Maxime Monfort: "Arnaud De Lie à Milan – San Remo sans pression aucune"
Maxime Monfort se réjouit de retourner à Milan – San Remo. Avec deux gros atouts en main: Caleb Ewan, mais aussi un Arnaud De Lie libéré de toute pression.
Publié le 14-03-2023 à 07h02
:focal(545x371.5:555x361.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/A7OJX5MPVJCPHH2BOK6GHKDQTY.jpg)
Maxime, vous tenez le coup ? Finalement, vous rentrez à la maison juste pour changer de valise ?
Oui. Ce mois de mars est particulièrement chargé. J’enchaîne Paris – Nice, Milan – San Remo et le Tour de Catalogne. C’est la raison pour laquelle j’ai choisi de revenir de Nice en voiture, ce qui m’a permis de gagner quelques heures et de voir les enfants avant leur départ à l’école.
Durant ces heures au volant, vous n’avez pas trop cogité sur le scénario de Paris – Nice et la déception d’Arnaud De Lie ?
Moi, je ne veux pas parler de déception. Je comprends sa réaction parce qu’il est un gagneur, mais il faut rester réaliste. Arnaud doit emmagasiner davantage d’expérience et d’automatismes pour briller dans ce type d’épreuve. La plupart du temps, une course se gagne sur des détails. Ici, ça n’a pas tourné en notre faveur. Je constate aussi que chaque victoire d’Arnaud a été acquise au terme d’une course rendue difficile. À Paris – Nice, les sprints sont intervenus dans des étapes moins compliquées, donc avec une concurrence bien plus affûtée.
Le train des Lotto a tout de même suscité bon nombre de commentaires… Et ce n’est pas la première fois ?
J’en reviens à ce que je disais précédemment. Tout réside dans l’expérience. Il faut du temps pour amener de la cohésion dans ce type d’exercice. Il faudra travailler encore et encore, on le sait. On sait aussi qu’on n’a pas un van der Poel dans notre équipe, mais par contre, des gars à la mentalité exemplaire. J’ajouterai que nous avons abordé Paris – Nice sans Jasper De Buyst, le pilote habituel d’Arnaud dans le final, forfait à la suite de sa chute au Nieuwsblad.
Le retrait d’Arnaud deux jours avant l’arrivée était-il programmé ?
Oui, c’était prévu dès le départ. Nous avons tout de même hésité avant d’acter son retrait, à la fois parce qu’une étape a été annulée et parce qu’Arnaud se sentait en excellente condition, mais au vu des prochains rendez-vous, on s’en est tenu au programme établi.
"L’une des pires journées de ma carrière"
Samedi, vous serez au poste à Milan pour le premier monument de la carrière de votre poulain. Ce sera également le 10e anniversaire de votre dernière participation à la Primavera. Vous vous en souvenez ?
Et comment ! L’une des pires journées de ma carrière… La course s’est déroulée dans des conditions météo apocalyptiques. Elle a d’ailleurs été stoppée à cause de la neige juste avant l’ascension du Turchino. Tout le monde s’est réfugié dans les bus et les voitures. Un second départ a été donné une cinquantaine de kilomètres plus loin, mais beaucoup de coureurs ont renoncé. Mon leader de l’époque, chez Radioshack, Fabian Cancellara, finit 3e d’un sprint à sept remporté par l’Allemand Gerald Ciolek devant Peter Sagan.
Ce jour-là, vous terminez 44e, seul, à 2’30 environ du premier groupe de poursuivants (135 classés). Vous avez tout de même un excellent souvenir de vos participations, quatre au total, à cette classique ?
Oui. Il remonte à l’édition de 2009, la centième de l’histoire de la Classicissima. C’était ma seconde participation après celle de 2008. La première dans les rangs de la Columbia avec pour mission de protéger Mark Cavendish et celui-ci a dominé le sprint final. Ce jour-là, la tactique mise au point a fonctionné à merveille. Chacun avait son rôle et l’a joué à la perfection.
Vous parlez tactique. Vous avez déjà mis au point celle de samedi, notamment pour contrer ce diable de Tadej Pogacar ?
(Rire) Le scénario est prometteur. La concurrence s’annonce très forte, mais je suis certain que nous disposons aussi de très bonnes cartes. Nous ne sommes pas septièmes au ranking mondial 2023 pour rien. Nous possédons surtout deux éléments de choix. Arnaud, bien entendu, mais sans pression aucune sur les épaules. Je rappelle qu’il n’a que vingt ans. Non, vingt et un ans en fait, puisqu’il les fêtera jeudi en Italie… Et nous avons aussi Caleb Ewan. Il a déjà prouvé qu’il possède les jambes pour s’imposer là-bas. Il a fini deux fois à la pire des places, la deuxième (NDLR: en 2021, derrière Jasper Stuyven, et en 2018, derrière Vincenzo Nibali). Cette année, il s’est fait souffler plusieurs fois la victoire pour quelques millimètres. Il sera très motivé, avide de revanche. Avec l’équipe, nous allons tout donner pour prendre un maximum de plaisir sur une épreuve mythique, qui a toujours fait rêver les champions.