Yves Laval: "Jespère qu'on va rester 20 ans en P2"
À 54 ans, Yves Laval a connu tous les rôles du côté de Bourdon. Après les années compliquées, il savoure d’autant plus le retour en P2.
Publié le 03-05-2023 à 19h25
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Yves Laval, votre club de Bourdon est champion pour la troisième fois de son histoire. Quel sentiment ça vous fait ?
C’est une joie immense de retrouver la P2. Nous avions un petit noyau, mais l’équipe était compétitive. Les contacts de Nderim (NDLR: Mustafaj, l’entraîneur) dans les divisions supérieures ont apporté un plus.
Si je devais avoir un regret, c’est de ne pas s’être mis à l’abri plus tôt. Je pense qu’avec notre libéro, Cédric Pirlot, et notre seul vrai 9, Yasin Agilonu, nous aurions été champions plus tôt. Malheureusement, ils n’ont pas été épargnés par les soucis physiques.
Quand on est champion, est – ce qu’on se souvient de ne pas avoir inscrit d’équipe fanion en 2018-2019 ?
Évidemment, c’est d’autant plus beau. Nous avons eu beaucoup de chance à ce moment-là de récupérer Kevin Dachelet et ses joueurs champions avec Marloie B. Nous avions entendu qu’il était en désaccord avec le comité marlovannais et avons saisi cette opportunité pour relancer une équipe. Sans cet épisode, je ne suis pas sûr que le club existerait encore aujourd’hui.
En début de saison, imaginiez-vous être champion ?
Être titré, non. Jouer les premières places, oui. Laffineur, Hay, Leboutte, Gillet, Lejeune et j’en oublie, ce sont de sacrés renforts. Nous étions plus forts que les autres saisons, mais il fallait encore voir ce que valaient les autres candidats.
Qu’est ce qui a fait la différence en votre faveur ?
L’expérience et l’intelligence de Nderim. Durant sa carrière de joueur en P1, il a côtoyé d’excellents coaches. Il est capable d’analyser un match avant et pendant la partie. J’en ai connu des entraîneurs forts à la théorie, mais incapables de faire les bons choix pendant le match. Lui, il sait tirer le meilleur de ses joueurs, faire le bon repositionnement et le changement au bon moment. C’est un des trois meilleurs coaches que j’ai connus.
À quel moment avez-vous senti que le titre était jouable ?
Après notre partage à Bomal. Nous avions été balayés à l’aller et avions une revanche à prendre. Chez eux, on réalise un super-match. C’est là que je me suis dit "ça sent bon !".
Par après, vous avez douté ?
Le match où j’ai eu le plus peur, c’est Houmart. Benoit Theate est quelqu’un d’intelligent. Son système défensif nous a mis en difficulté. C’était vraiment compliqué, j’ai cru qu’on ne marquerait jamais. Et finalement, le but est tombé à la 85', quel soulagement !
Si vous deviez sortir un joueur de la saison, qui serait-il ?
Benoit Hogge, et promis je ne le dis pas parce que c’est mon beau-fils. Il a été tout le temps là, au four et un moulin. Un capitaine exemplaire avec une excellente mentalité, toujours en train de remobiliser les troupes.
Comment préparez-vous la montée en P2 ?
Nous avons déjà enregistré plusieurs arrivées et continuons d’y travailler. Nderim est un gagneur, il ne veut pas faire de la figuration. Mais il doit faire avec les moyens de Bourdon. On ne peut pas transférer dix jeunes. Nous devons aussi refaire le tour de ceux qui resteront. Et voir de qui la série sera composée avec les descentes de Vaux-Noville et Bastogne notamment. Mais je n’ai pas de craintes. Nderim a des contacts. On espère jouer la colonne de gauche.
Votre dernier titre remontait à 2003, ça faisait un bail.
On a attendu 20 ans pour remonter et j’espère qu’on restera 20 ans en P2 ! Je prendrai toujours place au bord du terrain tant que l’équipe sera compétitive.. Et je veux aussi une équipe avec des jeunes du coin. Jouer avec des Liégeois, ça ne m’intéresse pas.
Après toutes ces années, mon but reste de prendre un maximum de plaisir. Le foot, c’est ma passion.