Les Durbuysiens priés de quitter leur gîte à Hamoir
Thierry Vincent avait mis à disposition de Durbuy un ancien hôtel qu’il a racheté début 2022 à Hamoir. " J’ai commis une erreur ", dit-il aujourd’hui. Givry - Durbuy : Dimanche, 15 h
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Publié le 03-02-2023 à 16h26 - Mis à jour le 04-02-2023 à 14h08
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"Grâce à Naza, Ousmane Sow et nos soutiens brésiliens, nous avons la chance d’être très bien soutenus. Les garçons sont logés, nourris et blanchis, ils peuvent se concentrer à 100% sur le foot. Nous avons privatisé un hôtel que Thierry Vincent (NDLR, ancien président de Hamoir) a racheté à Hamoir, pour la saison." Ces propos, c’est Rajabou Issa qui les tenait, en septembre dernier. Le T1 durbuysien, rétrogradé depuis quelques semaines au grade de T2 au profit d’Ousmane Sow, s’attendait probablement, à l’époque, à vivre une campagne florissante.
Mais Durbuy ne cesse de s’enliser, depuis. Pour des raisons sportives, d’abord, mais pas seulement. Après le match arrêté à Marloie, après la raclée contre Ciney (3-10) et après les échauffourées qui ont émaillé la fin du match à Libramont, un nouvel épisode est venu s’ajouter au feuilleton cette semaine: les Durbuysiens ont été priés de faire leurs valises et de quitter l’ancien hôtel, transformé en gîte, qu’ils occupaient depuis le mois d’août à Hamoir.
Pizzas, mazout et dépannage
Propriétaire des lieux, Thierry Vincent s’explique: "J’ai dû les faire partir parce que les pompiers ont jugé que mon bâtiment ne respectait pas toutes les normes de sécurité, dit-il. Je ne voulais pas prendre le moindre risque. Je leur avais donné une semaine pour faire leurs valises et ils ont tenu leur parole. Ils sont partis cette semaine."
L’ancien président de Hamoir gardera un souvenir mitigé du passage des Durbuysiens chez lui. "J’avais de bons rapports avec beaucoup de joueurs et avec Rajabou Issa. Il y a vraiment de braves gars dans le lot. Mais ils semblent livrés à eux-mêmes. Un jour, j’ai vu un joueur se tenir la tête dans les mains, se demandant ce qu’il faisait là. Certains sont d’ailleurs repartis durant le premier tour, comprenant bien qu’ils n’avaient pas d’avenir ici."
Thierry Vincent aura tout fait pour aider les joueurs durbuysiens. Il ne les a pas seulement hébergés. Il leur a offert des pizzas, il a mis de sa poche pour remplir la cuve à mazout, il a joué les dépanneurs plusieurs fois quand la camionnette du club tombait en rade… Mais lui non plus ne comprend plus rien au "projet" mené par Ousmane Sow. "Si l’on excepte une porte fracturée et les gesticulations du Youtubeur (NDLR, Loris Giuliano) , qui est venu vivre avec eux ces dernières semaines, je n’ai pas grand-chose à reprocher aux joueurs, dit-il. Ils n’ont pas saccagé mon établissement. Certains ont même brossé leur chambre avant de partir. J’ai récupéré mon bien en bon état. La direction du club, en revanche, ne respecte pas ses engagements. Le club me laisse une belle ardoise et, après coup, je me dis que j’ai commis une erreur, mais je le répète, ce qui me rend le plus triste, c’est de voir tous ces gamins de 20, 25 ans livrés à eux-mêmes. J’en ai même invité deux chez moi à Noël pour qu’ils ne restent pas seuls. Ce sont probablement des gens qui espéraient sortir de la misère grâce au football, mais des Kanté, il n’y en a pas 10 000. Ils sont là, loin de leur famille, sans encadrement. Imaginez leur état psychologique. Et comment voulez-vous que des joueurs se donnent à fond le dimanche quand ils galèrent toute la semaine ?"
Bref, l’avenir de la RE Durbuy à la sauce Ousmane Sow s’assombrit encore un peu plus…