Sart a tout en main pour décrocher le 1er titre de son histoire en P1
Trois équipes à égalité de points en tête avant la dernière journée de championnat: le championnat de P1 n’aura jamais été aussi indécis. À quelques heures de la grande explication, la parole aux dirigeants !
Publié le 29-04-2023 à 17h10 - Mis à jour le 29-04-2023 à 17h52
Vingt-neuf journées n’auront pas suffi à départager Sart, Oppagne et Longlier. Il en faudra une de plus, la dernière du championnat, et peut-être même un test-match pour connaître le champion 2023 en P1.
Sart, Longlier et Oppagne partagent le même nombre de points: 48. Avec une victoire de plus au compteur que leurs concurrents, les Sartois partent avec un léger avantage: ils seront champions s’ils battent Longlier ce samedi. Des Longolards qui ont, également, leur sort entre leurs mains. Dans ce trio, Oppagne est donc le seul qui n’est pas maître de son destin. Mais les Gaulois ne vont-ils pas, justement, tirer les marrons du feu ? Réponse ce soir.
Avant le dénouement, nous avons sondé un dirigeant de chaque club: Alain Gatelier (président de Longlier), Thierry Lejeune (secrétaire de Sart) et Philippe Paquet (président d’Oppagne).
Messieurs, qui a le plus de chances d’être champion samedi soir ?
Alain Gatelier (président de Longlier): Les Sartois, vu qu’ils ont toutes les cartes en main. Ils sont les seuls à pouvoir être champions dès samedi sans devoir se soucier des autres. Mais les trois équipes peuvent vraiment y croire.
Thierry Lejeune (secrétaire de Sart): Nous avons un léger avantage, dès lors qu’une victoire nous offrira à coup sûr le titre, mais tout peut arriver ce samedi soir.
Philippe Paquet (président d’Oppagne): Difficile à dire, cela dépend de tellement de paramètres. Je ne sais pas qui sera champion, je ne suis pas devin. Mais selon moi, le champion sera connu samedi.
Un titre de champion se prépare. Vous avez tout prévu pour faire la fête ? Les t-shirts sont imprimés ?
A. G.: Nous avons prévu un bus pour les supporteurs. Deux heures après l’annonce, il était complet. Pour le reste, j’ai refusé que l’on prépare quoi que ce soit. C’est le meilleur moyen de se rater. Si nous décrochons le titre samedi soir, il y a largement de quoi faire la fête dans nos installations.
T. L.: J’irai acheter un bouquet de fleurs ce samedi matin… pour l’offrir à Longlier s’il est champion. De notre côté, nous n’avons pas prévu grand-chose. Vous connaissez la prudence de notre entraîneur, il n’est pas du genre à vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Mais les jeunes du club et les joueurs de l’équipe B devraient être présents en nombre pour mettre une grosse ambiance. Le président de la commission des jeunes, Pierre Willem, a même promis une surprise.
P. P.: Avant de faire la fête, pensons d’abord à gagner ce match. Je rappelle quand même que nous n’avons pas notre sort entre nos mains. Donc nous n’avons rien prévu de spécial.
Jérôme Jadot (Oppagne) disait, voici une semaine, que tout le monde voulait être champion, mais il se demandait qui voulait vraiment monter. La D3 vous fait peur ?
A. G.: Ce serait très compliqué de tenir la route en D3, nous en sommes bien conscients. Mais monter ne me fait pas peur: si on doit y aller, on ira. Avec nos moyens. J’entends par là qu’on a retenu les leçons de notre dernière expérience à ce niveau. On ne fera aucune folie et on se montrera prudent. Tant pis si on redescend directement. Nous avons beaucoup de jeunes joueurs et une année d’expérience en D3 ne pourrait pas leur faire de tort, même si les victoires se faisaient plus rares.
T. L.: L’entraîneur d’un club liégeois en difficulté, avec qui j’ai discuté récemment, m’a dit: "Surtout, profitez !" On se doute que ce serait très compliqué de tenir la route en D3, avec nos petits moyens. Mais beaucoup de joueurs de football terminent leur carrière sans connaître les joies d’un titre. Alors quand l’occasion se présente, il ne faut pas la rater. Nous n’allons certainement pas demander aux joueurs de lever le pied. Il s’agirait, en plus, du premier titre de l’histoire de Sart en P1, ce qui le rendrait encore plus beau.
P.P.: Tout ce que je peux dire, c’est que peu importe l’équipe qui va monter, elle va devoir sérieusement se renforcer pour tenir la route en D3. C’est un autre monde. Plus gai en P1 ? Je ne dirais pas cela. Évidemment, tu prends plus de plaisir quand tu gagnes et le championnat est vraiment chouette cette saison. Mais la D3, cela reste agréable aussi. Puis ce sont les joueurs qui ont les cartes en main. Moi, ce que je peux leur dire, c’est tout le monde n’a pas la chance d’avoir un titre de champion en P1 à son palmarès. Mais je rappelle aussi qu’il n’est pas impératif de monter.
Tous d’accord: Arlon, la plus belle équipe de P1
Êtes-vous surpris de vous retrouver en position de décrocher le titre avant ce dernier match ?
