Thomas Lambert, fan de Renaud Émond et José Mourinho
Thomas Lambert (21 ans), de Marche-en-Famenne, consacre une bonne partie de son temps à la formation. Il a rejoint le RFC Seraing.
Publié le 10-01-2023 à 12h34 - Mis à jour le 10-01-2023 à 12h35
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À 21 ans, Thomas Lambert a mis sa "carrière" de gardien entre parenthèses. Passé par Roy, Aye, Melreux et Marloie, où il est toujours affilié, il préfère aujourd’hui se consacrer à un autre rôle: formateur. Le jeune Marchois a commencé par entraîner les gamins du coin, mais depuis quelques mois, il est passé à l’échelon supérieur, en intégrant l’académie du RFC Seraing. "Je fais partie du staff des U10. Je voulais sortir de ma zone de confort, dit-il, et j’ai découvert un autre monde. Ici, rien qu’en U10, il y a quatre équipes. Et c’est pareil dans toutes les catégories d’âge les plus basses."
La différence de niveau avec ce qu’il a vu en province de Luxembourg ? Elle est gigantesque, selon lui. "Notre province a un retard énorme au niveau de la formation, constate-t-il. La qualité des infrastructures y est pour quelque chose. En province de Liège, on ne fait pas 10 km sans voir un terrain synthétique. Dans le Luxembourg, ils se font rares. Et les synthétiques existants ne sont pas toujours de bonne qualité, notamment les plus anciens. Or l’apprentissage passe par la répétition. Comment développer la technique des gamins si le ballon sautille dans tous les sens à cause du terrain ? Pour travailler sa maîtrise du ballon, il faut déjà que la surface de jeu le permette. À Seraing, à 10 ans, les gamins s’entraînent trois fois par semaine et ils touchent encore le ballon le reste du temps en bas de chez eux, dans des ‘‘city-stades’’. Entre le niveau provincial et le niveau interprovincial, puis entre ce dernier et le niveau élite, les fossés sont énormes. J’ai eu l’occasion, avec Seraing, de faire un stage d’une semaine dans le centre de formation de Metz. Et là, on est encore sur une autre planète. Les jeunes vivent au centre de formation, tout simplement."
Détenteur du brevet B, Thomas Lambert prend énormément de plaisir à travailler avec les enfants. "Parce que leur évolution est parfois époustouflante, dit-il. Je m’intéresse aussi à l’analyse vidéo et au scouting. Ce que je regarde en premier chez un gamin ? Sa mentalité, son attitude sur le terrain. C’est le plus important, parce que cela détermine tout le reste. Un gamin qui râle en permanence, qui pète les plombs après une faute, je sais qu’il ne sera pas facile à gérer et qu’il stagnera beaucoup plus vite. Sans mental, on ne sait pas digérer ses échecs, on ne sait pas se relever. Or c’est capital pour progresser. D’ailleurs, ce ne sont pas souvent les plus doués qui émergent. Et c’est pourquoi je voue une certaine admiration à un Renaud Emond qui n’aurait probablement pas fait une telle carrière sans la force de caractère qui est la sienne."
Le jeune Famennois, étudiant à Liège en première année d’éducation physique, est un grand fan de José Mourinho. "Justement parce qu’il travaille énormément le mental, dit-il. Il est capable de transformer un joueur uniquement en lui parlant, grâce à son charisme. La première qualité d’un bon formateur ? Il doit être un bon animateur. Les gamins doivent d’abord s’amuser. Il n’est pas nécessaire de crier."