Gouvy (P1): Christophe Bertels ne prolongera pas
Christophe Bertels a annoncé à ses joueurs qu’il ne repartirait pas pour une 7e saison comme T1. Il a besoin de souffler.
Publié le 30-01-2023 à 18h41 - Mis à jour le 30-01-2023 à 18h43
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Les joueurs de Gouvy en sont quasiment tombés de leur banquette. Jeudi soir, après l’entraînement, Christophe Bertels leur a annoncé qu’il ne resterait pas à la tête de l’équipe la saison prochaine. Après six saisons comme T1, couronnées de succès (une montée en P1, une autre en D3), on pensait Christophe Bertels parti pour un bail à la Guy Roux ou à la Arsène Wenger. Ce ne sera donc pas le cas. "Je ressens le besoin de faire un break, dit-il. Mon sac devient de plus en plus lourd. En tout, avec les jeunes, cela fait quinze ans que j’entraîne. J’ai eu un coup de mou juste avant la trêve et je pensais qu’il était dû aux conditions hivernales. Il fait noir, il fait froid… Puis est arrivée l’heure de la reprise, en janvier, et le jour du premier entraînement, je n’avais pas envie d’y aller. J’ai compris, ce jour-là, qu’il valait mieux passer la main en fin de saison. Entraîner, c’est contraignant. Quand un joueur a mal au dos ou un souci avec madame, il envoie un SMS et c’est réglé. Quand tu es entraîneur, tu as l’obligation d’être présent tous les mardis et jeudis. Et, naturellement, pas question de rater un match pour aller à un concert ou pour partir en week-end. J’ai envie de retrouver un peu plus de liberté. Pendant la trêve, je suis allé voir des matchs à gauche, à droite, avec mes deux fils, et c’est le genre d’activité que je ne peux me permettre le reste du temps. D’ailleurs, j’ai acheté trois places pour Benfica – Bruges et je culpabilise déjà de rater une semaine d’entraînement pour y aller."
Le futur T1 déjà désigné cette semaine ?
Vous l’avez compris, Christophe Bertels n’est fâché avec personne. Sa décision est simplement celle d’un homme qui a besoin de s’oxygéner l’esprit après avoir placé le football en tête de ses priorités pendant de longues années. "Tout se passe bien avec le comité et avec les joueurs, c’est pour cela que mon annonce peut surprendre, dit-il. Mais je préférais l’annoncer rapidement pour donner le temps au club d’assurer la transition. Je ne quitte d’ailleurs pas Gouvy. J’ai eu l’un ou l’autre contact, mais le but n’est pas d’aller ailleurs. Je resterai probablement dans une autre fonction et je vais d’ailleurs aider le club à préparer la saison prochaine et à trouver mon successeur. Nous avons déjà rencontré un entraîneur ce dimanche et nous avons encore deux rendez-vous prévus cette semaine. Le futur T1 de Gouvy pourrait être connu d’ici dimanche. Que le futur coach se rassure, je ne serai pas sa belle-mère. Je n’ai pas envie que l’on casse mon jouet, mais je viendrai aux matchs comme un simple supporteur."
Quel effet cette annonce va-t-elle produire sur le moral des troupes ? Leaders de P1, les Gouvions ne vont-ils pas se relâcher ? "C’est le risque quand l’entraîneur annonce assez tôt qu’il ne prolongera pas, reconnaît Christophe Bertels. J’espère qu’il n’y aura pas de fracture dans le groupe et qu’il n’y aura pas d’exode en fin de saison. Mais je suis confiant. Ce dimanche, à Ougrée (victoire 4-5 avec un triplé de William Delvaux et des buts de Cardoso et Joseph) , j’ai vu des joueurs concernés. Avec le championnat et la Coupe, il nous reste deux beaux objectifs. Gouvy ne se résume pas à Christophe Bertels."
Lequel compte bien "partir" par la grande porte. "Maintenant que j’ai pris ma décision, je me sens libéré, dit-il. Je vais terminer la saison à 1000%. Je me sens dans la peau d’un sprinteur qui arrive dans la dernière ligne droite, prêt à tout donner. J’avais repris l’équipe en P2 avec l’ambition de la stabiliser en P1. Je pense pouvoir dire que nous avons réussi notre défi. Il faut maintenant terminer le travail que nous avons entamé."
Certains joueurs ont bien tenté de le faire changer d’avis, en vain. "Ils m’ont dit de prendre un T2, ou même qu’ils organiseraient eux-mêmes un entraînement chaque semaine (rires). Mais non, quand on entraîne en P1, on le fait à 100% ou on ne le fait pas, estime Christophe Bertels. Peut-être que cet été, quand il fera beau, je regretterai ma décision. Mais je ne voulais pas poursuivre et risquer l’inverse: arriver en août et constater que je ne suis plus motivé qu’à 70%."
Alain Colomberotto dans le viseur?
Gouvy est allé jouer un match amical à Ougrée (P1 liégeoise) ce dimanche. Officiellement, parce que les conditions climatiques rendent compliquée l’organisation d’un match amical dans la région de Gouvy. Mais il se dit aussi qu’Alain Colomberotto, l’actuel T1 d’Ougrée, figurerait parmi les candidats à la succession de Christophe Bertels. Le Liégeois, qui a connu sept clubs dans le Luxembourg (Manhay, Marloie, Gouvy, Tellin, Barvaux, Lorrain, Oppagne) par le passé, connaît la maison : il a porté le maillot gouvion au début des années 2000 et y a même lancé sa carrière d’entraîneur en 2005.