Virton: les raisons de l’échec
Virton vient de finir deux ans de suite à la dernière place. Il est temps d’en tirer les leçons et de repartir du bon pied.
Publié le 08-05-2023 à 09h15 - Mis à jour le 08-05-2023 à 14h44
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Il y a d’abord ce constat, implacable: l’Excelsior Virton a bouclé ses deux dernières campagnes en D1 B à la dernière place. Il n’a récolté que neuf victoires sur un total de 59 matches (il en reste un à disputer vendredi) et seulement 43 points sur 177 possibles. Les Virtonais ont aussi encaissé 102 buts pendant qu’ils n’en inscrivaient que 53.
Difficile de revendiquer quoi que ce soit avec des statistiques aussi faméliques. Et même si, effectivement, les Gaumais se sont inclinés dix fois par un but d’écart cette saison et si dans plusieurs rencontres, surtout lors des play-down, ils ont obtenu davantage d’occasions que leurs adversaires, personne, même parmi les supporters du matricule 200, ne contestait le verdict tombé vendredi, sur le coup de 21 h 45.
Déjà dernier l’an passé, l’Excel s’est sauvé à la faveur du refus de la licence à Mouscron. Cette fois, son salut viendra peut-être également du tapis vert, mais quoi qu’il en soit, D1 B ou 1re nationale, il ne peut repartir sur des bases identiques, sans quoi il s’exposera très largement à une nouvelle déconvenue. Les dirigeants, au-delà même des démêlés juridico-sportifs qui s’annoncent, auront du boulot pour recréer une dynamique qui s’est évaporée derrière l’opaque écran du Covid et d’une saison blanche seulement agitée par les avis de divers tribunaux.
Pour mettre sur pied ce plan de relance, il leur faudra avant tout analyser les raisons d’un échec que personne ne soupçonnait pourtant au soir d’une rencontre d’ouverture fort bien négociée face au RWDM le 12 août dernier (1-1).
Justement, quelles sont les principales causes de cette déconvenue ? On essaie de les résumer.
1. L’instabilité C’est sans doute là le principal souci des Vert et Blanc. Certes, on a déploré moins d’agitation en coulisses cette saison et même ressenti une volonté de remettre de l’ordre dans pas mal de domaines, mais sur la pelouse, en revanche… Près de 70 joueurs différents en deux saisons, quatre entraîneurs (et les staffs qui vont avec), des mercatos on ne peut plus agités: comment garantir des fondations solides dans de telles conditions ? Comment permettre à l’équipe de se reposer sur une véritable ossature ?
2. L’animation offensive Autant le dire sans détour: elle s’est avérée, la plupart du temps, catastrophique cette saison. Dans la ligne médiane, où la conservation du ballon s’assimilait à un exercice particulièrement périlleux, comme en attaque, où l’on n’a jamais observé l’existence d’automatismes bien rodés. La faute bien sûr aux profonds bouleversements dans l’effectif, la faute aussi à des profils pas forcément complémentaires ou à d’évidentes carences individuelles, qu’elles soient d’ordre physique, mental ou technique. Si l’Excelsior a encaissé moins que Genk, que le Standard et même que le Lierse et Anderlecht, il détient la pire attaque de la série avec seulement 29 buts marqués en 31 rencontres, soit moins d’un but par match.
3. Le manque d’âme C’est aussi la conséquence de tous ces va-et-vient dans l’effectif: l’attachement aux couleurs est plus que réduit. Et ce ne sont pas quelques saluts timides et presque contraints aux supporters en fin de rencontre qui prouveront le contraire. Dans son histoire, l’Excelsior a pourtant toujours fait de son esprit d’équipe, de cette communion avec le public des atouts qui lui ont permis de renverser des montagnes. Ces deux dernières années, on a rarement ressenti cette atmosphère et ces attitudes qui poussent au dépassement de soi. Rarement vu à l’œuvre une équipe qui semblait puiser au fond de ses ressources pour émerger. José Jeunechamps s’en est encore plaint vendredi, à Sclessin, trouvant anormal que la grinta anime davantage les rangs de l’adversaire. Et d’un faible adversaire pourtant ! Pour remédier à cette lacune, les recruteurs virtonais devront veiller bien davantage au profil des joueurs qu’ils conserveront, dans un premier temps, et à ceux qu’ils tenteront d’enrôler ensuite. De vrais leaders, des garçons qui mouillent le maillot en toutes circonstances et quelques éléments plus créatifs semblent indispensables.
4. Un vrai projet C’est aussi l’une des clés indispensables à la réussite: de la clarté dans les projets futurs. Avec ou sans Becca, rachat ou pas rachat, nouveaux partenaires ou pas et on en passe: ces questions ont trop souvent perturbé le quotidien de l’Excel ces derniers mois pour y instaurer un climat empreint d’une sérénité suffisante. Flavio Becca a fait savoir que l’histoire allait continuer avec lui et les premières démarches pour relancer quelque peu la formation des jeunes (à défaut d’une véritable académie) sont constatées. On dira que c’est un premier pas dans la bonne direction.
Pas si mal, Grégoire
Quand on fait le compte des points pris sous la houlette des divers entraîneurs ces deux dernières saisons, on se dit que Christophe Grégoire, avec des transferts réalisés à la hâte et sans véritable préparation, s’est plutôt bien débrouillé. Jugez plutôt:
– Grégoire: 13 pts en 15 m., soit 0,86 pts/match – Correa: 7 pts en 12 m., soit 0,58 pts/match – Bracconi: 14 pts en 21 m., soit 0,66 pts/match – Jeunechamps: 8 pts en 10 m., soit 0,80/match (NB: Manu Coquelet a assuré un match en intérim, un partage à Westerlo).