Laurent Amory après la montée de Gouvy : "Rarement vu un groupe aussi soudé"
Comitard, T2, ancien joueur, chargé des transferts, ambianceur aussi: Laurent Amory est incontournable à Gouvy. Il revient sur cette folle saison de son club de cœur.
Publié le 22-05-2023 à 09h12 - Mis à jour le 22-05-2023 à 15h46
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Quand il s’agit d’animer les après-matches, on peut compter sur Laurent Amory. L’ancien attaquant, et aujourd’hui T2 et comitard, de Gouvy a donc pleinement goûté à la superbe fête qui a suivi le retour en D3 de son club dimanche. "Plus de 500 entrées payantes, 22 fûts, un barbecue et des adversaires namurois particulièrement sympathiques, c’était magnifique", dit-il. Cette longue troisième mi-temps n’a cependant pas empêché le citoyen de Cherain de rejoindre son lieu de travail dès 6 h ce lundi. Puis de nous accorder quelques minutes pour revenir sur cette saison qui pourrait encore lui valoir d’autres satisfactions.
Laurent, quand on repense au 3 sur 15 de votre équipe en mars et avril, cette montée apparaît un peu inespérée, non ?
Pas totalement, selon moi. On a quand même un solide groupe. J’ai d’ailleurs rarement vu un groupe aussi soudé. Il n’y a que de bons gars chez nous.
Après ce 3/15, Gouvy vient de signer six succès de rang, avec un average de 18-0. Comment expliquer alors ce net revirement ?
Pour moi, l’incorporation de plusieurs très bons jeunes dans le noyau en janvier a fait du bien. On s’entraînait à 15 ou 16, j’ai suggéré à Christophe (NDLR: Bertels) d’ajouter quelques jeunes. On n’en a pas ressenti les effets de suite, parce qu’il fallait qu’ils s’intègrent, mais ils ont amené une dynamique et plus de concurrence. Un Baptiste Georges est ainsi devenu titulaire. La trêve nous a cassés avant cela. Comme souvent à Gouvy, quand il y a de la neige, on ne sait pas s’entraîner. Nous n’étions pas prêts quand nous avons repris à Sart en février. Il n’y a pas de véritable leader chez nous ; il en aurait peut-être fallu un pour secouer les troupes à ce moment. Mais à présent, nous avons retrouvé l’état de forme qui était le nôtre avant la trêve. Et quand on y pense, malgré notre passage à vide et nos six penalties ratés, on ne finit le championnat qu’à un point de Sart et Oppagne.
Et vous venez de jouer six rencontres sans encaisser. C’est la clé de la réussite ?
Pas seulement, mais cette solide défense avec un très bon Regnier dans les buts a joué un rôle, bien sûr. Christophe aime s’appuyer sur un bloc solide et miser sur les contres. L’envie a joué un rôle aussi. On sentait les joueurs affamés malgré cette prolongation de la saison.
Cette seconde montée en D3 est plus belle que la précédente ?
Et comment ! La première fois, c’était en 2020, quand la saison s’est arrêtée précipitamment. On n’a même pas pu se voir pour fêter ça. Déjà pour la montée de P2 en P1, ce fut un peu pareil puisque nous avions bénéficié de l’arrêt de Bertrix en D3 avant même de jouer un match décisif contre Arlon. C’est la première montée qu’on fête vraiment.
Votre saison n’est pas encore terminée et pourrait prendre fin le 11 juin. Ce n’est pas trop long ?
C’est assez incroyable. Pourquoi nous faire jouer ce match sans enjeu contre Flénu ? Et que doivent penser nos adversaires qui devront se farcir 400 bornes pour cela ? On fera tourner l’effectif. Après, la Coupe, ce sera autre chose. On aimerait aller au bout. Gouvy ne l’a jamais gagnée et n’a même jamais atteint la finale. Juste une demi-finale perdue à Virton. Ce serait la cerise sur le gâteau.
Mieux armés cette fois
Vous êtes l’un des responsables des transferts à Gouvy. Cette montée implique-t-elle que vous allez chercher d’autres renforts ?
Normalement, non.
Mais qu’est-ce qui vous fait dire que vous serez mieux armés qu’il y a deux ans ?
Parce qu’on a nos jeunes qui peuvent amener la vivacité qui nous a fait défaut à cet échelon auparavant, parce qu’on disposera cette fois de joueurs qui ont déjà l’expérience de ce niveau et parce que lors de notre première année en D3, nous avions pris cette promotion comme un cadeau sans y être vraiment préparés. On garde aussi l’essentiel de notre groupe, c’est important. Hormis des joueurs qui avaient déjà disparu du noyau en cours de saison (NDLR: Cardoso, Djiboune, Lemma), nous ne perdons que Gauthier Joseph. Je le regrette, ça fait toujours un peu mal de voir un enfant du club s’en aller, mais c’est ainsi. Maintenant, il ne faut pas se leurrer pour autant : le seul objectif sera le maintien.
Christophe Bertels va s’en aller. Vous avez essayé de le retenir quand il a pris sa décision ?
Oui, bien sûr. Mais il était vraiment lassé. Il est au poste depuis six ans. Je crois d’ailleurs que cette annonce a eu aussi un effet sur nos résultats de début d’année. Mais il va rester au club, intégrer le comité, c’est très bien. C’est quelqu’un qui s’implique déjà beaucoup en dehors de son rôle de coach.
Alain Colomberotto, c’est un autre style ?
Oui, mais j’ai confiance, je le connais bien pour avoir joué avec lui. Christophe, c’est un éducateur, proche des joueurs, qui apprécie de faire la fête avec eux. Alain mise sans doute plus sur la rigueur, sur une préparation pointue, mais je crois que notre groupe, avec ses jeunes, est assez demandeur en ce sens, surtout pour bien s’adapter aux exigences de la D3.
Pour finir, pouvez-vous citer les trois hommes de la saison ?
Question très difficile car, comme je l’ai dit, c’est un vrai succès collectif. Maintenant, c’est difficile de passer à côté des performances de François Burton, Yoan Devillet et Gilles Regnier. Et du boulot effectué par Christophe aussi.