Rémy Mertz espère enfin trouver l’ouverture
Vingt-huit ans en juillet prochain. Et déjà sa septième saison chez les pros. L’heure est venue pour l’Arlonais Rémy Mertz de sortir davantage de sa coquille.
Publié le 25-01-2023 à 07h01
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Avec ses compagnons de Bingoal WB, Rémy Mertz vient de conclure un stage de huit jours en Espagne, à Altea, la cité voisine de Benidorm, jumelée avec Houffalize dans le cadre du douzelage européen. Le second dans sa préparation après celui de décembre, à Calpe.
Dans quatre jours, l’Arlonais lancera officiellement sa campagne, la septième depuis ses débuts chez Lotto, sur un terrain qu’il connaît. Et même qui lui réussit plutôt bien. L’an dernier, Rémy avait ainsi terminé 20e de la Marseillaise et 21e quelques jours plus tard au classement général de l’Étoile de Bessèges.
Il espère, évidemment, repartir sur de telles bases, d’autant qu’à l’entame de son troisième exercice chez Christophe Brandt, le coureur du chef-lieu devrait endosser davantage de responsabilités. Non seulement sa formation a été remodelée à plus de 60%, mais elle a perdu la quasi-totalité de ses valeurs sûres: Milan Menten, Arjen Livyns, Timothy Dupont, Stanislaw Aniolkowki, Mathijs Paasschens, les frères Tom et Luc Wirtgen.
"C’est vrai que notre formation a été fortement modifiée, confirme Rémy. Mais je suis rassuré pour la suite. Je suis rentré enchanté des deux stages. Qui plus est, sur un plan personnel, j’ai le sentiment que la direction m’accorde toute sa confiance. Fort de mon expérience, je dois vraiment franchir un échelon cette année."
L’impact de Jon Wiggins
En six années chez les pros, Rémy Mertz n’a jamais eu l’occasion de grimper sur la première marche d’un podium. Pour lui d’abord, pour son équipe ensuite, il rêve de corriger cette lacune en 2023. "C’est clairement mon objectif, même si je mesure la difficulté. Toutefois, ce pourrait être moins compliqué que l’an dernier. Sur toutes les courses ou presque, nous étions face à une cohorte d’équipes du WorldTour paniquées à l’idée de basculer d’une division. J’espère que les ténors resteront désormais davantage sur leur terrain ", ajoute-t-il, tout en croisant les doigts pour ne pas être déstabilisé par des événements imprévisibles, style une mauvaise chute, voire une pneumonie comme au printemps dernier.
En matière de préparation, Rémy n’a rien d’un perdreau de l’année. Il n’empêche que hiver après hiver, il découvre et apprend toujours. Surtout cette année, affirme-t-il. "L’équipe dispose désormais d’un “performance manager” en la personne de Jon Wiggins. Je dois dire qu’il nous apporte beaucoup, y compris sur des choses essentielles comme la nutrition, mais également sur l’entraînement en général avec toute une série d’exercices inédits. La préparation est moins axée sur l’intensité que par le passé, mais jusqu’à présent, il ne m’était jamais arrivé d’effectuer une sortie de huit heures consécutives… "
Ravi de retrouver Arnaud De Lie
Dimanche, à la Marseillaise, tout comme lors des cinq journées de l’Étoile de Bessèges, l’Arlonais aura sans doute l’occasion de tailler une bavette avec Arnaud De Lie. Les deux anciens protégés de Laurent Mars se retrouvent de temps à autre sur leurs routes d’entraînement. Par contre, en course, ils se sont rarement côtoyés l’an dernier. Juste à Paris-Tours en octobre, à Paris-Chauny fin septembre et au Tour de Wallonie fin juillet.
De l’Ardennais, son aîné de sept ans admire avant tout sa grinta, sa hargne, mais aussi sa facilité à rafler les victoires. "Ce qu’il accomplit, c’est juste phénoménal, dit-il. Je ne vois qu’un seul mot pour résumer ses exploits: respect ! Il a vingt ans à peine et s’inscrit déjà dans le top mondial. "
Bien assis sur sa selle, le regard fixé sur un ciel qu’il veut dénué de tout nuage, Rémy Mertz ne rumine aucune envie, aucune jalousie… Bien au contraire. D’ailleurs, il mesure toujours la chance qui est sienne de figurer dans le cercle restreint des coureurs cyclistes professionnels. Et ce, pour la septième année consécutive.
À ce jour, un seul coureur affiche plus de longévité: Maxime Monfort et ses seize saisons au top. Soit neuf de mieux que Gaëtan Bille, bloqué à sept, qui se voit donc rejoint par le coureur de Bingoal WB.