Après 35 années en salle, Parmentier cède le flambeau: "Je ne suis pas dégoûté, mais lassé"
Un sacré chapitre va se refermer au Soca Bastogne, ex-Tavigny. Après 35 années de foot en salle, Benoît Parmentier va prendre du recul.
Publié le 11-05-2023 à 12h18 - Mis à jour le 11-05-2023 à 12h19
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Benoît Parmentier, le match de ce soir contre le RC Aubange devrait être le dernier pour vous avec le Soca Bastogne. Pourquoi avoir décidé de prendre du recul ?
Je ne me retrouve plus dans le football en salle actuel. On perd des valeurs qui font "mon" foot en salle, à commencer par la convivialité, avec le fait de jouer le vendredi, de se retrouver ensemble après un match. La semaine passée, nous sommes allés jouer à Saint-Léger. Eh bien ni les joueurs ni le responsable de l’équipe ne sont passés à la buvette après la rencontre. C’est vraiment dommage. Trois équipes ont déclaré forfait plutôt que de venir chez nous. Une fois, cela peut arriver, mais trois… Lexy, par exemple, n’est jamais venu jouer chez nous. Dans ces conditions, je n’ai plus la motivation pour poursuivre. Et mon équipe n’est pas responsable de ce fait. Je ne suis pas dégoûté, mais lassé.
Les résultats moyens de votre équipe ont-ils influencé votre choix ?
Non, pas du tout, même si on peut toujours espérer mieux. C’est vraiment autre chose. Prenez encore l’exemple des arbitres. Avant, il était prévu de leur offrir une bouteille d’eau, de les accueillir après le match. C’est aussi cela le plaisir, de refaire le match avec l’arbitre, d’apprendre à connaître l’homme. Mais cette période semble révolue.
Tirez-vous un trait définitif sur le foot en salle ?
Cela fait 35 ans que je suis dans le football en salle et ce sont les jeunes qui vont prendre le relais pour la gestion de l’équipe. Toutefois, avec Fredo (Frédéric Mathieu, le CQ) et Mich (Michel Evrard, le trésorier), on veut bien rester pour gérer l’aspect administratif. Les finances sont saines, donc les jeunes peuvent reprendre en toute tranquillité. Le club ne meurt pas: peut-être qu’il y aura même une équipe de jeunes supplémentaire.
Quel est votre meilleur souvenir dans les salles ?
C’est évidemment la génération dorée des 1985 (Guillaume, Rode, Remy…) qu’on a suivie en équipes d’âge, puis en D3, puis en D2. Il y avait les résultats, mais surtout la mentalité. C’est cela la famille du Soca (ex-Tavigny). Les jeunes qu’on a recrutés entraient aussi dans ce moule. C’était sans doute le premier critère de recrutement, avant la qualité footballistique proprement dite.
Êtes-vous inquiet pour l’avenir du football en salle provincial ?
On sent qu’il y a une perte de vitesse. Il faut vraiment réfléchir à maintenir la convivialité entre les clubs. C’est cela l’essence du football en salle. Avant, le vendredi, c’était sacré. On programmait le reste des activités en fonction. Il n’était pas question d’avoir un anniversaire ou un souper un jour de match. En première provinciale, je pense qu’on pourrait retrouver une bonne ambiance avec des clubs qui sont constitués d’une bande de copains comme Habay, Martelange ou encore Houffalize.
Il y aura un peu d’émotion ce soir ?
Oui, bien sûr. Je vais avoir un petit pincement au cœur. On a rameuté les anciens pour faire la fête ensemble. Je suis usé et je viendrai les voir quand j’aurai envie le vendredi soir. Mais c’est fini d’être nerveux tout l’après-midi pour un match.