Kasper Verloove, un véritable revenant
Victime d’une grave chute à vélo à 15 ans, après avoir notamment été champion national de cross, le Chestrolais s’est offert trois podiums en dix jours.
Publié le 19-01-2023 à 07h35 - Mis à jour le 19-01-2023 à 10h15
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Deuxième de la corrida de Rochefort sur 5 km, vainqueur de la course relais de Neuchâteau avec ses équipiers du Batifer (Geoffrey Lallemand, Damien Evrard et Arnaud Rigaux) et deuxième du 7 km de la Rossignol Run, Kasper Verloove est monté sur trois podiums en autant de courses disputées en 10 jours à peine. "Je ne devais pas prendre part à cette Rossignol Run, confie le Chestrolais. Mais deux jours plus tôt à Neufchâteau, où je faisais équipe avec des traileurs, Geoffrey Lallemand m’a demandé si j’avais déjà fait un trail. Je lui ai répondu que non. En rentrant chez moi, j’ai regardé le calendrier, je suis tombé sur la Rossignol Run. Où je me suis vite isolé en tête avec le futur vainqueur (NDLR: Valentin Grégoire) . Mais il y avait énormément de boue. Or, je n’ai qu’une paire de baskets, à semelle lisse. Dès le premier tronçon boueux, je patinais dans tous les sens. J’ai dû le laisser partir."
« Je ne veux plus parler du passé »
Originaire d’Erpe-Mere, près d’Alost, Kasper Verllove, 26 ans, est arrivé chez nous il y a trois ans, à Sohier (Wellin), avant de déménager à Petitvoir. "J’avais fait un stage dans la région avec mon équipe cycliste dans le temps et ça m’avait trop plu, justifie-t-il. L’idée de base, comme je reprenais le sport, c’était de faire du vélo. Or, je déteste les pavés, je préfère les parcours wallons et en plus, j’aime trop la nature. Ce déménagement, c’était aussi un nouveau départ dans la vie."
Il parle d’une reprise du sport. Parce qu’effectivement, il y a eu un arrêt. Forcé. Et plutôt long même. "J’ai commencé l’athlétisme à 5 ans, rembobine-t-il. En cross, j’ai été champion de Belgique en benjamins. J’ai aussi gagné la Cross Cup dans ma catégorie d’âge et j’ai été sept fois champion provincial. En première année cadets, à 13 ans donc, j’ai couru le 800 m en 2.08, le 1 000 m en 2.46 et le 1 500 m en 4.21. Puis j’ai ensuite eu la mononucléose. À 15 ans, j’ai débuté le cyclisme. Sur ma deuxième course, j’ai fait le sprint et j’ai chuté. J’ai été grièvement blessé. Mais je ne veux plus en parler et laisser le passé derrière moi."
Après de longues années d’inactivité, conséquence de cette vilaine chute, Kasper Verloove est remonté en selle. "J’ai roulé chez les cracks de Wellin et un peu au CC Chevigny, enchaîne-t-il. Mais les courses en peloton, ce n’était plus mon truc."
Il n’a pas arrêté de rouler pour autant. Qu’il pleuve, vente, gèle, qu’il fasse noir ou même qu’il neige, pour se rendre sur une épreuve, Kasper enfourche toujours son vélo au départ de Petivoir. "Je n’ai pas de voiture et c’est aussi de l’entraînement", déclare-t-il.
Mais ce sont désormais des épreuves de course à pied auxquelles il participe. "J’ai repris ce sport à 24 ans, à l’AC BBS, le club de Bertrix. Mais j’étais souvent blessé. Ce n’est que depuis l’été dernier que je suis enfin tranquille. Par semaine, je peux désormais enchaîner entre 50 et 90 km à pied et rouler entre 200 et 400 km."
Et c’est aussi depuis lors qu’il engrange à nouveau les succès comme à sa jeune époque. Avec d’abord deux bouquets sur le challenge des Ardennes. Bref, s’il a disparu une éternité des radars, Kasper est à nouveau tout sauf un fantôme.