« Leader ? C’est dans ma personnalité »
Premier renfort de l’Excelsior Virton cet hiver, Pelé Mboyo se sent encore de taille à relever ce défi du maintien. Et veut amener son leadership au Faubourg.
Publié le 10-01-2023 à 06h00
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Pelé Mboyo, qu’est-ce qui vous amène à Virton ?
Le défi. J’avais rejoint Visé avec l’objectif de monter, mais à mi-parcours, ce n’est plus possible sauf énorme surprise (NDLR: Visé est 13e en Nationale 1). Virton m’a sollicité, j’ai eu une très bonne discussion avec Daniel Striani (NDLR: le directeur général), un très bon ressenti aussi. Ici, c’est un tout autre objectif, mais le défi est intéressant et ça colle avec ce que je recherche. Parce qu’à 35 ans, je ne joue plus juste pour jouer, j’ai besoin de quelque chose qui me motive. Quand je suis arrivé à Visé, j’avais pour objectif de remonter d’un échelon avec ce club et d’aller donc en D1 B. Désormais, je veux tenter d’y rester avec Virton.
La présence de votre ami Hervé Kagé a joué un rôle aussi ?
Pas plus que ça. Vous savez, le foot, c’est un métier. On ne fait pas nos choix en fonction des amis. C’est le projet avec Virton qui compte. Les amis, on a le temps de les voir en dehors du foot.
Vos premières impressions sur l’équipe de Virton et ses installations ?
Au niveau des installations, on ne va pas se mentir, j’ai déjà vu mieux, mais on n’est pas mal loti pour autant. Il y a tout ce dont on a besoin: terrains, équipe de kiné, une salle de fitness, des équipements une dame qui s’occupe des repas. Concernant l’équipe, avant de signer, j’ai regardé le match contre Beveren, j’ai vu aussi d’autres extraits en vidéo. L’Excelsior est dernier certes, mais ce n’est pas une équipe à la rue. Il lui manque un peu de métier, de roublardise pour être plus efficace dans les 16 mètres.
C’est là que vous serez précieux ?
Je pense que je peux amener quelque chose, oui, mais cela ne dépend pas que de moi. Ce serait trop simple si le foot se résumait à l’efficacité d’un seul homme. Attaquer, défendre, animer le jeu, tout cela résulte d’un effort collectif.
« Un leader ? Je n’ai pas attendu d’avoir 30 ans pour me comporter comme tel »
Un collectif dont vous pourriez être un des leaders ?
Je n’ai pas attendu d’avoir 30 ans pour me comporter comme tel. J’ai porté le brassard à Gand et dans d’autres équipes. C’est dans ma personnalité, je n’ai pas pour habitude de me cacher quand ça ne va pas.
On ne va pas revenir sur les démêlées judiciaires qui ont conduit à votre renvoi de Gand, ce sujet ayant déjà été largement débattu, mais on aimerait savoir si vous avez accusé le coup moralement après ça ?
Non. Pour me tuer, il en faut davantage. Je relativise rapidement. Quand tu sais la discipline que tu mets dans ton travail, tu n’as pas à avoir peur pour la suite. Je n’ai jamais reçu de cadeau. Tout ce que j’ai obtenu, c’est grâce à mon travail.
Mais l’étiquette qu’on vous colle parfois, de joueur difficilement gérable, vous parvenez à composer avec ?
Oui, c’est dérangeant, mais quand tu comprends que tu ne sauras rien y faire pour la changer, tu fais avec. Que les supporters adverses s’en servent pour tenter de me déstabiliser, cela ne me pose pas de problème, cela fait partie du jeu. Ce qui compte, c’est ce que pensent les gens que je côtoie au quotidien. Et dans tous les clubs où je suis passé, je pense que j’ai laissé une bonne image.
Après Gand, votre arrivée à Visé a quelque peu surpris. Pourquoi êtes-vous descendu à ce niveau ?
J’avais d’autres possibilités. Des équipes en Belgique qui me demandaient de patienter. Ou alors à l’étranger, mais je n’avais plus envie d’une aventure incertaine. J’étais un peu réticent à l’idée de descendre de deux échelons, mais j’ai visité les installations et j’ai été positivement étonné. De plus, je suis des cours pour obtenir le diplôme UEFA-A, ce qui nécessite de coacher une équipe et à Visé, on m’a donné la possibilité d’intégrer le staff des espoirs. Ce que je vais faire à Virton aussi d’ailleurs.
Et où en êtes-vous physiquement ?
Tout va bien. Je suis resté six mois sans jouer à Visé et comme je l’avais dit au président, il me faudrait un peu de temps pour donner ma pleine mesure. J’avais prévu d’être à 100% au second tour, c’est Virton qui va en profiter…
Vous logerez à Virton ou vous restez sur Bruxelles ?
Je suis logé en Gaume. On ne peut pas faire 400 km par jour et encore être frais pour l’entraînement. De plus, j’apprécie de m’imprégner de la mentalité de l’endroit où je joue.