A. G.: Oui. Mi-février, après un premier tour très moyen, nous étions au coude à coude avec Chaumont. Et on regardait plus derrière que devant, dans cette série où l’on parlait de six descendants. On pensait à tout sauf au titre. Puis il y a eu cette incroyable série de huit matchs de rang sans encaisser. Les retours de Lahrach, Hatert et Wallens ont transformé l’équipe. Ce sont trois titulaires qui n’avaient quasiment pas joué une minute avant la trêve.
T. L.: Malgré notre élimination contre Gouvy B en Coupe, juste avant le championnat, je n’ai jamais paniqué. Nous avons fait la préparation avec une demi-équipe. Je savais qu’au complet, l’équipe tiendrait la route. Des garçons comme Memeti, Beaujean et Tilkin sont venus se greffer au groupe. Ils n’étaient pas connus dans la province, mais ce sont tous des garçons qui avaient quelques matchs de nationale dans les jambes, avec Huy, Sprimont et Richelle. Ils ont répondu aux attentes, à l’image d’un Beaujean qui a régulièrement trouvé le chemin des filets. C’était notre principal problème la saison dernière. Mais il est évident que je ne m’attendais pas, pour autant, à jouer le titre…
P. P.: En début de saison, je vous aurais dit que oui. Mais quand je vois notre saison, je vais répondre non. Après les revers contre Sart et Houffalize, je n’étais même pas certain que nous allions jouer le tour final. Je suis d’ailleurs descendu dans le vestiaire. De temps en temps, cela fait du bien.
Qui est, selon vous, la meilleure équipe de la série, celle qui vous a laissé la meilleure impression ?
A.G.: Je ne pensais pas que Gouvy allait flancher de la sorte. Arlon, par son football, m’a bien plu également. Mais je pense que les trois qui sont devant n’ont pas volé leur place.
T. L.: Arlon, chez nous, m’a laissé une très belle impression. Tout comme Ethe. Quand cette équipe est venue gagner à Sart, je pensais avoir vu le futur champion.
P.P.: Pour moi, c’est Arlon. C’est l’équipe qui joue le mieux au football. Si cette équipe avait un tueur dans le rectangle, elle serait en tête. J’aurais aussi pu citer Ethe. Après, vous avez cinq ou six équipes qui sont sensiblement du même niveau.
Si vous pouviez prendre un joueur de P1 d’une autre équipe pour vous renforcer en cas de montée, qui prendriez-vous ?
A. G.: Je ne veux personne, nous avons tout ce qu’il nous faut (rires). Quand je vois les prestations de gamins comme Augustin Roman ou Raoul Toussaint, j’entrevois l’avenir très sereinement. Et j’accorde aussi une mention à Quentin Cravatte. La saison qu’il réalise, à 37 ans, est phénoménale.
T. L: Un Adrien François, qui a de la bouteille, nous ferait beaucoup de bien. J’ai bien aimé François Bastin, aussi, à Houffalize. Contre nous, il était le patron au milieu du terrain.
P. P.: Adrien François. Et un gars comme Loïc Hatert, on ne cracherait pas dessus.
Quelle est votre politique financière ? Avez-vous les reins assez solides pour tenir la route en D3 ?
A. G.: C’est très, très simple: au niveau des joueurs, tout le monde a la même chose, sans exception. Les fixes, je ne veux plus en entendre parler. Les joueurs sont payés au point. Cela facilite bien des choses. Il n’y a aucune négociation à mener. Le joueur n’est pas satisfait ? Au revoir et merci. Et, de la sorte, personne ne parle d’argent dans le vestiaire.
T. L: Je sais que tous les clubs disent cela, mais je pense sincèrement que nous avons l’un des plus petits budgets de P1. Nous ne transférons jamais de noms. Un joueur comme Tilkin sortait d’une année blanche, il est venu chez nous pour se relancer. Il ne pouvait donc pas se montrer trop gourmand. Des garçons comme Beaujean et Memeti avaient également tout à prouver. Tous sont aujourd’hui séduits par l’ambiance qui règne dans le club. Nous ne ferons jamais de folie. Notre plus jeune membre du comité a 51 ans, nous avons tous la tête sur les épaules. Si nous montons, le budget ne sera pas revu à la hausse.
P. P.: Nous avons un budget et nous nous y tenons. Hors de question de faire des folies. Mais une année en D3, cela coûte plus cher qu’une année en P1. Beaucoup plus cher. Au niveau des arbitres, mais aussi des joueurs. Il ne faut pas se mentir, quand tu transfères un mec qui doit t’amener un plus en D3, il te coûte plus cher qu’un mec pour la P1.
Votre mercato est-il terminé ?
A. G.: Il est probablement bouclé, oui. S’il se confirme que Maxime Bréjard doit s’en aller, nous chercherons peut-être un joueur en plus. Mais qu’on monte en D3 ou qu’on reste en P1, notre politique restera la même.
T. L.: Non. À Sart, nous ne sommes jamais les plus rapides en matière de recrutement. Notre situation géographique ne nous aide pas. Les joueurs du centre de la province ne veulent pas venir chez nous, ce qui nous oblige à nous rabattre sur le marché liégeois. Nous avons la chance d’avoir un entraîneur qui est dévoué non pas à 200%, mais à 300%. On se doute que Quentin Faymonville finira par partir. On espère simplement que ce sera le plus tard possible.
P.P: Là, nous avions réalisé un mercato pour la P1. Si nous montons, il faudra encore au moins deux ou trois renforts.