Nothomb retrouvera la P1, mais ne fera pas de folies
Le président Éric Schroeder est effaré par les montants proposés aux joueurs, même en P2 et en P3. Il ne tombera pas dans la surenchère.
Publié le 03-05-2023 à 09h19 - Mis à jour le 03-05-2023 à 09h20
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Après un match stressant, les joueurs de Nothomb ont soulagé leurs supporters à la 83’, par un but de Dylan Lambin sur un assist de Martin Mairlot. La fête pouvait commencer. Après l’expérience de la saison 2017-2018 sous la patte de l’emblématique Tché, Thierry Claude, Nothomb retrouve la P1 avec délectation, mais aussi avec lucidité.
Éric Schroeder, entré au comité en 2006, a succédé au président Jean Bastin en 2013. L’Association Sportive Nothomb-Post existe depuis 1992. Elle est issue d’une fusion entre la Jeunesse Sportive de Nothomb et l’Entente Sportive de Post. Il faut bien reconnaître que les Rouge et Noir de Post ont été absorbés depuis que le club s’est installé sur les hauteurs du village, sur le site "Auf Esper".
Président, comment avez-vous vécu cette rencontre indécise jusqu’au bout ?
J’étais au courant du score de Bleid. C’était évidemment stressant, mais j’étais confiant. Cette saison, l’équipe a montré qu’elle avait des ressources mentales. Elle s’est imposée cinq fois dans les dernières minutes, dont deux fois dans les arrêts de jeu. Je sentais que ce type de scénario allait nous délivrer et que la fête pourrait commencer. Je suis rentré raisonnablement avant minuit, mais je crains que mes joueurs y aient passé la nuit.
Comment avez-vous débarqué à Nothomb ?
Mon fils, qui avait 6 ans en 2000, voulait faire du foot. Nous habitions Thiaumont. Nous avons choisi Nothomb, sans s’imaginer que c’était le début d’une grande aventure. Je me suis d’abord lancé dans l’arbitrage, puis je me suis intéressé à la gestion du club.
Avec ses nombreuses équipes de jeunes, parfois en association avec Habay-la-Neuve, une équipe en P3 et une équipe féminine, le club de Nothomb est-il suffisamment structuré pour jouer les premiers rôles en P1 ?
Nous gérons le club en bon père de famille et nos finances sont saines. Mais il est hors de question de faire des folies. Quand je vois que des clubs offrent des sommes de 800 ou 1 000 € par mois à des joueurs, que des clubs de P1 payent jusqu’à huit fois plus que ce que nous proposons, que des joueurs de P3 reçoivent plus que ce que nous offrons, je tombe des nues. Nous savons que nous devons nous renforcer pour essayer de nous maintenir en P1. Mais je préfère retourner en P2, que de mettre la structure de notre club en danger. J’ajoute que je peux compter sur un comité qui met la main à la pâte et qui a été renforcé par l’arrivée de Joël Moris, qui, auparavant, s’occupait des jeunes à Martelange.
Comment abordez-vous la campagne de transferts ?
Outre le transfert de Victor Klein, qui est acté, notre cellule des transferts avec Raphaël Grotz et Amaury Duroy, a déjà pris pas mal de contacts. Rien ne pouvait se concrétiser avant de savoir si nous allions évoluer en P1 ou en P2. Dès aujourd’hui, ils sont au boulot.
Vos installations ont pris un coup de jeune il y a deux ans. Quels sont les futurs projets ?
Notre terrain synthétique (plus un demi pour l’entraînement) date de 2010, il faudra remplacer la surface. Depuis deux ans, nous disposons de nouveaux vestiaires et d’une nouvelle cafétéria. Nous projetons d’installer des panneaux voltaïques et l’éclairage LED pour alléger notre lourde charge mensuelle d’énergie. Malheureusement la configuration des lieux ne nous permet pas d’envisager la mise en place d’une tribune couverte.
Le calme rassurant du capitaine
L’équipe est composée d’une majorité de jeunes. Antoine Parisse, auteur d’un match très solide dans la charnière centrale de la défense, est rescapé de l’équipe qui a connu la P1, il y a six ans. "J’en étais déjà le capitaine, se souvient-il. Je ne sais pas pourquoi les coaches me donnent le brassard, parce que je suis d’une personnalité assez réservée qui ne parle pas beaucoup. Avec les autres anciens, j’essaye de canaliser les jeunes. Dimanche, ils en avaient bien besoin, car ils étaient particulièrement crispés par l’enjeu."
Outre le plaisir de retrouver la P1, à laquelle il a aussi goûté avec Saint-Léger, Antoine, 32 ans, est optimiste pour la prochaine campagne: "La principale différence est d’ordre physique et de ce côté-là nous sommes parés avec de la taille. Comme notre moyenne d’âge est très basse, tous nos joueurs ont une belle marge de progression. Il faudra qu’ils apprennent à devenir plus roublards. Je suis persuadé que le groupe actuel peut se maintenir."
Les yeux embués du comitard
Au coup de sifflet final, les joueurs de Nothomb se sont lancés dans la traditionnelle farandole des champions, agrémentée par l’odeur pestilentielle des fumigènes et sous la douche des bouteilles de champagne, les supporters et les dirigeants se sont joints aux joueurs pour hurler leur joie. Au milieu de la cohue, la chaise roulante de Daniel Duroy s’est glissée. Le plus ancien des comitards de Nothomb ne voulait pas être en dehors de la fête et ce n’est pas son handicap qui allait l’arrêter. Le préposé aux entrées avait les yeux embués pour parler de son affection pour son club: "Il y 50 ans, j’étais le gardien de l’équipe. J’ai suivi les matches de mes fils Amaury et Edwin dans les catégories de jeunes. Aujourd’hui, ils sont impliqués autant que moi dans la vie du club. J’ai vécu tellement de bons moments dans ce club. Une montée et une fête telle que celle d’aujourd’hui, c’est une récompense pour tous ceux qui travaillent pour Nothomb." Edwin, est l’arrière droit titulaire de l’équipe championne. Il contenait son émotion à peine un peu mieux que son papa: "Pour notre famille tellement attachée à ce club, ce titre, c’est quelque chose d’extraordinaire."