"Harre-Manhay n’est pas un Qatar bis"
Champions de P2 tous les deux, Nothomb et Harre-Manhay n’ont ni les mêmes moyens, ni les mêmes ambitions, à l’heure d’attaquer le championnat de P1. Nothomb - Harre-Manhay : Samedi, 20 h
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- Publié le 25-08-2023 à 21h43
- Mis à jour le 25-08-2023 à 21h44
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Duel de promus ce soir, dans le Val d’Attert, pour la soirée d’ouverture en P1. Boxent-ils dans la même catégorie ? Sur le papier, pas vraiment. À Nothomb, le président Schroeder affirmait, dernièrement, qu’il n’était "pas question d’offrir les mêmes contrats qu’Ethe ou Martelange". On le croit: le mercato des Mauves ne ressemble en rien à celui d’un club saoudien.
À l’inverse, Harre-Manhay a pêché du lourd, à commencer par un Nicolas Prévot qu’on ne présente plus et qui s’est, d’ailleurs, déjà vu confier le brassard de capitaine. On peut aussi citer Loïc Pirquet et Logan Wilkin, certes moins connus chez nous, mais ex-titulaires d’Aywaille en D3. Faut-il en déduire qu’Harre-Manhay a dix fois plus de moyens financiers que son adversaire ? À en croire les bruits de buvette, le club nordiste aurait fait à certains joueurs des propositions "impossibles à refuser", à quatre chiffres par mois.
On n’a jamais entendu un dirigeant de club confirmer ce genre d’allégations et Marc Pottier, acolyte de Joël Roberty et Raphaël Maréchal au sein de la cellule de recrutement du club nordiste, ne déroge pas à la règle: "Je m’inscris en faux contre ces rumeurs ! Les joueurs ne viennent pas pour rien, mais dire qu’on leur offre un pont d’or, c’est faux, assure-t-il. Il y a et il y aura toujours des envieux et des jaloux dans le monde du foot. Mais ce n’est pas en faisant tourner la planche à billets que nous sommes montés en P1 et que nous avons construit cet effectif. Il y a, avant tout, un beau projet sportif. Harre-Manhay n’est pas un Qatar bis, contrairement à ce que pensent certains. Je peux d’ailleurs vous dire que certains sont repartis déçus, après avoir discuté avec nous. Avec tous les bruits qui circulent, ils pensaient décrocher le jackpot en signant chez nous. Mais les garçons qui sont sur une autre planète, nous n’en voulons pas."
La colonne de gauche
Toujours est-il qu’Harre-Manhay est considéré par tous les observateurs comme le plus costaud des quatre promus. Le seul que personne ne cite dans la future lutte pour le maintien. "Mais je me méfie de tous ces pronostics d’avant-saison, tempère Marc Pottier. La Roche visait le Top 5 la saison dernière, il s’est sauvé lors du dernier match. Sart, lui, était attendu en queue de peloton ; à dix minutes près, il se retrouvait en D3. Notre premier objectif, c’est le maintien. Mais on ne cache pas qu’on lorgne la colonne de gauche."
Ancien joueur de Harre et de Manhay, mais aussi d’Oppagne, Marc Pottier se méfie de ce premier déplacement en terre inconnue. "Je suis bien incapable de citer le nom d’un seul joueur de Nothomb, avoue-t-il. Je sais toutefois que cette équipe évolue sur terrain synthétique et que le fait d’être habitué à cette surface constitue un avantage non négligeable, même si nous avons, nous aussi, des joueurs assez habiles techniquement. Nous savons, de toute façon, que tous les matchs de P1 seront compliqués. Nous en avons déjà eu un aperçu en Coupe, à La Roche."
À 200 m de la frontière liégeoise
Harre-Manhay a-t-il, déjà, la D3 dans un coin de la tête ? Marc Pottier tempère: "Ne mettons pas la charrue avant les bœufs. Harre-Manhay, depuis la fusion, grandit petit à petit. De cinq ou six, nous sommes passés à quinze comitards, sans compter quelques bénévoles supplémentaires terriblement précieux. C’est réjouissant. La prochaine étape, c’est la formation. Nous venons d’envoyer quatre jeunes entraîneurs suivre les cours pour obtenir le diplôme UEFA C. Nous alignons des équipes d’âge, des U6 aux U12, et je reste persuadé que l’avenir des clubs amateurs passe par là."
Et n’allez pas dire à Marc Pottier qu’Harre-Manhay est une équipe liégeoise: vous le feriez bondir ! "Effectivement, j’entends régulièrement qu’Harre-Manhay recrute des ‘‘mercenaires liégeois’’. Mais il faut savoir que le terrain de Harre se situe à 200 m de la frontière provinciale. Prenez les frères Rasquin. L’un vient d’Aywaille, l’autre de Harzée. Ce sont donc des joueurs régionaux, bien plus que s’ils venaient de La Roche, Marche ou Vielsalm. De la même manière, personne ne reproche aux clubs gaumais de recruter des Français."
Face à une formation qui aligne plusieurs anciens joueurs de nationale, Nothomb ne partira pas avec les faveurs des pronostics, ce soir. Mais pour motiver les siens, l’entraîneur de Nothomb Stéphane Carlier pourra toujours punaiser cette citation de Johan Cruyff sur la porte du vestiaire: "Pourquoi ne pourriez-vous pas battre un club plus riche ? Je n’ai jamais vu un sac de billets marquer un but."