Givry compte inscrire une équipe en P1, mais avec quels joueurs ?
Givry va tenter de terminer la saison, avec des joueurs qui ont logiquement, pour beaucoup, la tête ailleurs. Mais après ? S’il veut rebondir, le club doit s’y mettre rapidement.
Publié le 13-03-2023 à 16h15 - Mis à jour le 13-03-2023 à 16h17
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"M oi, je me casse". C’est avec du dépit dans la voix, un mélange de colère et de déception, que Maxime Herbeaux nous a signifié son départ de Givry, dimanche, au coup de sifflet final. Le jeune médian défensif (17 ans), qui rejoindra Marloie, ne se voyait pas rester dans un club qui semble tomber en ruine et où les entraînements ont tous été annulés depuis quinze jours.
Dimanche, face à Rochefort, le contraste était saisissant: dix personnes sur le banc du côté namurois (quatre remplaçants, six membres du staff), seulement quatre du côté givrytois (deux remplaçants, le T1 Farid Ferhi et le délégué Marc Lebrun).
Autre scène assez révélatrice, quand l’arbitre a fait appel au soigneur en fin de première période pour venir ausculter Loan Wérard, resté au sol à la suite d’un tacle de Pierre-Alain Laloux. Pris au dépourvu, l’entraîneur Farid Ferhi a empoigné une bouteille de Cristaline et a commencé à traverser le terrain, avant que le directeur de jeu ne lui fasse comprendre que ce n’était finalement pas nécessaire. Un fait de match totalement anecdotique, mais qui révèle le niveau d’amateurisme dans lequel est tombée la RUS Givry, ex-n°2 de la province derrière Virton. Cet encadrement n’est pas celui d’une équipe de D3, mais de P3, et il faut tirer un coup de chapeau aux joueurs. Avoir tenu tête à l’ogre rochefortois dans ces conditions, c’est un petit miracle.
À six matchs de la fin du championnat, il ne reste qu’un seul objectif: aller au bout. Givry a déjà utilisé 40 joueurs cette saison et, parmi eux, ils ne sont que quatre à dépasser les 60% de temps de jeu. Un seul atteint les 75%: Loan Wérard, qui a déjà annoncé son départ.
Malgré cette campagne catastrophique de A à Z, tous les bruits vont dans le même sens: Givry compte bien maintenir deux équipes la saison première et donc en aligner une en P1. Mais avec quels joueurs ? C’est LA grande question que tout le monde se pose. Et on ne peut que s’étonner d’entendre les quelques joueurs régionaux restants nous dire qu’ils ne sont "au courant de rien", que "rien ne bouge". En clair, à l’heure où certains clubs ont déjà quasiment bouclé leur mercato, Givry n’a même pas encore sondé ses "cadres". S’il se dit, en coulisses, que Philippe Huberty a accepté de donner un petit coup de main, il ne faudra pas compter sur lui pour reprendre en main la direction sportive du club.
"Tellement de promesses non tenues…"
Pour repartir sur de bonnes bases, Givry, qui a déjà laissé filer Herbeaux, devrait commencer par convaincre Armel Body, Kieran Cleymans et les frères Dufrasne, voire ce vieux briscard de Fevzi Karali, de rester. Nous avons interrogé plusieurs d’entre eux, ce dimanche. "La saison prochaine ? Je n’ai aucune idée de ce qui se prépare, avoue Lukas Dufrasne. On aimerait y croire, mais il y a déjà eu tellement de promesses non tenues que cela devient difficile. Je vais jouer à fond jusqu’en fin de saison puis on verra."
Le Tennevillois Armel Body, qui avait commencé la saison avec l’équipe B en P3 avant de rejoindre la A en novembre, n’est pas plus avancé: "J’attends de voir ce que le club propose comme projet. Pour l’heure, nous ne savons rien. Et il y a déjà eu tellement des promesses qui n’ont pas été respectées qu’on ne sait plus à quel saint se vouer. Personnellement, je ne ferme pas la porte à Givry. J’ai repris goût au foot cette année. Mais j’habite à Angleur, donc s’il n’y a pas un projet solide, il est évident que je chercherai à me rapprocher de chez moi."
Du haut de ses 39 balais, Fevzi Karali reste prêt à donner un coup de main, comme il l’a fait ce dimanche. "Si le club repart sur de bonnes bases et reconstruit avec des gens du cru, pourquoi pas ? Le club a les installations pour le faire. Mais il faut quelque chose de cohérent, avec un minimum de structure. Le gros problème à l’heure actuelle, c’est le manque de communication", déplore le presque quadragénaire.
Ni le Parisien Farid Ferhi (T1), ni le Liégeois Daniel Closon (directeur sportif) ne semblent avoir l’aura nécessaire pour remettre le train givrytois sur les rails du succès. Mais alors, qui peut le faire ?