Jérôme Coetsier, le coureur sous perfusion
Jérôme Coetsier cumule les bornes malgré la douleur. Et a créé l’association "Un pied devant l’autre", pour laquelle il organise le D + avec son club.
Publié le 27-02-2023 à 10h13 - Mis à jour le 28-02-2023 à 19h54
:fill(000000)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/KQI6XMQYMBHQNI3ZTN7O7MYZQE.jpg)
Avec 433 coureurs (et 50 marcheurs), le troisième Trail du D + a fait mieux encore qu’en 2022, lorsqu’ils étaient déjà 420 sur les traces toutes aussi magnifiques que rudes de l’association "Un pas devant l’autre" et de l’Hard’n Trail. Une association et un club étroitement liés dont fait partie Jérôme Coetsier, ultra-traileur avec notamment à son actif deux 100 km: en 2020 l’Ultra Trail des Montagnes du Jura (UTMJ) et en 2022 le Trail de Sibérie à Profondeville. Deux performances qu’il a signées avec une polyarthrite rhumatoïde, une inflammation des articulations.
"Comme une petite chimio"
"En 2017, j’ai intégré l’Hard’n Trail à Bertrix, la même année, on m’a diagnostiqué celle-ci, note cet Orgeotois de 37 ans, directeur de production aux Ateliers du Saupont à Bertrix. J’ai arrêté de courir plusieurs mois. Pendant deux ans, j’ai pris un traitement agissant comme un antibiotique. Mais en 2020, j’ai rechuté complètement. En 2022, j’ai encore dû arrêter de courirsept mois. Juste après le Trail de Sibérie. Même si je ne sais pas s’il y a un lien. Je savais à peine m’accroupir. Je suis désormais un nouveau traitement. Toutes les trois semaines, je vais à Mont-Godinne, où on me met une perfusion. C’est comme une petite chimio."
Entre-temps, Jérôme Coestier a créé l’association "Un pied devant l’autre", pour récolter notamment des fonds pour l’association Arthrites Belgique, au profit duquel était encore organisé le D +. "J’ai parlé du projet à des membres de l’Hard’n Trail, dit-il. Ils m’ont de suite suivi. Le club organise les événements et “Un pied devant l’autre” reverse les bénéfices à des bonnes causes. Cette année, on soutient trois enfants. Mia et Titouan, qui ont une maladie rare. Et Oliver qui a une leucémie. Il a été hospitalisé à Liège dans la même clinique qu’Ayden, un petit garçon que nous avions soutenu en 2021 et dont nous avions réalisé un rêve. Les pompiers étaient venus le chercher en camion et il avait pu arroser."
"115 km et 85 km, si mon corps le veut bien"
Un pied devant l’autre, telle est aussi la philosophie de Jérôme Coestier: "J’ai mal en permanence à la cheville. Je m’y suis habitué. Cette année, l’Hard’n Trail ira à l’UTMJ et l’Ardenne Méga Trail, où je ferai 115 km et 85 km. Si mon corps le veut bien. Le plus dur, c’est l’incertitude. Mais je fais avec aussi."
Un premier triathlon ?
"Depuis ma rechute en 2022, je cours deux fois par semaine, plutôt que quatre ou cinq, indique Jérôme Coetsier. À la place, je roule à vélo et je fais du renforcement musculaire. Je prendrai peut-être part à un premier triathlon cette année, peut-être celui du Batifer."
Quatre événements annuels
"Outre le Trail du D +, on organise aussi chaque année une marche le troisième week-end d’août et un blind test le deuxième de septembre. On tient aussi un stand au marché de Noël de Bertrix. Chaque année, on reverse entre 3 000 et 5 000 € à des bonnes causes."
"D’abord la qualité"
"Certes, il n’y avait jamais eu autant de monde au D +, mais on ne vise pas la quantité à tout prix. D’abord la qualité. Cette année, à cette fin, on a par exemple investi dans un chapiteau. Pour 2024, ce sera peut-être des douches."