Simon Hissette (BCCA Neufchâteau) ne rêvait pas de D2
Quand il a débarqué à Neufchâteau, voici dix ans, Simon Hissette ne pensait pas évoluer un jour en D2. Depuis, il a fameusement progressé.
Publié le 18-01-2023 à 07h02
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Simon Hissette, votre sentiment après cette défaite 91-96 contre Courtrai ?
C’est un mélange de déception et de satisfaction. Notre première mi-temps a été assez exceptionnelle. Je trouve que ce match restera comme l’un des meilleurs de l’histoire du club. En face, certains joueurs sont professionnels.
Quand vous revenez à 91-94, à six secondes de la fin, vous y croyez ?
Rien n’est impossible, mais les gars de Courtrai ont quand même de l’expérience. Ce ne sont pas des gars qui vont perdre qui vont perdre leur sang-froid.
Que vous a-t-il manqué ?
Je pense qu’on était cuit à la fin. On a des shoots ouverts, mais on n’en met pas un. Il faut dire que physiquement, on s’est donné pendant tout le match.
Un mot sur la prestation d’Hugo Deneve (28 points) ?
Je ne vais pas dire que je suis étonné. Je joue contre lui à chaque entraînement, je sais de quoi il est capable. Il est complet, fort, athlétique, rapide, il sait shooter. Et il est humble, ce qui est très important. Je le connais depuis qu’il a 16 ans. On jouait en 2e régionale, c’était encore un gamin. Quand je vois son évolution, c’est impressionnant. Il a tout: le basket, la mentalité, le leadership. Ce n’est pas lui qu’on entend le plus, mais c’est le moteur de l’équipe. Là, il inscrit 28 points sans forcer, contre des gars qui vont jouer en D1 !
D’un point de vue personnel vous étiez bien dans le match également. Vous auriez dû jouer plus, non ?
Ça, c’est la décision du coach. Il me fait jouer aux moments qu’il juge opportuns. C’est vrai que je me suis bien senti dans le match.
Dans l’ensemble, vous disputez une bonne saison. Votre avis ?
Oui, je suis quand même assez satisfait de ma saison. Offensivement, parfois, c’est plus compliqué. Mais j’apporte à l’équipe d’une autre manière, en défense, au rebond, en jouant dur. Mon plaisir personnel, c’est quand un gros gaillard en face nous pose des problèmes et Marc (Hawley) se tourne vers moi et me demande de le tenir.
Vous devez souvent vous coltiner le gros bébé d’en face. Ce n’est pas trop dur physiquement, avec une tête en moins ?
C’est un rôle qui me plaît. J’ai appris à jouer au pivot face à Arnaud (Piette) et Bill (Billot). C’était quand même physique. Ça ne me dérange pas de batailler pour tenir ma position en défense, pour des rebonds ou pour amener du répondant physique.
D’un autre côté, souvent, notre jeu rapide et dynamique ne convient pas aux pivots adverses et leur coach doit les sortir.
Que pensez-vous du niveau de cette D2 ?
C’est quand même un très bon niveau, beaucoup plus relevé que la D3. Et en dehors de Merelbeke (NDLR: qui a déclaré forfait) et Charleroi, la série est assez homogène. Dans l’équipe, tout le monde a progressé et élevé son niveau de jeu. Par rapport à la saison 2017-2018, je trouve que l’équipe que nous avons aujourd’hui est la plus préparée pour jouer en D2.
Quand vous êtes arrivé à Neufchâteau, voici dix ans, en provenance de Chantemelle, vous pensiez jouer un jour en D2 ?
Non, jamais de la vie ! Et personne n’aurait jamais cru que je pourrais jouer à ce niveau-là. Il faut dire que je n’étais absolument pas destiné à cela. Pas comme un Hugo (Deneve), qui tapait déjà dans l’œil de tout le monde en équipe de jeunes. Moi je venais d’une équipe de 2e provinciale, qui venait de monter en P1, puis en R2. Au niveau de la connaissance du basket, au niveau tactique, je n’avais rien en arrivant à Neufchâteau. Je me suis entraîné autant que je pouvais. Je me suis senti de plus en plus à l’aise au fur et à mesure du temps et des montées de division.
Donza et maintenant Courtrai étaient dans vos cordes. Cela veut dire que Neufchâteau peut battre n’importe qui dans cette D2 ?
Ce n’est pas ce que j’aurais dit en début de saison, mais à présent, oui. On a une équipe qui s’adapte au niveau de l’adversaire quand il est meilleur que nous.