Renaud Anselme, d’un mois d’hôpital au top national
Il y a 5 mois, frappé par une maladie auto-immune, Renaud Anselme se demandait s'il pourrait recourir. Il a fini 3e du national ultra (82,2 km).
Publié le 16-05-2023 à 10h41 - Mis à jour le 19-05-2023 à 16h20
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"On m’aurait dit cela il y a cinq mois et je n’y aurais pas cru." Troisième des championnats de Belgique ultra sur le GTLC à Ovifat (même s’il n’a pas décroché la médaille de bronze car non licencié), après avoir avalé 82,2 km (et 2 925 m de dénivelé +) en 8 h 07, Renaud Anselme savoure son podium comme un succès. "J’ai été hospitalisé du 12 décembre au 4 janvier (NDLR: suite à une rectocolite hémorragique, une maladie chronique auto-immune), rembobine le Lochnot. Je ne savais pas si j’allais pouvoir recourir. Dix jours après ma sortie, j’ai recouru 7 km très lentement. J’avais les pulsations plus hautes que sur beaucoup de courses. Mais dès que mon corps a refonctionné correctement, ma progression a été exponentielle. Je prends un traitement pour modérer la réponse immunitaire. Il produit une molécule anti-inflammatoire pour protéger les tissus de mon intestin. On ne savait pas s’il serait efficace ou pas. Mais il l’a de suite été et continue à l’être. Je n’ai pas encore retrouvé mon meilleur niveau. Je manque encore un peu de caisse, mais j’étais déjà en très bonne forme à l’Alletante (NDLR: 4e) et au national de course de montagne (9e). Avant cette course à Ovifat, le Top 8 me semblait jouable. Je me suis retrouvé seul et troisième à partir du 38e km. Je n’y croyais pas. Mais j’ai gardé ma place. Je n’ai jamais été ému à ce point. Beaucoup de choses m’ont traversé l’esprit lors de la montée finale."
105 km à Courmayeur
Le Gaumais ne s’arrêtera pas en si bon chemin. Trail de l’Ohm et Ardenne Méga Trail sont à son programme. Puis, le 7 juillet, les 105 km du Gran Trail de Courmayeur. "Je n’ai jamais couru autant, ce sera aussi une première sur une longue distance en montagne, préface-t-il. Mais je ne suis pas pressé pour aller sur de plus longues distances, je n’ai que 24 ans. Les meilleurs ont souvent 7 ou 8 ans de plus. Après Courmayeur, je ne mettrai ensuite plus de dossard pendant deux mois. Je donne des stages nature en juillet et août. J’aurai moins le temps de m’entraîner. J’en profiterai pour recharger les batteries."
Il reprendra au trail du Hérou, où il s’est imposé deux fois en autant de participations.
Vite dit
Renaud n’a pas encore retrouvé son rythme habituel d’entraînement. "Je ne dépasse pas les 50 ou 60 km par semaine, indique-t-il. Cela dit, même en temps normal, je me limite à maximum 80 km. Je roule aussi une centaine de kilomètres à vélo, pour faire du volume sans me blesser. Et j’ajoute deux séances de renforcement musculaire."
"Je me suis mis les deux doigts…"
"Je n’aime pas courir trop longtemps, dit-il. Je finis par avoir des nausées ou du mal à respirer. Ce fut encore le cas cette fois. Je me suis mis les deux doigts dans la bouche au 65e km. Pas pour vomir, mais pour libérer de l’air."
Este sacré en 35 ans et +
Nos expatriés en province de Liège se sont aussi très bien comportés: Loïc Salmin est 8e de l’ultra (9 h 01) ; Sébastien Este, 6e au scratch du national de trail classique (42 km), sur le Grand Trail des Lacs et Châteaux à Ovifat aussi, a été sacré en 35 ans et plus. Sur 42 km toujours, le triathlète salmien Loïc Forthomme a fini 27e sur 366 et le Bastognard Sylvain Strape 33e.
Justine Wenkin 3e du 160 km
Un 160 km était aussi à la carte du GTLC. Justine Wenkin, 59e sur 84, a fini 3e féminine après plus de 39 h d’effort.