Arnaud De Lie: « Je me sens plus fort »
Première course. Et déjà une victoire. Sur un parcours pour puncheurs. Arnaud De Lie est prêt pour signer une nouvelle campagne exceptionnelle.
Publié le 23-01-2023 à 10h10 - Mis à jour le 23-01-2023 à 18h38
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En s’imposant dimanche à La Nucia, au terme des 190 km de la Classique de la Communauté de Valence, Arnaud De Lie a tapé dans le mille d’entrée. Vingt-cinq ans après Andrei Tchmil, vingt-sept après Peter Van Petegem, les deux derniers vainqueurs Belges d’une classique qui avait disparu des tablettes pendant une quinzaine d’années.
Par la même occasion, le Taureau de Lescheret offre un bien beau cadeau à son employeur et adresse un joli pied de nez aux formations du WorldTour. Il démontre ainsi que la relégation des Lotto Dstny en deuxième division n’impacte nullement le moral des troupes. Au contraire. Il faut même s’attendre à ce que les troupes désormais drivées par le Français Stéphane Heulot ne relâchent pas leurs efforts dans la chasse aux points.
Confiant en son équipe
Premier vainqueur belge en 2023, victoire aussi sur la première course européenne de l’année. De quoi booster les ardeurs d’une formation où, visiblement, règne une excellente entente.
Dès sa descente de vélo, Arnaud a d’ailleurs associé ses coéquipiers à sa victoire. Et hier matin, alors qu’il regagnait ses pénates ardennais, le champion insistait, avant tout, sur les qualités de sa garde rapprochée. "Je pense qu’on ne l’a pas vu suffisamment à la télé, dit-il. Tout au long de la course, mes équipiers ont veillé à contrôler la situation. Sans forfanterie, je vous assure que je n’ai jamais douté de l’issue de cette rentrée. Tout au long des 190 km, j’ai été animé de cette confiance."
Les aficionados estimaient pourtant qu’en ayant inversé le parcours – les éditions précédentes, l’arrivée se tenait à Valence – les petits grimpeurs espagnols allaient faire exploser les sprinters dans l’ascension de la Bixauca, répertoriée en 2e catégorie.
"Il fallait surtout bien négocier les 2 km affichant du 9%, précise celui qui vient d’atteindre ainsi la dizaine de succès chez les pros. Je n’ai jamais été mis en difficulté. Qui plus est, juste devant, j’avais Brent Van Moer qui temporisait au sein du quinté en avant-garde."
Marseillaise et Bessèges
Arnaud, égal à lui-même, n’insiste pas sur le sujet. Tout au plus, lâche-t-il un "C’est normal. Je n’ai que vingt ans. Je dois encore gagner de la puissance, mais je me sens plus fort."
Comme lors du stage, il a toutefois démontré qu’il a encore progressé. Et pas seulement au sprint, même s’il s’est permis de le mener en gardant les mains en haut des cocottes. Arnaud a toujours affirmé et démontré chez les jeunes qu’il n’était pas seulement taillé pour briller dans les derniers hectomètres, mais se voyait plutôt marcher sur les traces d’un Peter Sagan.
Pas question, évidemment, de brûler les étapes. Arnaud sait qu’il a tout le temps devant lui pour arriver à maturité. Il n’empêche qu’on le sent déjà bouillir d’impatience à l’idée de se tester un maximum face aux cadors du peloton et ce, sur les courses qui le font rêver depuis qu’il s’est mis en tête de devenir cycliste professionnel.
L’occasion lui sera déjà donnée dimanche avec le Grand Prix de la Marseillaise sur un parcours réduit à 167 km, mais un dénivelé positif de plus de 2 700 m avec les cols de l’Espigoulier et de La Gineste. Et ce, face à la plupart des tribus de l’Hexagone emmenées par Benoît Cosnefroy, Pierre Latour, Alexis Vuillermoz et Benjamin Thomas, bien décidés à ne pas se laisser marcher sur les pieds pour l’ouverture de leur coupe de France.
Trois jours plus tard, place à sa première course à étapes de l’année et aux cinq étapes de l’Étoile de Bessèges sur lesquelles Arnaud a déjà scruté quelques profils. "J’ai vu certaines étapes qui devraient me convenir", dit-il.
L’an dernier, le bolide de Lotto avait attendu le 6 mars et le Grand Prix Jean-Pierre Monseré pour recevoir un deuxième bouquet. Nul besoin d’être un maître en sciences du vélo pour affirmer que le gamin ne va pas patienter cinq semaines pour sauter à nouveau sur la première marche.
Maxime Monfort n’est pas surpris
Maxime Monfort a suivi à distance la rentrée de son poulain, mais la semaine prochaine, c’est lui qui sera aux commandes de l’équipe sur les routes du Sud de la France.
Ce succès d’entrée ravit, évidemment, le Nadrinois, mais ne le surprend pas pour autant. "C’est la continuité d’un stage qui nous a rassurés, dit-il. On sent à la fois de la qualité, de la motivation et surtout beaucoup de complicité dans ce groupe. Et c’est évidemment super pour le moral des troupes de voir leur leader s’imposer d’entrée."
Un vent nouveau soufflerait-il sur Lotto après la déconvenue de l’automne et la relégation en D2 ? "On veut toujours aller plus avant, insiste Maxime. Nous avons ainsi modifié tout le staff des entraîneurs. Non pas qu’il y ait des reproches à formuler aux anciens, mais nous avons opté pour des entraîneurs à 100%, qui puissent être beaucoup plus proches des coureurs. Arnaud, par exemple, peut désormais compter sur les conseils de Jeroen Dingemans."