Exode en vue à Freylange: le club s’en relèvera-t-il ?
Si les joueurs de Freylange ne capitulent pas encore sur le terrain, ils ne font plus trop de mystère en dehors: tous ceux que nous avons contactés préparent leurs valises. Le club s’en remettra-t-il ?
Publié le 20-02-2023 à 20h03 - Mis à jour le 20-02-2023 à 20h04
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Athus, Martelange, Sainte-Ode, Vaux-sur-Sûre, Bouillon, Champlon, Montleban… Nombreux sont les clubs qui, ces quinze dernières années, sont passés de la P1 à la P3 en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire.
Freylange va-t-il suivre la trace de tous ces matricules qui ont dégringolé d’un seul coup ? Il est trop tôt pour le dire, mais tous les signaux sont au rouge dans la banlieue d’Arlon. "Il y a de gros retards de paiements, le président ne donne plus de nouvelles depuis deux mois, le terrain est à moitié à l’abandon et nous avons vécu plusieurs semaines sans chauffage dans le vestiaire", nous dit un joueur qui ne cache pas qu’il ne fera pas de vieux os dans le club arlonais.
Devant ce discours alarmiste, nous avons contacté d’autres joueurs pour recueillir leurs sentiments.
"Trop de promesses non tenues"
À commencer par le plus ancien, Nathan Gomes, présent au club depuis 2018. "Moi aussi, je pense partir, dit-il. Il y a trop de promesses non tenues et la confiance est rompue. Je ne reconnais plus le club que j’ai rejoint il y a cinq ans. Financièrement, sportivement, on est loin de ce qui avait été annoncé. Le président (NDLR, Michaël Gonry) s’est éclipsé, on ne le voit plus. Je ne sais même plus qui fait partie du comité. Le seul visage que je vois encore, c’est celui du coach (NDLR, Éric Picart, qui a lui aussi annoncé son départ la semaine dernière) . Je terminerai évidemment le championnat, car il n’est pas question de lâcher les copains, mais après ce qui s’est passé cette saison, il me paraît difficile de rester."
À l’instar de Nathan Gomes, Théo Dechamps n’a rien d’un mercenaire. Il entraîne les U13 du club. Son papa Didier et son frère Romain, trésorier, font partie du comité. Mais lui non plus ne voit plus son avenir en mauve. "Je suis un clubman et cela m’ennuie de me dire que je vais devoir aller voir ailleurs, dit-il, mais quand je vois comment cela se passe à Freylange, un départ me semble malheureusement inévitable. La saison dernière, il y avait déjà eu de petits problèmes dans le groupe. Mais cette année, c’est bien pire encore. Même mon papa (NDLR, qui est délégué) commence à saturer sérieusement. Il se démène dans tous les sens, pour pas grand-chose au final. Je me demande même s’il ne serait pas un peu soulagé d’apprendre que le club arrête en fin de saison. Il n’y a plus d’âme. Personne ne donne l’impression de vouloir rebondir et refaire quelque chose de correct en P2 la saison prochaine."
Tous les joueurs que nous avons interrogés sont unanimes: le terrain de Freylange, négligé depuis des mois, est indigne de la P1. "Honteux", "désastreux", nous disent-ils. "Sur les dix derniers matchs, il nous en reste sept à domicile et on devrait s’en réjouir, mais c’est tout l’inverse, avoue Théo Dechamps. On préfère jouer à l’extérieur. Kévin (Huberty) a essayé de faire bouger les choses, de trouver quelqu’un pour le rouler, mais c’est vraiment la débrouille. Heureusement que les joueurs s’entendent bien. Vu la situation, l’équipe aurait clairement pu exploser. Mais on se serre les coudes, on est tous dans la même galère. Je crois que tout le monde attend la fin de saison avec impatience."
"Aucune info"
Gauthier Gengler ne dit pas le contraire. Le jeune défenseur prépare, lui aussi, ses cartons. "Je ne resterai pas. On va essayer de terminer la saison correctement, mais il sera difficile de garder tout le monde impliqué jusqu’au bout, dit-il. Contre Sart, on a livré une bonne première mi-temps, mais on a lâché en deuxième. Un peu physiquement, un peu mentalement. Ne me posez pas de questions sur l’avenir du club, c’est le flou le plus total. Je ne sais pas s’il y aura toujours une équipe la saison prochaine. On n’a aucune info."
Tout cela sans parler des spots défaillants ou de la pénurie de spectateurs. "Cela sent la mort là-bas", résume un joueur qui s’est récemment déplacé à Freylange.
La question est donc la suivante: y a-t-il encore un pilote dans l’avion freylangeois ? À en croire les joueurs, la réponse est non. Nous n’avons pas pu recueillir celle du président Gonry, injoignable ce lundi.