Un épatant Arnaud De Lie deuxième du Nieuwsblad

Le Taureau de Lescheret a remporté le sprint des poursuivants après avoir tout donné durant l’épreuve.

Francis Collin
 Arnaud De Lie a encore impressionné tout le monde.
Arnaud De Lie a encore impressionné tout le monde. ©Photo News

Ah ! Ses chutes ! Une fois encore Arnaud est tombé. Tout seul. Dans un virage. Très loin de l’arrivée. Il est d’ailleurs revenu en boulet de canon. A lancé ses lieutenants devant. Sans succès. Dès lors, quand la course s’est jouée, dans le Mur de Grammont, le Taureau a tout donné sans toutefois pouvoir rappliquer sur Van Baarle, le dernier lauréat de Partis-Roubaix. Les efforts fournis par Arnaud après sa chute lui ont peut-être coûté la victoire, mais une fois encore, il a démontré combien il a progressé au cours de ces derniers mois.

Tout au long de la semaine, il ne s’est pas passé une journée sans qu’il ne fasse les gros titres de la presse nationale et même internationale. Ainsi L’Équipe lui a, à nouveau, consacré un reportage vendredi, le présentant comme "le nouvel épouvantail du cyclisme".

Avant le départ, à l’interview pour la chaîne flamande, Arnaud se montrait très cool, expliquant simplement qu’il avait de très bonnes jambes, tout comme son ami et mentor Victor Campenaerts.

Et il fallait en avoir de bonnes jambes aujourd’hui sur les 207 km de cette édition du Nieuwsblad entre Gand et Ninove.

À plus de cent km de l’arrivée, derrière l’échappée matinale composée de sept baroudeurs dont Louis Blouwe (Bingoal WB), les Jumbo ont tenté le coup de force, avec six des leurs. Arnaud les a suivis dans ce premier coup de force, avant de se relever comme la plupart des autres ténors.

Phénoménal dans le Mur

Coup de théâtre à 51 km de l’arrivée avec une chute du Lescheretois dans un virage. Presque un remake de la FAC !

S’il remonte vite sur sa machine, Arnaud devra mettre pied à terre un rien plus tard et changer de vélo, avant de se lancer seul en poursuite et de recoller au prix d’un gros effort quatre km plus loin. Impressionnant !

Las, un peu plus tard, c’est son poisson pilote attitré, Jasper De Buyst, qui mord le bitume. La nervosité monte d’un cran, les chutes se succèdent (Turgis, Sénéchal…).

Arnaud, lui, signe une montée inouïe du Molenberg avec Wellens, Pidcock, Laporte, notamment.

Cette fois, la bataille pour la gagne est pleinement engagée. Le Hollandais Van Baarle, l’Italien Jonathan Milan, le Français Mathis Le Berre flanqués d’un lieutenant d’Arnaud, Florian Vermeersch prennent la clef des champs à 37 km de la ligne, alors que Rémy Mertz reste bien présent dans le peloton.

Milan lâche le premier, Vermeersch peu après. Van Baarle n’est plus flanqué que du Français, rescapé de l’aventure matinale…

Le Berre calera dès la montée du Mur alors que Wellens joue son va-tout. Mohoric, Laporte et… un phénoménal De Lie l’accompagnent. Le quatuor rapplique à une quinzaine de secondes du leader, mais la présence derrière son équipier Christophe Laporte complique, évidemment, la situation de ses trois autres compagnons.

"Je suis prêt pour Kuurne"

Le transfert de Jumbo offre ainsi pour sa première course de l’année un superbe cadeau à ses nouvelles couleurs. Arnaud, lui, au bout d’un sprint d’enfer, termine 2e, malgré le retour sur le fil du peloton. Visiblement déçu sur le podium, malgré sa superbe prestation, le coureur ardennais préparait déjà peut-être sa revanche en songeant au Kuurne - Bruxelles - Kuurne du lendemain.

Après la cérémonie protocolaire, il est cependant apparu plus radieux devant les caméras de la EEN. "J’ai réussi une superbe course, dit-il. J’ai donné le meilleur de moi-même. J’ai également été bien secondé par Mohoric et surtout par Tim (Wellens) ."

De sa chute intervenue à 50 km de l’arrivée, le Lescheretois dit n’avoir aucune séquelle. "J’ai pris une bordure, mais sans conséquence. Je suis prêt pour Kuurne, demain", ajoute-t-il.

Il rend aussi hommage à son équipe, et principalement à "Frederik Frison et Brent Van Moer qui m’ont ramené dans le top 10 dans l’ascension du Molenberg".

Comme tous les observateurs, les commentateurs de la chaîne ont surtout été impressionnés par le festival du Taureau sur les pavés du Mur de Grammont. "Je savais que j’étais en super-condition, poursuit-il. Mais voilà trois ans, alors que je suivais cette course à la télé, j’étais quand même loin d’imaginer que je serais en première ligne avec les cracks dans cette montée mythique."

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