Roberty: "On ne promet pas monts et merveilles"
L’ancien coach de Mormont et Vaux-Noville Joël Roberty s’est reconverti comme dirigeant à Harre-Manhay, voici six ans. Il espère conduire son club en P1.
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Publié le 08-02-2023 à 16h11 - Mis à jour le 08-02-2023 à 18h02
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Joël, vous avez énervé Christophe Bertels dimanche soir, en affirmant sur le plateau de TV Lux qu’avec son futur retrait, "On parle déjà beaucoup de transferts à Gouvy" et que "Gouvy risque de perdre pas mal de joueurs". Il vous a répondu sur Facebook que votre club, Harre-Manhay, avait contacté la moitié de ses joueurs et qu’ils avaient "gentiment décliné votre invitation$$$$". C’est la guerre ?
Non, non, je lui ai simplement envoyé un message pour lui dire que j’avais passé l’âge de régler mes comptes sur Facebook. Quand j’ai quelque chose à dire à quelqu’un, je lui dis entre quatre yeux. Si TV Lux fait appel à moi comme consultant, c’est pour que je dise ce que je pense et pas pour dire amen à tout. Voilà pour la forme. Et la vérité, sur le fond, c’est que nous n’avons contacté formellement aucun joueur de Gouvy.
Aucun ?
Cela veut dire quoi, "contacter un joueur" ? Si je croise un garçon que je connais et que je lui demande "tu fais quoi la saison prochaine ?", cela veut dire que je l’ai contacté ? C’est une question que l’on se pose tous les uns les autres à cette période de l’année, sans nécessairement avoir une idée derrière la tête. Pour l’heure, aucun membre de la commission des transferts de Harre-Manhay (composée de Joël Roberty, Marc Pottier et l’ancien agent Raphaël Maréchal) ne s’est mis autour d’une table avec un joueur de Gouvy dans le but de le recruter. Et quand bien même nous l’aurions fait, nous serions encore dans notre bon droit. Les autres clubs ne s’en privent pas. Il est évident qu’un garçon comme Thomas Pirson, qui vient de Grandmenil (commune de Manhay), pourrait nous intéresser. De là à vouloir transférer la moitié de l’équipe de Gouvy, il y a de la marge… J’apprécie Christophe et, pour moi, l’incident est clos. Mais je n’ai pas trouvé cela correct de sa part d’attaquer le club de Harre-Manhay.
C’est le symbole "$" qui vous a surtout irrité ?
Harre-Manhay est un club qui se porte bien, avec un comité dynamique qui se démène chaque année pour trouver des sponsors. Ce soir encore, une dame qui est membre du comité offrira un spaghetti à nos équipes A et B. Alors oui, Harre-Manhay ambitionne d’accéder à la P1 et nous avons le budget pour le faire. Mais non, on ne promet pas monts et merveilles. Je tiens aussi à souligner que chez nous, on donne ce qu’on promet! Tous les clubs ne peuvent sans doute pas en dire autant. À Harre, nous terminerons la saison en bénéfice.
Avec six points d’avance sur Nassogne, Marloie B et Érezée, Harre-Manhay est sur un boulevard en P2C ?
La route est encore longue, mais nous avons deux ou trois jokers. Après, si nous ne montons pas cette année, nous n’en ferons pas une maladie. Nassogne, Marloie et Érezée aimeraient certainement monter, eux aussi, donc il y aura forcément des déçus.
Votre équipe n’occupait que la 7e place fin septembre, quand Ludovic Lejeune a pris le relais de Walters Menkiawi. Qu’a-t-il apporté ?
Ludovic est un rassembleur. Il ne rentre pas chez lui au coup de sifflet final, il vit pour le club. Avec ses défauts et avec ses qualités. C’est un gars de la région et nous avons confiance en lui. La preuve, on l’a déjà fait resigner pour deux saisons. Il est à l’écoute, j’ai d’excellents rapports avec lui.
Vous êtes un peu son T2, si on comprend bien ?
(rires) Non, non. Disons que je lui donne régulièrement mon avis, mais il est le seul maître à bord. C’est lui qui prend les décisions, puisque c’est lui qui vit avec le groupe. Même si je suis souvent présent, je ne suis pas au courant de tout.
Vous n’avez pas pensé à prendre, vous-même, le relais de Walters Menkiawi ?
Non. Je dois déjà gérer une équipe au boulot, c’est bien assez. D’autant plus que les mentalités ont changé. On ne peut plus dire ce que l’on pense, sinon on perd vite des joueurs. Puis mon rôle actuel me permet d’aller voir deux ou trois matchs chaque week-end à mon aise.
Harre est autant une équipe liégeoise que luxembourgeoise, non ?
Nous avons quelques Liégeois dans l’équipe, oui. Mais Harre est à 4 km de Werbomont. Je prends l’exemple de Julien Rasquin, qui vient d’Aywaille. C’est un Liégeois, mais c’est un régional malgré tout. Compte tenu de notre situation géographique, il est normal d’explorer le marché liégeois. On essaye de rester dans un rayon de 30-40 km, en sachant que plus tu montes, plus tu dois élargir ce rayon pour avoir une équipe compétitive.
Vous avez déjà officialisé les arrivées d’Erwin Englebert (La Roche) et William Rasquin (Ferrières). Vous êtes, aussi, allé superviser personnellement des joueurs de Huy (D3). Cela témoigne des ambitions du club…
Les joueurs, il faut savoir où il faut aller les chercher. Si la fusion entre Huy et Solières se confirme, des joueurs resteront sur le carreau… Et pas des manchots.
Dans le sens des départs, vous perdrez Steve Lalloyer, l’un des rares joueurs de votre noyau actuel qui a déjà connu la P1 luxembourgeoise…
Effectivement. Je n’ai pas été très content de le voir poser avec le maillot d’un club voisin (Érezée) sur les réseaux sociaux fin janvier, à onze matchs de la fin. Il a le droit de signer ailleurs, mais s’afficher de la sorte sur Facebook, je ne trouve pas cela très respectueux. Mais Steve reste un joueur du noyau jusqu’en fin de saison. Et s’il devait se retrouver sur le banc par la suite, ce serait uniquement pour des raisons sportives.
Vous suivez beaucoup de matchs. Qui sera champion, selon vous, en P1 ?
Gouvy, Oppagne ou Ethe. Pour moi, c’est du 40-40-20. Ethe m’a laissé une belle impression dimanche à Longlier, mais il a le calendrier le plus compliqué. Gouvy me semble être l’équipe la plus régulière, tandis qu’Oppagne garde deux sérieux atouts avec les frères Jadot. Je suis convaincu que Gouvy et Oppagne sont prêts à remonter en D3. Ce sont des clubs solides.
Votre avis sur Givry, où l’ancien entraîneur de votre équipe B Daniel Closon est impliqué dans le projet de reprise et où il officie désormais comme directeur sportif ?
Le maintien, je n’y crois pas. Le calendrier de Givry me semble trop compliqué. Mais je suis agréablement surpris par les dernières sorties de l’équipe, qui semble reprendre du poil de la bête. Pour Daniel, décrocher un poste dans un club de D3 ressemblait à une opportunité de rêve, je comprends qu’il l’ait saisie. Mais nous l’avons remercié dès l’instant où nous avons appris qu’il avait contacté deux joueurs de chez nous, Romain Maréchal, un garçon qui a été formé au Standard et à Eupen, et Marouane Weber, un joueur de notre équipe B.