Gomez (Houffalize): "On a commis quelques erreurs de casting"
Houffalize, qui reste sur cinq défaites de rang, n'a plus droit à l'erreur ce samedi soir face à la lanterne rouge, La Roche. Aurélien Gomez, le T1 houffalois, ne baisse pas les bras.
Publié le 24-02-2023 à 12h17 - Mis à jour le 24-02-2023 à 12h18
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Aurélien, comment se sent l’entraîneur de Houffalize après ce 0 sur 15 et cette défaite à Assenois ?
Le moral des troupes est un peu touché, c’est normal. Mon groupe est un peu fragile mentalement. Cela s’est encore vu à Assenois. Cette équipe n’était pas en très grande forme, elle non plus, mais elle peut s’appuyer sur des routiniers de P1 comme Leva, Manand ou Schmit. Il nous manque sans doute quelques joueurs avec le même vécu pour tenir la baraque dans les moments difficiles. Mais tout n’est pas noir, loin de là. Il y a quinze jours, avant que le brouillard ne provoque l’arrêt du match contre Longlier, nous étions bien dedans. S’il avait fallu désigner un vainqueur moral ce jour-là, c’était Houffalize.
Houffalize qui occupe désormais la 12e place. Que manque-t-il à l’équipe, hormis une dose d’expérience supplémentaire ?
Être épargné par les blessures, ce serait un bon début. Chaque semaine, j’ai deux titulaires qui sautent. Et ce sont rarement des blessures musculaires, donc on ne peut pas mettre ces pépins sur le compte d’une mauvaise préparation. Je rappelle qu’on a joué neuf matchs sans Kiki Louvins. Imaginez si Longlier, par exemple, avait dû se passer de Jeffrey Brault pendant autant de temps…
Le manque d’implication de certains garçons nous pénalise également. L’an passé, quand on gagnait 4 ou 5-0, tout le monde était là pour faire la fête. Cette saison, on gagne moins souvent. Et rares sont les joueurs blessés qui viennent encourager leurs copains. À Assenois, Gilles Poncelet n’a plus joué depuis novembre. Eh bien samedi, il était dans la tribune. À Houffalize, il y a des garçons que je n’ai plus vus depuis plusieurs mois (NDLR, Baoo, Chisogne…).
Il faut, aussi, reconnaître que nous avons commis quelques erreurs de casting.
Vous faites référence à Maxime Grondin, qui a disparu de la circulation pendant la trêve ?
En partie, mais pas seulement. Nous avons fait le pari de miser sur la jeunesse. Et je m’en réjouis, car j’adore travailler avec des jeunes. Mais le constat est implacable: nous manquons de cadres, de leaders. Sébastien Clotuche sait recadrer les troupes, mais il est un peu seul. Et quand on est tout seul à l’ouvrir, on risque non seulement de se lasser, mais aussi de passer pour l’emmerdeur de service. C’est pourquoi nous allons recruter, pour la saison prochaine, des garçons qui ont davantage de métier. Il n’en faut pas dix. Regardez la différence entre l’Ethe de cette saison et celui d’il y a un an, avec seulement trois ou quatre transferts.
Mais pas question de changer notre philosophie. Les trois quarts de nos joueurs habitent dans un rayon de 15 km et nous pouvons en être fiers. C’est rare, en P1. Andrianne, Tombal, Knoden, Blaise, Renquin… Ces garçons représentent l’avenir du club. Dommage qu’ils ne soient pas tous comme eux. Certains ont vite baissé les bras. Quand un footballeur fait un mauvais match ou n’a pas énormément de temps de jeu, il a tendance à se trouver des excuses: "l’entraîneur ne m’aime pas", "le terrain est trop grand", "l’herbe est trop haute", "le ballon n’est pas assez gonflé"… Peu sont capables de se dire: "Je ne suis pas ou pas encore assez bon".
Le sort de Houffalize reste incertain. Vous n’avez pourtant pas hésité à rempiler.
Non, car je crois dans ce projet. Qu’on se sauve ou qu’on descende, il faudra simplement tirer les leçons de cette saison. Nous savons que nous devons recrutement différemment. Et pour les joueurs, cette saison en P1 restera quoi qu’il arrive une expérience enrichissante. Les saisons compliquées font partie de la carrière d’un footballeur, elles forgent le mental. Ceux qui n’ont pas lâché en sortiront grandis. Et je poursuis à Houffalize parce que je crois en eux.