Givry: et si c’était (encore) du vent ?
À Givry, des investisseurs liégeois, avec Chris Dibo à leur tête, ont pris la relève après le rocambolesque épisode Damien Raths. Mais est-ce plus rassurant pour autant ?
Publié le 21-02-2023 à 06h00
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Battue ce week-end, par Aywaille, une semaine après un autre revers, concédé devant Marloie, la RUS Givry voit ses chances de maintien s’amenuiser un peu plus chaque semaine. Et n’aura d’autre choix que de s’imposer à Libramont samedi si elle veut conserver une chance de disputer une 15e campagne consécutive à l’échelon national.
Pas sûr qu’elle en a les moyens cependant et, surtout, peut-elle y trouver un véritable intérêt ? Car si les Canaris se sont félicités du départ de l’imposteur Damien Raths (lequel n’est jamais véritablement venu en fait), la reprise par des investisseurs liégeois peut-elle être considérée comme une véritable aubaine pour autant ?
On commence tout de même à se poser de plus en plus de questions autour du stade de la rue de Pironval. Car si Chris Dibo et ses associés ont promis un projet stable et assuré qu’ils resteraient même en cas de relégation, il faut bien admettre qu’on ne les voit que rarement dans l’antre des Canaris. Et qu’ils limitent fortement leurs contacts.
Sollicité pour répondre à quelques questions durant la rencontre face à Marloie, Chris Dibo avait répondu qu’il serait disponible au coup de sifflet final… avant de s’éclipser discrètement dès la fin de la partie. Ce lundi, nous avons tenté de le contacter par téléphone. Sa réponse par sms: "Je suis en rendez-vous et je vous appelle dès que je termine." Il n’a pas rappelé. Et notre coup de fil suivant, quelques heures plus tard, aura été vain également.
Il n’y aurait rien d’inquiétant cependant si son mutisme se limitait aux seuls médias. Le hic, c’est qu’en interne aussi, on commence à s’inquiéter. Samedi, pour le match face à Aywaille, aucun des investisseurs liégeois n’était présent et le directeur sportif Daniel Closon se trouvait bien isolé au milieu de la petite tribune latérale. Des joueurs du noyau résidant en province de Liège devaient normalement rejoindre le stade en leur compagnie, ils ne pouvaient ainsi se déplacer, ce qui a obligé le coach Farid Ferhi (qui vient régulièrement de Paris, rappelons-le) à filer jusqu’à la Cité ardente pour embarquer ces joueurs.
"Ça grogne dans les vestiaires"
"Je préfère me concentrer sur le volet sportif", répond le coach quand on l’interroge sur la situation actuelle et les doutes qui sont apparus dans le vestiaire. Parce qu’une majorité des joueurs s’interroge bien sûr. Rappelons qu’après la victoire contre Durbuy, le 5 février, plusieurs éléments du noyau avaient déjà interpellé la direction, réclamant l’argent promis par celle-ci. Depuis lors, il ne se passe quasiment plus un entraînement ou un match sans que certains s’en inquiètent encore un peu plus. Cet argent, selon certaines sources, il est manifestement versé au compte-gouttes. Comme en janvier quand un premier virement aux allures de garantie financière a surtout servi à rassurer (temporairement) l’effectif en place, à empêcher des départs en masse et à autoriser quelques arrivées.
"C’est un peu la foire"
"Mais depuis, il n’y a pas grand-chose qui bouge, nous assure une source en interne. Essayez donc de joindre la direction pour en savoir plus."
On a donc essayé, en pure perte. Du côté de Villers-le-Bouillet, le club de P3 liégeoise repris en début de saison passée par Chris Dibo et ses compères, on n’est guère surpris quand on évoque la situation actuelle à Givry. "C’est un peu comme ici à Villers, nous dit un suiveur habituel de cette équipe. Il faut bien reconnaître que c’est un peu la foire."
Villers, que ses nouveaux investisseurs comptaient bien hisser en P1 dans les deux ans, occupe toujours l’avant-dernière place en P3A, avec 13 maigres points et 82 buts encaissés en 20 matches !
Une certitude, il faudra davantage de garanties pour permettre à Givry de finir la saison sereinement avant de repartir sur des bases solides, quel que soit l’échelon occupé. Et ce ne sont pas quelques messages envoyés sur le groupe WhatsApp de l’équipe qui suffiront à effacer les doutes...