Ce vendredi, à Sclessin, Virton filera-t-il en enfer?

José Jeunechamps, vos joueurs ont sué sang et eau comme prévu durant ces deux dernières semaines ?

Surtout la semaine dernière, oui. Avec deux séances chaque jour. Cette semaine, nous sommes passés bien sûr à une seule séance puisqu’il convient de garder de la fraîcheur physique, et mentale surtout, pour aborder cette partie.

Vous avez eu des mots durs envers vos hommes après Deinze. Avec le risque, peut-être, d’en perdre quelques-uns mentalement…

(Il coupe) Oui, les plus faibles. Mais j’ai besoin des plus forts, ceux qui savent gérer au mieux leurs émotions. Je les ai sentis très investis ces derniers jours. Ils sont conscients d’avoir joué un non-match à Deinze. On a revu l’entièreté de la rencontre en vidéo, on l’a analysée et personne n’a contesté les remarques qui ont été émises. Les stats étaient suffisamment éloquentes. Vous ne pouvez pas espérer l’emporter si l’adversaire court deux fois plus… La chance nous a tourné quelques fois le dos dans ces play-down. Contre Lommel, c’est une décision arbitrale qui nous fait mal en fin de match. Mais à Deinze, c’est nous qui avons tourné le dos au match. On ne peut pas disputer une rencontre de cette importance comme un match amical.

Vous avez aussi affirmé, après ce revers, que vos choix seraient effectués en fonction de l’envie, de la détermination qui seraient affichées durant ces deux semaines d’entraînement. Des tendances se sont dégagées à vos yeux ?

Oui. Des gens s’investissent plus que d’autres, apparaissent plus frais mentalement que d’autres.

Et ces choix peuvent déboucher sur une autre approche tactique ?

Oui, aussi.

"Une première pour moi"

Mentalement, le Standard ne doit pas être au mieux non plus…

Les Liégeois restent sur sept matches sans victoire (NDLR: les deux équipes ont pris 7 pts sur 24 dans ces play-down) et le Standard a beaucoup investi dans son équipe B. Une relégation y serait très mal vécue. Maintenant, c’est un peu pareil pour nous. Personnellement, c’est la première fois que je m’apprête à vivre un tel match, en forme de quitte ou double pour le maintien.

Et vous vous posez dès lors des questions sur la manière de l’aborder au mieux ?

Oui, bien sûr. J’essaie de me reposer sur mes expériences passées. Comment, par exemple, un Vercauteren (NDLR: dont il était l’adjoint à l’Antwerp) agirait-il dans cette situation ?

Vos supporters sont apparus très remontés, et dépités, après les dernières défaites. Pourtant, ils seront sans doute plus de 200 à faire le déplacement à Sclessin. Cela vous étonne ?

Non. Ils sont dans l’émotion des matches, tout simplement. Moi aussi, il m’arrive que mes mots dépassent ma pensée. Ce sont de bons supporters, pas des gars qui vont venir à l’entraînement ou à la sortie des vestiaires pour nous mettre la pression. C’est aussi ce qui fait toute la beauté de ce club. Hier (NDLR: mercredi), il y avait le repas des bénévoles de l’Excelsior. Qu’est-ce que je donnerais pour pouvoir leur rendre tout leur apport ! Ils méritent qu’on se maintienne, surtout qu’on sait à quel point une descente peut laisser des traces dans un club. Regardez le temps que le FC Liège a pris pour revenir dans le foot pro…

Pas de partage possible

Si on pensait qu’en cas de partage à Sclessin, Virton conserverait quand même un infime espoir de se maintenir (en cas de défaite de Genk samedi contre Deinze et vendredi prochain, à Virton), il n’en est rien. En effet, imaginons ce scénario qui octroirait 4 pts sur 6 à l’Excelsior et 0/6 aux Limbourgeois: les deux formations finiraient alors à égalité de points. Mais le nombre de victoires sur l’ensemble de la saison (prépondérant dans ce cas) serait favorable à Genk. L’Excel n’a donc d’autre choix que d’empocher deux succès et d’espérer que le Standard ou Genk perde d’autres points par ailleurs.