Longlier, maillot jaune et roi des sprinteurs
Champion de 1re provinciale, Longlier a émergé au terme d’un long suspense. Les hommes de Damien Tucci n’ont été en tête du classement que 45 minutes cette saison.
Publié le 29-04-2023 à 23h02 - Mis à jour le 30-04-2023 à 11h10
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L’art de finir fort ! Si Longlier s’est distingué d’une manière cette saison, c’est bien celle-là. Lauréats de cet exaltant championnat, les hommes de Damien Tucci ont souvent renversé des situations compromises grâce à une condition physique au-dessus de la moyenne. Encore tout récemment à Assenois et contre Oppagne. Ce samedi, à Sart, c’est aussi leur plus grande fraîcheur, amenée encore une fois par les réservistes, qui a fait la différence.
Fallait-il s’étonner dès lors que les Jaune et Noir émergent aussi dans les derniers instants de la course aux lauriers, sans jamais avoir pris les devants jusque-là ? Faites le compte: de la 2e (après l’ouverture du score signée Lahrach) à la 35e minute (égalisation de Memeti) de ce sommet final au stade Fernand Brasseur, puis après la 80e (but décisif de Veriter), Longlier n’aura au total mené la danse que 45 minutes environ cette saison.
Plus éloquent encore, pour souligner les qualités de sprinteurs des Longolards, songez que le 5 février, au soir d’un revers face à Ethe, ils comptaient un point de moins que Vaux-Noville. Trois mois plus tard, les Novillois sont sous la menace d’une relégation, pendus aux résultats de Meix et Libramont ce dimanche, pendant que les joueurs du président Gatellier sont occupés à sabrer le champagne.
Mais les plus savoureux succès sont sans doute ceux-là, que vous décrochez sans qu’ils vous aient réellement tendu les bras. Cela fait-il de Longlier un champion à la petite semaine ? Certainement pas. D’abord parce que Damien Tucci et ses joueurs ont su, objectif jamais simple, confirmer une campagne 2021-22 de haut vol et même faire mieux. Ensuite parce qu’ils ont su le faire en se privant de pions majeurs: Toussaint et Gagban partis au mercato estival, puis Fourny, Lahrach, Wallens et Hatert, longtemps blessés cette saison. Excusez du peu ! Sans disposer d’éléments véritablement décisifs, comme Murtezi à Sart, les Jadot à Oppagne, Joachim à Ethe ou François à Arlon, Longlier a su exploiter toutes les ressources de son groupe, faire valoir sa rigueur défensive (meilleure arrière-garde de la série) et ses vertus collectives pour faire la nique à ses rivaux.
Dix ans jour pour jour après son premier titre en P1, le matricule 3189 va donc retrouver une D3 qu’il avait quittée avec pertes et fracas en 2019. Il y retournera avec de tout autres armes, des jeunes avides d’apprendre notamment, pour tenter d’y faire bonne figure sous la houlette d’un coach qui a l’art d’extraire la quintessence de son groupe.
Regrets et fierté
Sur ce point, Damien Tucci présente de réelles similitudes avec son vis-à-vis sartois Quentin Faymonville. Le coach des Spirous, à l’heure qu’il est, doit, comme tous ses joueurs, nourrir de sérieux regrets dès lors que son équipe a mené la danse plus souvent qu’à son tour dans ce championnat. Gageons toutefois que ce sentiment s’effacera au fil des jours au profit d’une immense et légitime fierté. Faut-il rappeler en effet que beaucoup considéraient l’équipe sartoise comme un véritable oiseau pour le chat à l’aube de la saison ? Au fil des semaines, boostée par ce jugement peu flatteur à son égard, elle a su se transformer en véritable rapace, avide de succès. Et même régulièrement en équipe séduisante et dominante. À un point tel d’ailleurs, que la majorité des observateurs considérait que les jeux étaient faits à quelques journées du terme. Il a fallu ce si souvent décisif week-end pascal pour redistribuer les cartes et priver, in fine, la formation nordiste d’un sacre qu’elle n’aurait pas volée non plus. Damien Tucci était d’ailleurs le premier à le reconnaître.