Frédéric Gofflot n’a dormi que 5 h sur un parcours de 385 km
L’increvable Gaumais a fini à la 3e place du premier Belgian Ultra Trail, après avoir été attaqué par un essaim d’abeilles.
Publié le 25-05-2023 à 09h47 - Mis à jour le 25-05-2023 à 15h18
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Trois mois après avoir bouclé les 275 km et 10 600 m de dénivelé positif du Legends Trail dans l’Ardenne belge, Frédéric Gofflot a dévoré un plat plus épicé encore: le premier Belgian Ultra Trail, sur 385 km (4 800 m de D + ). Parti le mercredi 17, à 12 h, de Meersel-Dreef, le point le plus au nord du pays, au-dessus d’Anvers, il a atteint Torgny, le point le plus au sud, samedi à 21 h 09. Soit un peu plus de 81 h plus tard, et 25 h avant la limite horaire.
Sur 26 partants, dont deux Wallons seulement, 12 sont parvenus à rejoindre le village le plus méridional du pays. Dont Frédéric Gofflot qui, cerise sur le gâteau, a fini sur la 3e marche du podium après avoir fermé l’œil durant tout au plus 5 heures.
"À la fin, j’en avais ras-le-bol"
"Il y avait trois bases de vie, j’ai dormi 1h dans la première et 2h dans chacune des deux autres, détaille cet habitué des défis sur longues distances. Les 115 premiers kilomètres étaient assez roulants. J’ai couru non-stop, avant d’alterner marche et course. C’est à la fin, après Orval, que c’est devenu plus dur. J’en avais ras-le-bol. Connaissant les derniers kilomètres, je savais ce qui m’attendait encore. J’ai aussi eu un moment plus compliqué en Hesbaye. C’était hyper-monotone, avec des terres agricoles à perte de vue."
Malgré les abeilles et les sangliers
Question dépaysement, l’agriculteur de Bleid, qui travaille aussi chez Ferrero, se serait aussi bien passé de ce bout de chemin. Comme de quelques rencontres qui heureusement se sont bien finies. "Près du château de Resteigne, un monsieur en combinaison apicole récupérait un essaim d’abeilles. Je me suis retrouvé avec plein d’abeilles autour de moi, sans doute attirées par ma sueur. Mais je n’ai pas été piqué. J’ai aussi croisé pas mal de gibier, dont des marcassins avec leur mère. Je n’étais pas trop à l’aise. Chaque fois, je repérais un arbre à escalader au cas où la harde m’aurait approchée."
Mais c’est donc finalement sur podium qu’il est monté.
Vite dit
428 km en janvier prochain ?Frédéric Gofflot espérait bien épingler un dossard sur la Spine Race, 428 km en Grande-Bretagne, en janvier prochain. "Il n’y avait que 100 places, j’étais au taquet à l’ouverture des inscriptions. Mais c’était déjà trop tard. Je suis sur la liste d’attente, mais 80e. Je doute qu’il y ait autant de désistements. Par contre, je participerai en juillet aux 250 km de l’Eiger Trail en Suisse, en duo avec Laurent Bourguignon. Je ferai peut-être aussi un 165 km avec des amis de l’After Trail Team."
"J’ai dû temporiser avec les pils et l’Orval" On connaît les petits plaisirs du Gaumais lors de ses folles chevauchées. Il n’a pas fait exception à la règle, en ne se ravitaillant pas que d’eau. "À Jandrain-Jandrenouille, dans le Brabant wallon, il y avait une fête locale, je me suis arrêté pour manger un pain saucisse et boire une bière, confie-t-il. Et vu que je terminais quasiment dans mon jardin, plus je m’approchais de la fin, plus il y avait des connaissances pour m’encourager et m’accompagner. Elles m’offraient en même temps des bières, pils et Orval. J’ai dû temporiser." Frédéric Gofflot n’a pas oublié non plus les calories gourmandes, et pas que sur une kermesse: "J’ai mangé une assiette de pâtes dans un restaurant, une lasagne chez un ami à Florenville, etc."
Découvrir le pays "La course a été créée par un organisateur du Legends Trail, qui propose toujours des belles traces (NDLR: Fred Gofflot a fini le Legends cinq fois, dont un sur 500 km), souligne le Bleidois. Et elle se terminait à 10 km de chez moi. C’était aussi l’occasion de découvrir la Belgique."
Moins de 70 heures Le vainqueur, Giovanni Van Hullebus, a bouclé l’épreuve en 68 h 55.