondir" Transfert marquant de la saison passée, l’ex-Virtonais Raphaël Lecomte a peu joué jusqu’ici, la faute à une accumulation de blessures. "C’est clair, commente le président, que j’aurais préféré le voir jouer, mais pour l’heure, quand on voit comment l’équipe évolue, on ne peut pas dire qu’il nous manque sur le terrain. Il dit lui-même que cela tourne très bien sans lui. De plus, en tant que T2, il joue parfaitement son rôle de leader dans le vestiaire. Raphaël n’est pas venu à Habay que pour jouer et on savait très bien qu’à 35 ans, on ne pouvait pas compter sur lui à long terme en tant que footballeur. Le plus important, c’est tout ce qu’il amène par sa personnalité et son vécu et ce qu’il amènera par la suite. Il joue déjà un rôle important à l’académie tandis qu’on l’aide à obtenir son diplôme UEFA-A. Notre club prend de l’ampleur et Samuel Petit ne peut tout assumer à lui seul. Raphaël n’a pas beaucoup joué, mais l’important face à un contretemps, c’est de savoir rebondir, de trouver sa voie et pour lui, c’est assez clair qu’elle se situe dans l’encadrement. Un autre exemple de choix réussi, c’est celui de Gary Raboteur, par l’expérience qu’il amène aux jeunes de l’équipe B."
Vite dit
Toussaint out pour plusieurs mois Après avoir pris un coup sur la mâchoire contre Gouvy, Mathias Toussaint ne se sentait pas bien au lendemain de la rencontre et il a passé un scanner qui a révélé une fracture. Il s’est fait opérer ce vendredi matin et son absence devrait s’étaler sur trois mois environ.
Quatre matches pour Serwy Exclu en Coupe contre Audenarde, Jeremy Serwy a fait opposition à une transaction de quatre matches, mais la sanction n’a pas été modifiée. Il débutera sa suspension la semaine prochaine.
À waremme mercredi Dès lors qu’ils jouent en Coupe ce week-end, la rencontre de championnat des Habaysiens a été reportée à mercredi. Ils se rendront à Waremme pour l’occasion (coup d’envoi à 20 h).