Roger Rofessart, speaker du FC Arlon, évoque ses souvenirs : "Avoir raté la D3, c’est un gros regret"
Samedi dernier, le FC Arlon a fêté ses 50 ans en famille, avec tous les sympathisants du club et de nombreux anciens joueurs. Roger Rofessart, le speaker du club arlonais, évoque ses souvenirs.
Publié le 24-05-2023 à 09h52 - Mis à jour le 24-05-2023 à 09h54
Roger Rofessart, elle a réveillé beaucoup de souvenirs, cette fête de samedi dernier ?
Ouf. C’était phénoménal de revoir tous les anciens joueurs venir vers moi et me saluer. Des gars comme Sébastien Grandjean, Roland Debras ou Olivier Houard, ce sont restés des amis. C’est beaucoup d’émotions. Et surtout au moment où ils ont dévoilé la plaque du stade Yves Lemaire. J’avais les larmes aux yeux. C’était évident qu’il fallait nommer le stade en son nom.
Ce club représente beaucoup pour vous ?
Oui, énormément. J’y ai consacré pas mal d’années de ma vie. Et il m’a permis de rencontrer beaucoup d’Arlonais que je ne connaissais pas.
À ses débuts, le Lorrain était un peu considéré comme un club de nantis qui voulaient dépasser tout le monde. Comment viviez-vous cela ?
Je ne l’ai pas pris comme cela. Pour moi, c’était juste un club ambitieux et qui a créé son histoire de lui-même, sans s’occuper des autres.
Dans les années 80 et encore plus au début des années 90 (quand Allard est arrivé à Virton), il y avait une grosse rivalité entre le Lorrain et l’Excelsior. Laquelle était la plus marquée, la rivalité entre le Lorrain et Virton ou celle entre le Lorrain et la JA ?
À ce moment-là, c’était plus entre le Lorrain et Virton. C’était très tendu entre les deux clubs, que ce soit en championnat ou en Coupe. Je me souviens que le dernier match contre Virton en Promotion, Jean-Marie Steifer avait fait le mariole sur le terrain, alors qu’il savait déjà qu’il allait rejoindre Virton. La rivalité avec la JA, elle était plus ancienne.
Le Lorrain a raté la montée en D3 deux ou trois fois d’assez peu. Est-ce un gros regret ?
Ah oui, c’est un gros regret. Au sein du club, la majorité voulait vraiment monter. Mais les clubs en dehors de la province n’aimaient pas venir à Arlon. Ils se sont coalisés entre eux pour empêcher le Lorrain de monter. À cette époque-là, il y a eu des magouilles, j’en suis certain.
La fusion avec le voisin de la RJA était inéluctable ?
Je ne peux pas dire qu’elle était inéluctable. Mais il fallait un seul grand club à Arlon, pour aller en nationale. C’est triste ce qui est arrivé à la JA, parce que beaucoup d’Arlonais restaient attachés à ce matricule 143.
Comment cette fusion a-t-elle été vécue au sein du club ?
Certains de la JA étaient contre et n’ont jamais mis les pieds à l’avenue de Longwy. Au Lorrain aussi, il y a eu certains regrets qu’on abandonne nos couleurs mauves, mais c’était normal de porter les couleurs de la ville.
Votre Top 3 des plus beaux souvenirs ?
Notre victoire 3-1 contre Virton en finale de la Coupe de la province, en 1996 à Ethe. En deux, notre victoire à Cité Sport, indispensable pour se maintenir en Promotion, lors du dernier match du championnat. Et notre victoire 3-1 contre La Roche en finale de la Coupe, en 2011 à Bastogne.
Les trois personnalités du club qui vous ont le plus marqué ?
Yves Lemaire, évidemment. Il s’est rarement trompé dans le choix des transferts. Guy François, un grand connaisseur du football et un meneur d’hommes. Et Arnold Fagny. Au sein du comité, c’est l’un des seuls qui osait tenir tête à Yves.
Votre Top 3 des joueurs ?
C’est difficile de faire un choix. Roland Debras, un gardien extraordinaire avec une mentalité hors du commun. Pierre Castagne, un homme charmant et double Soulier d’or. Et Sébastien Bach, qui avait une bonne vista du foot, mais il était un peu trop laxiste.
Speaker depuis 2001
Roger Rofessart (80 ans), fan d’Anderlecht, a débarqué à l’avenue de Longwy en 1992. "Paul Weynandt, le frère du trésorier du Lorrain, m’a dit de venir voir un match et j’ai accroché directement, raconte-t-il. Encore plus parce que Constant Van den Stock, le père de Roger avec qui j’avais joué au foot corporatif à Woluwe Saint-Lambert, avait donné les premiers maillots (mauve et blanc) du club, en 1972. J’ai rencontré Yves Lemaire rapidement. Et quelques mois après, je suis devenu bénévole. J’ai commencé par faire les entrées de la tribune debout. Ensuite, je suis passé par le bar, pendant quelques années. Puis j’ai été délégué. Et j’ai assisté Arnold Fagny qui était le speaker du club et je l’ai remplacé quand il est tombé gravement malade, en 2001."