"Et les joueurs, ils respectent leurs engagements ?"
Le président de Freylange Michaël Gonry réagit aux propos tenus par plusieurs joueurs dans notre édition de mardi.
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Publié le 21-02-2023 à 16h15
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Retards de paiements, chauffage coupé lors de certains entraînements, terrain en piteux état, président aux abonnés absents… Les joueurs de Freylange que nous avons contactés ce lundi faisaient état d’un club à l’abandon, ou presque. Théo Dechamps, Gauthier Gengler et Nathan Gomes ne cachaient pas qu’ils avaient, déjà, la tête ailleurs.
Le président Michaël Gonry, qui dit ne pas avoir eu le temps de répondre à notre message lundi, a réagi hier: "Je suis aux abonnés absents ? J’ai pourtant encore eu une réunion avec le coach (Éric Picart), le capitaine (Kévin Huberty) et le comité dernièrement, dit-il. Mes occupations professionnelles ne m’ont pas permis de venir aux derniers matchs. Après avoir repris la présidence de Freylange en 2018, je n’ai pas assisté à un seul match pendant deux ans, en raison de mes activités professionnelles. Personne ne s’en est plaint. Nathan Gomes ne manque pas de culot quand il pointe mon manque de présence, lui qui vient à l’entraînement une fois sur trois."
Quand il entend des joueurs dire que le club ne respecte pas ses engagements, son sang ne fait qu’un tour. "Les joueurs, eux, ils respectent leurs engagements ? Il y a des garçons qu’on n’a pas vus pendant deux mois, cet hiver. En raison du blocus, soi-disant. Or on les voyait en train de guindailler sur Snapchat… (NDLR, certains étudiants disent qu’ils ne reviennent plus s’entraîner parce qu’ils ne reçoivent plus leurs frais de déplacement ; le président tient le discours inverse) . On peut revendiquer des choses, mais pas quand on est huit à l’entraînement et troisième en partant de la fin au classement. Ont-ils seulement un peu d’amour-propre ?"
Michaël Gonry poursuit: "L’équipe ne montrant rien sur le terrain depuis le début de saison, tous nos sponsors nous ont lâchés. J’ai aussi découvert des choses en cours de route et, aujourd’hui, on paie les pots cassés. Les anciens membres de la cellule de recrutement ont promis des choses que je n’ai jamais validées, or ils ne sont plus là aujourd’hui pour assumer leurs erreurs."
Une équipe la saison prochaine en P1, en P2… ou en P3 ?
Michaël Gonry l’assure, il y aura toujours une équipe première à Freylange la saison prochaine. "Que ce soit en P1, en P2 ou en P3, dit-il. Le maintien est fortement compromis, mais il reste un peu d’espoir. Personnellement, je préfère rester en P1. Les joueurs vont tous partir ? C’est ce qu’ils disent aujourd’hui et je peux les comprendre. Mais si on repart sur des bases saines, je garde l’espoir de conserver ceux qui en valent la peine. Et pourquoi pas Éric Picart également."
Sans vouloir refroidir le président freylangeois, il doit tout de même savoir qu’il a plus de chances de convaincre Vladimir Poutine de stopper la guerre en Ukraine que son entraîneur de rester. "Une réunion est prévue le 15 mars. On mettra les choses au clair avec les joueurs, poursuit Michaël Gonry. Soit ils mouillent le maillot, ils donnent de leur personne et nous ferons en sorte de respecter tous les engagements pris en début de saison, y compris par les personnes qui ne sont plus là. Soit les joueurs se moquent du club et lèvent le pied, auquel cas ils termineront la saison à nos conditions. Et si certains ne sont pas d’accord et qu’ils arrêtent, eh bien on n’achèvera pas la saison et on repartira en P3. Nous sommes en situation de crise et en tant que président, il est de mon devoir de maintenir le club à flot. Derrière cette équipe première, il y a un comité d’une dizaine de membres et près de 200 affiliés."
Pour le club (et pour tous ceux qui auraient également les yeux plus gros que le ventre), il y aura des leçons à tirer de cette saison catastrophique. Michaël Gonry veut que Freylange retrouve son identité et ses valeurs. "Avec tout ce qui se passe, on risque de perdre des jeunes, regrette-t-il. J’ai aussi ma part de responsabilité dans cet échec, mais j’ai été trompé. On m’a caché des choses. Si je pouvais revenir un an en arrière ? J’éliminerais une partie du comité de l’époque et je ne prolongerais pas l’entraîneur. Avoir laissé partir des garçons comme Laffargue ou Thiry pour opérer un tel recrutement fut une grossière erreur. Mais bon, on ne peut pas revenir en arrière."